Dans discours de plus de deux heures devant la représentation nationale, mardi 11 juin au Palais du peuple à Kinshasa, la Première ministre Judith Suminwa à la tête de l’équipe gouvernementale, n’a pas seulement esquissé les grandes lignes de la politique de son gouvernement, mais a aussi renforcé l’espoir d’un avenir meilleur pour tous les Congolais, sous la bannière d’une nation enfin maîtresse de son destin. Avant de demander l’investiture de son gouvernement, la cheffe de l’exécutif national a évoqué la mise en place de bases solides pour la croissance économique, la stabilité politique et sociale, et l’engagement de tous les citoyens dans le processus de développement national. Se tournant vers les citoyens les plus touchés par les épreuves, la Première Ministre a transmis un message d’espoir et de résilience. Elle a exprimé sa profonde sympathie pour ceux confrontés à l’extrême pauvreté, aux ravages de la guerre et aux défis du chômage. « À vous tous qui souffrez, sachez que le gouvernement est pleinement engagé à améliorer votre quotidien à travers des réformes et actions ciblées », a-t-elle souligné. Abordant la question de la sécurité, un enjeu crucial pour la RDC, elle a réaffirmé la détermination de son gouvernement à restaurer la paix, notamment dans l’est du pays, qui souffre depuis trois décennies de conflits persistants. « Nous sommes déterminés à faire revenir la paix durablement et à défendre notre territoire contre toute forme d’agression », a-t-elle affirmé avec fermeté. La cheffe du gouvernement a également appelé à l’unité nationale, insistant sur la nécessité de mettre de côté les clivages pour privilégier l’intérêt général. « Nous sommes les héritiers de Kimpanvita, Kimbangu, Kasavubu et Lumumba. Ensemble, nous avons la force de surmonter les obstacles et d’atteindre nos ambitions de devenir une puissance centrale en Afrique », a-t-elle proclamé. Le Programme d’actions du gouvernement présenté devant l’Assemblée nationale se chiffre à 92,9 milliards des dollars américains pour les cinq prochaines années et devra être totalement financé par des ressources étatiques et non étatiques, du pouvoir central et des provinces ainsi que des Entités Territoriales Décentralisées, a dit la Cheffe du gouvernement de la République démocratique du Congo devant les élus nationaux.
Le grand oral de la Première ministre, Judith Suminwa, à l’Assemblée nationale lors de l’investiture de son gouvernement, a marqué un tournant significatif. Dès l’ouverture de son discours, elle a exprimé la dualité de ses sentiments : le fardeau de la responsabilité qui lui incombe et une immense fierté de représenter l’aboutissement des efforts de tous les Congolais visant à rompre le « plafond de verre » et à instaurer l’égalité par la mise en œuvre du principe de parité homme-femme dans tous les aspects de la vie de la société congolaise.
« Le Programme d’Actions du Gouvernement 2024 – 2028 servira de fondation pour la programmation des activités des ministères, des structures et des agences, ainsi que pour la formulation et la mise en œuvre du budget de l’État durant la période indiquée », a souligné Judith Suminwa. Elle a ajouté que la vision politique de ce programme s’inscrit dans la continuité de la devise « LE PEUPLE D’ABORD », mettant en avant que « l’ensemble de l’action gouvernementale vise d’abord l’intérêt du Peuple congolais. » Ainsi, durant ce second quinquennat, l’accent sera mis sur l’humain, considéré comme la ressource essentielle, le moteur principal du développement et le bénéficiaire des avancées réalisées.
Pour matérialiser cette vision centrée sur le citoyen congolais, qui reste au cœur de toute l’action politique et gouvernementale de ce mandat, la Première ministre a défini quatre principes directeurs qui orienteront l’action du gouvernement. Il s’agit, premièrement, de la réhabilitation du citoyen congolais dans la plénitude de sa dignité et du sentiment de fierté nationale. Deuxièmement, la promotion du dialogue comme instrument clé de consolidation de la cohésion nationale et de la participation citoyenne. Troisièmement, elle a affirmé la nécessité de réussir la transition de la RDC vers une société à haute intensité technologique, soulignant que la modernisation de la société congolaise est intrinsèquement liée à son intégration dans la communauté internationale. Enfin, elle a promis une allocation des ressources publiques caractérisée par l’efficacité et l’équité, essentielle à la réalisation de ces ambitions.
Répondre aux engagements électoraux
Le Programme d’Actions du Gouvernement pour la période 2024-2028 s’inscrit à la fois dans la continuité et le renforcement des mesures prises lors du précédent quinquennat 2019-2023. Comme l’a souligné le Chef de l’État, « il est essentiel d’aller jusqu’au bout de ce que nous avons si bien commencé ». Ainsi, ce nouveau programme gouvernemental prolonge les réformes, projets et actions déjà initiés, lesquels ont commencé à porter leurs fruits, à l’image du PDL 145 T, a-t-elle insisté.
Sur le plan politique, le Programme d’Actions du gouvernement se fonde sur le Programme électoral du Président de la République 2024-2028. « En effet, dans son discours d’investiture du 20 janvier 2024, le Président de la République avait rappelé les six engagements majeurs qui forment le contrat qu’il a conclu avec le peuple congolais pour son second mandat. Pour rappel, les promesses électorales du Président de la République, qui sont en même temps les engagements majeurs de ce Programme d’Actions de votre Gouvernement pour le quinquennat 2024-2028, se présentent de la manière suivante : Créer plus d’emplois pour absorber les dizaines de milliers de jeunes qui arrivent sur le marché du travail chaque année et réduire le niveau de sous-emploi, Protéger et renforcer le pouvoir d’achat des ménages congolais contre les aléas des prix à l’importation et les variations du taux de change afin de leur garantir une qualité de vie stable et digne ; Mieux protéger le citoyen congolais afin que la République Démocratique du Congo se rapproche de son destin d’ havre de paix pour le bénéfice de l’ensemble de la région d’Afrique centrale et des Grands Lacs ; Construire une économie plus diversifiée et plus compétitive ; Assurer plus d’accès aux services de base en vue d’éliminer progressivement les disparités géographiques entre milieux urbain et rural, entre provinces, entre grandes et petites villes en ce qui concerne l’offre des services sociaux ; et, Renforcer l’efficacité des services publics », a indiqué la cheffe du gouvernement.
Une vision stratégique pour un Congo uni
Au regard des importantes contraintes structurelles, le Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028 exprime clairement la détermination du Gouvernement congolais à poursuivre deux objectifs majeurs : d’une part, consolider les acquis du premier mandat afin de parachever l’émergence d’un Congo plus uni, mieux sécurisé, avant-gardiste, à la souveraineté affirmée et plus prospère ; d’autre part, établir de manière définitive les bases d’un Congo émergent où l’autorité de l’État est renforcée, la solidarité intensifiée et les villes rendues interconnectées pour le bien de tous.
Pour réaliser ces ambitions, le Programme d’Actions définit des orientations précises, des objectifs clairs, des axes d’intervention et des actions prioritaires destinés à orienter les décisions stratégiques et opérationnelles du gouvernement. Ce cadre stratégique repose sur six piliers essentiels : la construction d’une économie diversifiée et compétitive visant à créer davantage d’emplois et à protéger le pouvoir d’achat des ménages ; la protection du territoire national et la sécurité des personnes et de leurs biens ; l’aménagement du territoire pour maximiser la connectivité ; la garantie d’accès aux services sociaux de base ; le renforcement des capacités des Congolais pour qu’ils contribuent à la construction du pays ; et la gestion durable et responsable de l’écosystème de la RDC face aux défis climatiques.
Ces six piliers, grâce à leurs interactions et leurs impacts cumulatifs, visent à accélérer le développement économique et social de la RDC. Ils se déclinent en 52 axes stratégiques couvrant divers domaines d’intervention, qui se traduisent à leur tour en 326 actions, projets et réformes. Ces derniers seront mis en œuvre par les ministères sectoriels. Certaines de ces actions sont prioritaires et répondent à des besoins immédiats, tandis que d’autres visent des transformations structurelles profondes de notre société et de notre économie.
En termes financiers, le Programme d’Actions du Gouvernement s’élève à 277,1 mille milliards de francs congolais, soit environ 92,9 milliards de dollars américains pour les cinq années à venir. Il sera financé par des ressources tant étatiques que non étatiques, provenant du pouvoir central, des provinces et des Entités Territoriales Décentralisées.
Un pays face à son destin
La République Démocratique du Congo (RDC) se trouve à un carrefour historique, confrontée à des défis internes et externes qui menacent son intégrité et son développement. Ainsi, dans un discours vibrant, la Première Ministre a souligné la gravité de la situation actuelle, qui dépasse les clivages politiques et les intérêts individuels pour toucher à l’essence même de l’identité nationale. Elle a insisté sur la nécessité de se réapproprier le destin du pays en tant que Congolaises et Congolais, affirmant que “ce qui est en jeu, c’est l’avenir de notre pays en tant que nation, Une et Indivisible.”
Pour surmonter ces épreuves, elle a exhorté tous les citoyens et leaders à mettre de côté leurs différences et à œuvrer conjointement pour le triomphe de l’intérêt général.
Rappelant l’héritage des figures historiques telles que Kimpa Vita, Kimbangu, Kasa-Vubu et Lumumba, elle a déclaré que la RDC doit rester inébranlable face aux menaces. La Première Ministre a évoqué les violences actuelles perpétrées contre les populations, les exactions contre les femmes et les enfants, et le pillage des ressources, promettant que ces actes ne resteraient pas impunis.
Dans une déclaration forte, elle a souligné la détermination du gouvernement à défendre le pays contre tout agresseur et à faire rendre compte de leurs actes à ceux qui s’attaquent aux citoyens innocents. “Tôt ou tard, ils répondront de leur barbarie et de leurs crimes devant la justice”, a-t-elle affirmé, assurant que la RDC se positionnera comme une puissance centrale en Afrique.
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