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28 septembre, 2024 - 22:45:17
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Élections 2028 : la Céni appelle à des réformes

La publication du rapport du cycle électoral 2019-2023 de la Mission conjointe d’observation électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo-Église du Christ du Congo (MOE CENCO-ECC) met en exergue la nécessité d’effectuer des ajustements adéquats en République démocratique du Congo pour assurer des élections plus équitables et transparentes. Didi Manara, 2ème vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), qui a représenté le président Denis Kadima lors de la cérémonie de publication de ce rapport, est pleinement conscient des défis et des obstacles auxquels cette institution d’appui à la démocratie a été confrontée. Malgré les défis logistiques et sécuritaires, la centrale électorale a réussi à organiser les élections du 20 décembre 2023, notamment en permettant pour la première fois la participation des Congolais de l’étranger. Selon lui, la Céni a accompli sa mission et est convaincue que des réformes appropriées permettront à la RDC d’organiser des élections encore meilleures en 2028.

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) est convaincue d’avoir mené à bien sa mission, qui a conduit, notamment à l’installation des institutions de la République démocratique du Congo. Elle est également persuadée que si le pays entreprend à temps des réformes visant à améliorer le processus électoral plutôt qu’à rechercher le pouvoir ou à le conserver, la RDC organisera de meilleures élections en 2028. Les déclarations de Didi Manara Linga, 2ème vice-président de la Céni, constituent en réalité un appel à l’ensemble de la classe politique congolaise pour agir sans tarder.

Didi Manara Linga, représentant le président de la Céni, Denis Kadima Kazadi, lors de la cérémonie de publication du rapport du cycle électoral 2019-2023 de la Mission conjointe d’observation électorale de la Conférence épiscopale nationale du Congo-Église du Christ du Congo (MOE CENCO-ECC) à Kinshasa, le lundi 17 juin 2024, a affirmé que ce rapport, transmis préalablement à la hiérarchie de la Céni, le jeudi 13 juin 2024, analyse les opérations électorales dans le contexte antérieur et durant la mise en œuvre des activités de l’institution électorale.

Le contenu présenté par le révérend Eric Nsenga, secrétaire général de l’ECC, décrit en détail les étapes de l’identification et de l’enrôlement des électeurs lors de divers scrutins directs et indirects, ainsi que la campagne électorale, jusqu’aux litiges qui en ont découlé.

Regret de la Céni sur l’omission de ses efforts par la MOE CENCO-ECC

Le 2ème vice-président de la centrale électorale a relevé plusieurs observations, soulignant que le rapport a principalement mis en avant les difficultés rencontrées et les défis auxquels cette institution d’appui à la démocratie a été confrontée, en omettant les efforts déployés pour mener à bien sa mission.

« C’est un rapport qui est principalement orienté vers les difficultés et les défis rencontrés et ne souligne pas suffisamment les efforts de la Céni afin de les surmonter. La bonne foi, les réalisations et les innovations de la Céni sont mises à mal. Ce rapport est une liste des ratés qui ne sont toujours pas du fait de la Céni et ne présente aucun élément comparatif des cycles antérieurs afin de souligner les progressions et les régressions. Ce rapport omet sciemment de souligner les innovations (Applications, Centre Bosolo…) mises en œuvre en vue d’améliorer ce cycle électoral. Ce rapport donne l’impression que rien n’a marché pour revenir à la case départ et faire croire aux différents bailleurs de fonds que le chemin est encore long vers des élections de meilleure qualité. Ce rapport prête à la Céni des pouvoirs qu’elle n’a pas, telle que la sécurisation du processus électoral qui elle dépend du gouvernement », a déploré Didi Manara.
Non sans avoir précisé que « la Céni a, contrairement à certaines prédictions de mauvais augure, organisé, le 20 décembre 2023, les élections directes combinés du Président de la République, des députés nationaux et provinciaux et ainsi que celles des conseillers communaux dans les chefs-lieux de province. Notons que les élections municipales n’ont jamais plus été organisées depuis près de 37 ans. Celles du 4ème cycle ont eu lieu dans un contexte de profonds changements politiques, marqués par la participation pour la première fois des Congolais résidant à l’étranger. Cependant, ces élections ont été organisées malgré les défis persistants de sécurité dans l’Est de la RDC et une augmentation des violences dans l’Ouest du pays, notamment avec les déplacements forcés d’électeurs à Kwamouth, dans la province de Maï-Ndombe ».

Il a, par la même occasion, fait part à l’assistance des défis relevés par la Céni qui a élaboré un plan stratégique tenant compte des enseignements des cycles électoraux précédents.

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« Les principaux défis identifiés comprenaient le financement irrégulier affectant le calendrier, les réformes légales et réglementaires (seuil de recevabilité, mesures incitatives pour la participation des femmes comme candidates, etc.) ainsi que les influences externes multiples sur les plans économique, social, politique, logistique, sécuritaire, légal, écologique et technologique. De plus, les conditions climatiques et météorologiques ont également impacté la gestion de ce processus électoral. Malgré un démarrage tardif avec une équipe dirigeante installée 28 mois après la fin du mandat précédent, des retards dans le financement, et des défis logistiques considérables, la Céni a réussi à organiser les élections dans les délais constitutionnels. Elle a travaillé avec rigueur et transparence pour restaurer sa crédibilité, sérieusement compromise lors des cycles précédents, et regagner la confiance des parties prenantes. La Céni a procédé à l’identification et l’enrôlement des électeurs en seulement quatre mois contrairement au cycle passé. Cette prouesse est à saluer et le rapport de la MOE CENCO-ECC a décidé de l’occulter. Certes, la question des cartes défectueuses s’est révélée mais là encore, la Céni a réagi avec promptitude et professionnalisme en octroyant les duplicatas et a permis à tous les électeurs inscrits sur les listes électorales avec une carte défectueuse de voter le 20 décembre 2023 », a soutenu le 2ème vice président de la Céni.

Trois concepts majeurs ayant guidé l’action de la Céni

Il a fait apprécier à l’assistance les trois concepts majeurs ayant guidé l’action de la Céni : l’inclusion, la transparence et le caractère apaisé du processus relevant qu’elle a mis en œuvre plusieurs initiatives pour innover tout au long du processus électoral.

« Les précédents processus électoraux ont tous été confrontés à des défis significatifs, notamment sur les plans opérationnel, logistique, sécuritaire, social et politique. Ces défis ont souvent menacé la stabilité du pays, comme en témoignent les exclusions de candidats à la présidence en 2011 et 2018 (le cas éloquent du candidat Moïse Katumbi), les violences post-électorales et les restrictions de vote dans des régions instables. Pour la première fois, des Congolais résidant à l’étranger ont pu participer au vote. La Céni a développé une application mobile (PRERAP) pour faciliter l’enregistrement préalable des électeurs à domicile, ainsi qu’une autre application (CENI-MOBILE) pour informer les électeurs sur leur bureau de vote. Avant de procéder à l’inscription des candidats et au vote lui-même, la Céni, fidèle à sa politique d’inclusion, a animé des cadres de concertation avec toutes les parties prenantes (partis et regroupements politiques, candidats indépendants, Société civile, femmes, jeunes, journalistes, personnes vivant avec handicap, etc.) et particulièrement avec les candidats à la Présidence de la République. La Céni s’est, par ailleurs, régulièrement concertée avec les institutions de la République ainsi qu’avec les partenaires internationaux, notamment, l’Union africaine, l’Union européenne, la CEEAC, le CIRGL, la SADC et l’ECF-SADC. La Céni a contribué à l’amélioration de la participation des populations vulnérables en mettant à leur disposition la loi électorale traduite en écriture braille ou encore le glossaire en langues des signes. Elle a contribué à l’amélioration de la participation des populations vulnérables en mettant à leur disposition la loi électorale traduite en écriture braille ou encore le glossaire en langues des signes. Contrairement au cycle dernier, la Céni a facilité la possibilité de l’observation de long terme et l’accréditation des observateurs internationaux (Centre Carte, Union Européenne). Toutefois, le départ de la Mission d’observation de l’Union Européenne ne relève pas de la Céni », a-t-il soutenu avant de mettre en lumière le souci permanent de collaboration avec les différentes parties prenantes au processus et d’autres innovations constituant des avancées notables dans le souci de l’amélioration du travail que cette institution d’appui à la démocratie est appelée à accomplir surtout pour l’avenir.
Ainsi, Didi Manara est convaincu que la Céni a rempli sa mission en contribuant à l’installation des institutions du pays. Il est persuadé que si le pays agit rapidement en mettant en œuvre des réformes visant à améliorer le processus électoral (plutôt que chercher à acquérir ou conserver le pouvoir), la République démocratique du Congo organisera des élections de meilleure qualité en 2028.

Par ailleurs, le secrétaire général de la CENCO, Monseigneur Donatien Nshole, a formulé plusieurs recommandations à l’attention des trois principales institutions du pays, à savoir le Président de la République, le parlement et le gouvernement, afin d’éviter de reproduire les erreurs du passé et pour améliorer le processus électoral congolais à l’avenir.

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