Sans surprise, la trêve humanitaire récemment proclamée dans l’est de la République démocratique du Congo, destinée à faciliter l’accès des organisations humanitaires aux zones de conflit, a été compromise par les forces rwandaises. Ces dernières ont initié des attaques coordonnées à l’ouest de Kitshanga, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), le mercredi 10 juillet, d’après un communiqué des Forces armées de la RDC (FARDC). La rédaction d’Infos27 avait prédit cette issue dans son édition du jeudi 11 juillet, questionnant si cette trêve humanitaire n’était qu’une tactique pour désavantager la RDC. Trois questions principales avaient été soulevées dans leur analyse, concernant les implications géopolitiques de la trêve, les motivations cachées derrière la proposition de trêve avancée par les États-Unis, et les bénéficiaires réels de cette pause. Il semble que le Rwanda, potentiellement affaibli par des pertes significatives en troupes et en équipements, ait cherché à utiliser cette période pour se réorganiser et planifier de nouvelles offensives. « Les terroristes du Rwanda defense force (armée rwandaise), ont lancé des attaques simultanées vers 4h52’ du mercredi 10 juillet 2024 sur les positions des Forces armées de la RDC (FARDC) et ses partenaires se trouvant aux villages Nyange et Mpati, situés à 80 km en profondeur à l’Ouest de Kitshanga, groupement Bashali Mokoto, en violation de la trêve humanitaire recommandée par les États-Unis d’Amérique », a déclaré le Lieutenant-Colonel Ndjike Kaiko Guillaume, porte-parole militaire du gouverneur de province, dans un communiqué à la presse. Ces attaques ont provoqué un déplacement massif des populations et aggravé une situation humanitaire déjà chaotique, et causé une entrave au personnel humanitaire pour accéder aux populations vulnérables de cette partie de la province du Nord-Kivu, a précisé le communiqué.
Sous couvert des terroristes de l’AFC-M23, le Rwanda a saboté la trêve humanitaire orchestrée par les États-Unis dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Un communiqué publié le jeudi 11 juillet 2024 par l’armée congolaise condamne fermement cette transgression. D’après ce document, les forces rwandaises ont effectué des attaques coordonnées le matin du 10 juillet 2024 contre des positions de l’armée régulière dans les villages de Nyange et Mpati, situés dans le groupement de Bashali Mukoto, transgressant ainsi les termes de la trêve humanitaire.
Selon la même source, ces affrontements ont provoqué le déplacement de milliers de personnes. L’armée congolaise souligne que ce mouvement de population exacerbe une situation humanitaire déjà précaire. De plus, cette violation entrave considérablement l’accès du personnel humanitaire aux populations vulnérables.
« (…) Les forces armées de la République Démocratique du Congo et ses partenaires dénoncent avec énergie le non-respect par le régime de Kigali de la trêve et son attitude belliqueuse légendaire à vouloir maintenir les populations déplacées dans les conditions atroces en leur privant ainsi l’accès à l’aide humanitaire », écrit le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole militaire dans le Nord-Kivu.
De plus en plus, des voix s’élèvent pour mettre en lumière la dégradation alarmante de la sécurité et l’intensification de la violence armée dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), exacerbée depuis l’agression rwandaise en RDC en novembre 2021 sous couvert des terroristes du M23, comme le documente le Groupe d’Experts des Nations Unies. Cette instabilité croissante menace de déstabiliser toute la sous-région des Grands Lacs africains et s’accompagne de violations massives des droits humains et du droit international humanitaire. Parmi ces violations, on note le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats, les violences sexuelles liées aux conflits et la perpétration de crimes internationaux, notamment les attaques contre le personnel et les aéronefs de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) et de la Force militaire de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADCMDF), ainsi que le déploiement et l’utilisation de systèmes antiaériens par le régime de Kigali sur le sol congolais. Des crimes graves qui ne peuvent rester impunis.
Infos27