Le Congrès américain a envoyé une délégation en République démocratique du Congo (RDC), mettant en lumière l’intensification des efforts diplomatiques face à la situation sécuritaire tendue dans l’est du pays. La mission, qui s’inscrit dans un contexte de diplomatie parlementaire renforcée, vise à évaluer directement les défis et à discuter des pistes de solutions pacifiques. À cette occasion, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale congolaise, a clairement exprimé aux législateurs américains que la présence militaire du Rwanda et de l’Ouganda sur le territoire congolais constitue un obstacle majeur à la paix dans la région. Il a souligné l’impossibilité d’atteindre une résolution pacifique tant que ces troupes étrangères resteront en RDC. En outre, Kamerhe a relayé la vision du président Félix-Antoine Tshisekedi, qui, loin de vouloir engager le pays dans un conflit armé avec ses voisins, aspire plutôt à stimuler le développement économique et social de son pays et de l’Afrique dans son ensemble. Le président Tshisekedi prône une approche de coopération « gagnant-gagnant » non seulement avec les nations africaines mais aussi avec les autres continents. À voir de près, la démarche du Congrès américain et les discussions qui en découleront pourraient jouer un rôle crucial dans la redéfinition des relations internationales de la RDC, ainsi que dans la promotion d’une stabilité régionale qui est essentielle pour le développement économique et la prospérité.
Dans le cadre de la diplomatie parlementaire, le Congrès américain a envoyé une délégation de ses membres en République démocratique du Congo. Cette initiative vise à faciliter des échanges approfondis avec les parlementaires congolais ainsi que les autorités politiques, autour des enjeux majeurs auxquels est confronté ce géant africain aspirant à la paix pour s’engager résolument sur le chemin du développement.
Conduite par Brian Fitzpatrick, représentant de la Pennsylvanie, et Mme Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis en République démocratique du Congo, la délégation du Congrès américain a été accueillie le mercredi 17 juillet par le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe. Cette rencontre a eu lieu au lendemain du retour de M. Kamerhe du Canada, où il a éminemment représenté la RDC lors de la 49ème session de l’Assemblée Parlementaire Francophone.
Au cours de ces échanges avec les parlementaires américains, Vital Kamerhe a exposé les principaux défis auxquels est confrontée la République démocratique du Congo, patrie de Lumumba, en mettant l’accent sur les dimensions économique, sociale, et surtout sécuritaire. Concernant cette dernière, la situation alarmante de la partie orientale du pays a été particulièrement mise en relief. À cet égard, le président de la chambre basse du Parlement congolais a fermement réitéré la position de la RDC face à l’agression dont elle est victime, une stance qu’il avait vigoureusement défendue devant ses homologues de la Francophonie, lors de leur récente réunion à Montréal, au Canada.
« Il n’y a aucune solution paisible à cette situation tant que le Rwanda et l’Ouganda maintiennent leurs armées sur le sol congolais. Nous exigeons, avant toute chose, le retrait du Rwanda et de l’Ouganda du sol congolais. D’autre part, nous sollicitons des États-Unis et de la communauté internationale un soutien à la démarche de la RDC. Je suis convaincu que, si cette implication est effective, ces deux pays pourront retirer leurs troupes du sol congolais et les protagonistes pourront enfin s’engager vers une solution par la voie diplomatique », a déclaré le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe.
Et de faire savoir à ses pairs que le gouvernement de la République démocratique du Congo, nouvellement installé par l’Assemblée nationale, a un programme de développement très ambitieux qui nécessite que le pays soit dans un climat de paix pour sa matérialisation. C’est dans ce cadre qu’il a fait appel à l’implication des États-Unis pour amener le Conseil de sécurité des Nations unies à prendre enfin des sanctions contre le Rwanda et l’Ouganda afin de donner suite aux multiples rapports qu’il a déjà publiés sur la guerre en RDC.
Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a profité de l’occasion pour exposer la vision du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, qui n’est pas de faire la guerre à ses voisins, mais celle d’impulser le développement économique et social de l’Afrique à travers une coopération gagnant-gagnant avec les pays frères du continent africain et ceux d’ailleurs.
La RDC disposée à coopérer avec les pays de la sous-région
Le président de la Chambre basse a montré à ses hôtes la disponibilité de la République démocratique du Congo à coopérer avec les pays de la sous-région des Grands Lacs dans un climat de paix et dans le respect mutuel de l’intégrité territoriale.
Un autre défi crucial, porté à la connaissance des parlementaires américains, concerne l’encadrement de la jeunesse. Il est impératif de mettre en place une politique efficace visant à substituer les kalachnikovs dans les mains des jeunes par des outils de développement et d’entrepreneuriat. Selon Vital Kamerhe, « la fin de la guerre en RDC s’impose comme une solution incontournable à ce défi ».
Pour sa part, Brian Fitzpatrick, à la tête de la délégation envoyée par le Congrès américain en RDC, a affirmé la disponibilité de son institution à soutenir la République démocratique du Congo dans ses efforts pour surmonter les divers défis auxquels elle est confrontée. Il a souligné que les discussions avec le président de l’Assemblée nationale se sont révélées extrêmement informatives et d’une importance capitale. Ces échanges leur ont permis de dresser un portrait précis des grands défis que rencontre la République démocratique du Congo, informations qu’ils comptent rapporter au Congrès américain. Par ailleurs, il a rappelé l’importance pour les États-Unis de coopérer avec la RDC.
« L’Afrique est un continent important pour le monde et un partenaire de taille pour les États-Unis. La République démocratique du Congo est également un grand partenaire des États-Unis. C’est pourquoi il était important pour le Congrès de venir à la source s’enquérir des besoins réels de ce pays partenaire afin de pouvoir orienter l’appui que les États-Unis pourront lui apporter dans le cadre de la coopération bilatérale, pour lui permettre de relever ses défis majeurs », a déclaré Brian Fitzpatrick.
Pour conclure leurs discussions, les deux personnalités ont décidé de renforcer leurs liens dans le cadre de la diplomatie parlementaire afin de permettre à la République démocratique du Congo de tirer parti de l’expérience américaine, notamment par des échanges approfondis entre les différentes commissions.
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