La République Démocratique du Congo se trouve à un carrefour critique de son histoire politique. Le rôle joué par le parti politique « Union pour la démocratie et le progrès social » (UDPS/Tshisekedi), aujourd’hui étendard du projet présidentiel, devrait être celui d’un phare guidant le navire étatique à travers les tempêtes de l’adversité, et non celui d’une embarcation fragilisée de l’intérieur par des querelles partisanes stériles.
Premièrement, il convient de souligner que les dissensions au sein de l’UDPS, orchestrées par une faction de frondeurs, ne sont pas animées par un souci de l’intérêt général, mais par des motifs éminemment personnels et des aspirations déçues. Ces frondeurs, écartés des nominations politiques, cherchent à réajuster les balances de pouvoir en leur faveur, non pas par un combat idéologique pour le bien-être collectif, mais plutôt par une lutte intestinale pour des bénéfices individuels. Cela soulève une interrogation fondamentale sur la légitimité de leur démarche. En l’absence de tout argument ancré dans un projet de société ou dans une vision politique claire, ces revendications s’apparentent davantage à des manœuvres dilatoires qu’à une réelle volonté de réforme.
Deuxièmement, il est impératif de considérer l’impact de telles turbulences sur la stabilité gouvernementale. L’UDPS, tenant les rênes de l’exécutif, se doit de présenter un front uni face aux défis nationaux et internationaux. Les affres de la division interne ne font que fragiliser la position du parti au pouvoir, affectant par là même sa capacité à gouverner avec efficacité. En ce sens, favoriser ou même tolérer une crise au sein de l’UDPS équivaut à compromettre la gouvernance de l’ensemble du pays. À un moment où la RDC doit naviguer avec prudence sur l’échiquier géopolitique complexe de l’Afrique centrale et s’affirmer sur la scène internationale, il est crucial de préserver la cohérence et l’intégrité du parti présidentiel.
L’heure n’est donc pas à la discorde mais à l’unité. La crise, si crise il y a, doit être résolue par le dialogue et la réflexion collective, en plaçant les intérêts de la nation bien au-dessus des querelles de clochers. Le parti UDPS/Tshisekedi se doit d’être le symbole de cette maturité politique, capable de transcender les rivalités internes pour se consacrer entièrement à la tâche de gouvernance et à l’amélioration continue des conditions de vie de tous les Congolais.
Ainsi, soutenir une crise interne dans ces conditions est non seulement contre-productif mais également dangereux. Il appartient à chaque membre du parti, de la base au sommet, de faire preuve de responsabilité et de sagesse pour que l’UDPS reste le pilier de la stabilité en RDC, et non l’agent de son propre affaiblissement.
Pitshou Mulumba