Bénéficiaire du programme d’alphabétisation en faveur des communautés riveraines, financé par USAID, Thérèse Basuwa Ekofo vit une nouvelle saison. N’ayant pas connu de scolarité dans sa jeunesse, elle s’est révélée, à 40 ans, une élève exemplaire, régulière, passionnée, brillante et appliquée. Ceci lui a valu l’admiration et le respect de toute la communauté de Bongale3, l’une de plus importantes agglomérations des peuples autochtones du territoire de Monkoto Province de la Tshuapa.
A l’occasion de la journée internationale des peuples autochtones, célébrée le 9 août de chaque année, nous sommes allé à la rencontre de cette femme exceptionnelle dont la vie renait, juste après sa sortie d’un centre d’alphabétisation.
Membre des peuples autochtones (PA) du village Bongale 3 dans le secteur de Monkoto, Thérèse Etimbe Basuwa Ekofo menait une vie ordinaire loin de projecteurs. En 2015, lorsqu’elle s’inscrit au centre d’alphabétisation installé dans son village, elle se révèle aussitôt comme la lauréate de sa promotion. A la fin de la formation, sachant désormais lire, écrire et calculer, Thérèse est retenue comme éducatrice pour pérenniser le centre d’alphabétisation de son village. Elle est rapidement devenue une icône, un porte étendard de la promotion des femmes et des peuples autochtones.
Depuis qu’elle a appris à lire et écrire, il y a à peine neuf ans, grâce au programme d’alphabétisation en faveur des communautés riveraines, financé par USAID, Thérèse Basuwa Ekofo vit une nouvelle saison.
Elle, qui n’a pas connu de scolarité dans sa jeunesse, s’est révélée, à 40 ans, une élève exemplaire, régulière, passionnée, brillante et appliquée. Ceci lui a valu l’admiration et le respect de toute la communauté de Bongale3, l’une de plus importantes agglomérations des peuples autochtones du territoire de Monkoto.
« Après les enseignements, elle avait l’habitude de réunir ses collègues en difficulté pour les aider à répéter et assimiler les leçons », se souvient une de ses condisciples.
A la fin de la session de formation, à la recherche des compétences locales pour assurer la continuité du centre d’alphabétisation dans la localité, le jury avait choisi cette quarantenaire mariée et mère de 8 enfants pour des sessions supplémentaires de mise à niveau. Depuis, elle est enseignante et tient de main de fer, le centre d’alphabétisation de son village qui, a vu passer plusieurs promotions hommes et femmes d’un certain âge. A ce jour, il s’observe une hausse de la demande des services d’alphabétisation dans le corridor de Monkoto avec une forte prévalence des femmes PA.
« Sans savoir lire, écrire et calculer, nous étions la risée de la société qui nous fixait d’autorité le prix de nos marchandises au marché et nous donnait des billets d’argent dont on ne connaissait pas la valeur », témoigne Antoinette Booto, une des apprenants du centre.
En plus de sa nouvelle capacité d’enseignante, Thérèse Basuwa Ekofo s’est aussi initiée à la technique de fabrication de savon artisanal. Cette activité lui assure un revenu complémentaire pour accroitre son autonomisation et répondre aux différents défis de son foyer.
Consciente de son nouveau statut social, Basuwa Ekofo Thérèse avoue modestement être devenue une petite référence régulièrement consultée pour des questions concernant sa communauté.
Avec un peu de recul, elle considère l’alphabétisation comme un nouveau départ, une seconde chance pour sa vie. Elle peut ainsi mieux orienter ses enfants (dont le plus âgé, 25 ans, veut accéder à l’Université), se décomplexer et valoriser sa communauté qu’elle représente dans différents foras. Elle rêve d’une carrière d’enseignant dans la fonction publique. Mais, entretemps, elle ne boude pas le plaisir et la responsabilité d’être une des rares femmes alphabètes de sa génération dans sa communauté.
Depuis 2004, USAID (via WWF) finance le programme de conservation et de développement au paysage Salonga. Ce dernier a commencé à intégrer le volet d’alphabétisation fonctionnelle mis en œuvre par, Action d’Aide Sanitaire pour le Développement (AASD) depuis 2013. L’alphabétisation constitue un grand enjeu pour les communautés qui comptent une grande proportion d’analphabètes. Le PNS investit sur l’alphabétisation en espérant un effet d’entraînement sur tous les aspects du développement communautaire, particulièrement l’autonomisation de la femme et l’accès au droit, à la liberté d’expression ou d’opinion. Cette activité qui réunit plusieurs groupes sociaux (bantous et PA, hommes et femmes, jeunes et vieux…) est aussi un lieu d’inclusion sociale et à la conservation de la biodiversité et au développement socioéconomique.
Par sa résolution A/RES/49/214, adoptée le 23 décembre 2014, l’Assemblée générale des Nations Unies a décidé de célébrer chaque année le 9 août la Journée internationale des peuples autochtones, rappelle-t-on.
JC Bimwala (CP)