La visite de travail du président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, en Hongrie s’inscrit dans une stratégie diplomatique claire, avec des enjeux multiples et déterminants. Tout d’abord, cette visite illustre la volonté ferme du chef de l’État congolais de ne pas relâcher ses efforts dans sa diplomatie offensive visant à dénoncer et à faire condamner l’agression du Rwanda contre la RDC. Le discours de Félix Tshisekedi gagne en ampleur à l’échelle internationale, mettant en lumière le rôle déstabilisateur du Rwanda, qui, contrairement aux années passées, ne parvient plus à masquer ses intentions derrière de prétendues menaces sécuritaires émanant de la RDC. Pour Tshisekedi, il s’agit de porter haut et fort la vérité sur la tragédie qui se déroule à l’est de son pays, et la Hongrie, occupant la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne depuis le 1er juillet 2024, représente une tribune de choix pour relayer ce message. Cette visite ne se limite pas à la dimension diplomatique cependant liée à la situation sécuritaire. Elle revêt également une importance capitale sur le plan bilatéral. Le président congolais entend mettre à profit son séjour hongrois pour renforcer les liens économiques entre les deux pays. Des accords sont prévus dans des secteurs clés tels que l’agriculture et les infrastructures, domaines dans lesquels la Hongrie, forte de son expertise, pourraient apporter une contribution significative à la transformation et au développement de la RDC. Par ces accords, Félix Tshisekedi vise à diversifier les partenariats économiques de son pays, tout en consolidant sa diplomatie en Europe centrale, une région où les relations économiques sont de plus en plus stratégiques pour la RDC.
Après sa participation à la 79e Assemblée générale des Nations Unies, qui s’est tenue à New York du 22 au 27 septembre, le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi, a poursuivi sa tournée internationale en arrivant à Budapest, la capitale de la Hongrie, le dimanche 29 septembre. Cette visite officielle de trois jours, effectuée sur invitation des autorités hongroises, revêt une importance diplomatique stratégique pour les deux nations.
Le programme de ce séjour prévoit plusieurs rencontres de haut niveau, notamment avec le Premier ministre Viktor Orbán, qui dirige le gouvernement hongrois depuis 14 ans, ainsi qu’avec le président Sulyok Tàma, dont le rôle, bien que principalement honorifique, reste symboliquement important. Cette visite marque une étape clé dans la consolidation des relations bilatérales entre la RDC et la Hongrie, particulièrement dans un contexte où la Hongrie occupe, depuis le 1er juillet 2024, la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne pour une durée de six mois. Cette position offre à Félix Tshisekedi une tribune privilégiée pour aborder les questions sécuritaires touchant l’est de la RDC, notamment l’agression persistante du Rwanda et les conséquences humanitaires dramatiques qui en découlent.
Cependant, la sécurité n’est pas le seul enjeu de cette visite. Félix Tshisekedi ambitionne également de renforcer les partenariats économiques entre la RDC et la Hongrie, dans une logique de développement mutuellement bénéfique. Des accords de coopération dans des secteurs stratégiques, tels que l’agriculture et les infrastructures, sont en cours de négociation. Ces domaines constituant des piliers du développement pour la RDC, un pays aux ressources naturelles abondantes, mais confrontés à des défis structurels majeurs, notamment en matière d’infrastructures et de modernisation agricole. La Hongrie, avec son savoir-faire technologique et son expertise dans ces secteurs, peut jouer un rôle clé dans la transformation économique de la RDC.
Pour la RDC, attirer les investissements étrangers, notamment européens, est une priorité pour soutenir la diversification de son économie et réduire sa dépendance aux ressources minières. L’agriculture, en particulier, représente un levier important pour garantir la sécurité alimentaire, créer des emplois et promouvoir un développement durable. Quant aux infrastructures, elles sont cruciales pour l’intégration économique du pays, la fluidité des échanges commerciaux, et l’amélioration de la qualité de vie des populations. Les accords prévus avec la Hongrie sont donc stratégiques pour permettre à la RDC de combler son retard dans ces secteurs essentiels.
Cette logique de partenariat gagnant-gagnant s’inscrit dans la vision du président Tshisekedi, qui cherche à diversifier les alliances économiques de son pays tout en assurant des retombées concrètes pour le développement local. En outre, l’engagement de la Hongrie dans de tels partenariats pourrait également ouvrir la voie à une coopération plus large avec d’autres États membres de l’Union européenne, renforçant ainsi la position de la RDC en tant que partenaire économique fiable sur la scène internationale.
Infos27