Le débat sur la révision constitutionnelle en République démocratique du Congo s’intensifie après les déclarations du député national et secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, qui a réaffirmé son soutien à cette démarche lors d’un discours dans sa circonscription le 29 septembre 2024. Pour Kabuya, la révision constitutionnelle est nécessaire pour lever les obstacles institutionnels qui freinent l’efficacité de l’État. Face aux critiques, il plaide pour un débat constructif et annonce une campagne de sensibilisation afin de démontrer les bienfaits de cette mise à jour de la loi fondamentale.
Le débat autour de la révision constitutionnelle en République démocratique du Congo (RDC) a pris une nouvelle tournure avec les déclarations du député national Augustin Kabuya, également Secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), qui a réitéré son soutien à cette démarche lors de son discours dans sa circonscription électorale, le dimanche 29 septembre 2024. Kabuya a fermement défendu l’idée que la révision constitutionnelle n’est pas une mauvaise chose, et qu’elle est même nécessaire pour lever les obstacles institutionnels et améliorer l’efficacité de l’État congolais. Ses propositions ont toutefois entraîné des réactions atténuées au sein de la classe politique, certains acteurs interprétant cette initiative comme une tentative de manipulation de l’opinion publique, tant nationale qu’internationale.
Lors d’une mise au point face à la presse, le mardi 1er octobre 2024, Augustin Kabuya a détaillé les lacunes actuelles de la Constitution, qu’il juge trop rigide et inefficace pour répondre aux besoins du pays. Il a cité en exemple la lourdeur dans le processus de nomination du Premier ministre, comme le prévoit l’article 78 de la Constitution. Selon Kabuya, ce cadre légal allonge inutilement les délais entre l’élection présidentielle et la formation d’un gouvernement, bloquant ainsi l’avancement des affaires publiques. Il a illustré son propos en rappelant sa propre expérience en tant qu’informateur en 2023, mettant en évidence les difficultés rencontrées dans l’identification d’une majorité parlementaire, en raison des contentieux électoraux qui prolongent indûment la validation des résultats par la Cour constitutionnelle.
Kabuya a également évoqué d’autres exemples, tels que les incohérences liées à la proclamation des élus par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et les ajustements proposés par la Cour constitutionnelle, créant une incertitude quant à la majorité parlementaire.
Selon lui, ces situations justifient pleinement une révision constitutionnelle qui permettra de fluidifier le fonctionnement de l’État, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays comme le Sénégal, où le Président peut rapidement nommer un Premier ministre après son élection.
Dans un discours marqué par une volonté de pédagogie, le Secrétaire général de l’UDPS a tenu à rappeler que son parti s’était opposé à la Constitution adoptée en 2006, et avait promis de la réviser une fois au pouvoir. Pour lui, cette révision est un engagement envers le peuple congolais, qui a donné sa confiance à l’UDPS en portant son candidat à la présidence. Il a souligné que cette révision n’était pas un caprice, mais une nécessité pour améliorer la gouvernance et faire face aux réalités du pays.
En réponse aux critiques, Augustin Kabuya a déploré l’attitude de ceux qui utilisent les insultes et la désinformation pour détourner l’attention du débat de fond. Il a plaidé pour un échange d’idées basé sur des arguments solides, invitant les opposants à présenter des propositions constructives plutôt que d’agiter des peurs infondées. « Ce que nous disons là, c’est pour sauver notre population », a-t-il martelé, avant de rappeler que d’autres grandes nations, telles que les États-Unis ou la France, procèdent régulièrement à des révisions de leur constitution sans que cela ne crée de polémique.
Enfin, le député de Mont-Amba a annoncé qu’il entamerait une campagne de sensibilisation pour expliquer aux Congolais les raisons pour lesquelles cette révision constitutionnelle est nécessaire et bénéfique. Il s’agit, selon lui, d’une étape indispensable pour permettre au pays de surmonter ses blocages institutionnels et de répondre plus efficacement aux besoins de la population.
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