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Kinshasa
22 octobre, 2024 - 02:30:26
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Criminalité urbaine : L’appel à l’action du Chef de l’État

Face à la montée inquiétante de la criminalité urbaine en République démocratique du Congo, le Chef de l’État, lors du Conseil des ministres du 18 octobre, a lancé un appel retentissant à l’action. En pointant du doigt le phénomène des « Kuluna », ces bandes violentes qui sèment la terreur dans les rues de Kinshasa et d’autres grandes villes, le Président a souligné l’urgence d’une mobilisation générale. Les solutions prônées s’articulent autour d’une réponse judiciaire renforcée, avec des audiences foraines pour juger les coupables sur-le-champ, mais aussi d’une stratégie préventive par l’encadrement des jeunes désœuvrés à travers des formations professionnelles et des initiatives de réinsertion sociale. Le contrôle rigoureux des armes au sein des forces de sécurité, afin de prévenir tout détournement au profit de la criminalité, a également été mis en exergue. Cet appel à la répression ferme et à la prévention proactive nécessite une coordination des pouvoirs publics, des familles et des communautés locales. Seule une approche intégrée et des actions concrètes permettront de restaurer l’ordre et de garantir à la jeunesse congolaise un avenir meilleur.

La criminalité urbaine, symbolisée par le phénomène tristement célèbre des « Kuluna », ainsi que d’autres actes de violence qui terrifient les populations des grandes villes comme Kinshasa, représente aujourd’hui une menace cruciale à la stabilité et à la paix sociale en République démocratique du Congo. Cette forme de délinquance, qui s’est infiltrée dans le quotidien de nombreuses communautés, reflète non seulement une violence brute mais aussi les failles profondes d’un système socioéconomique en déliquescence. Le rappel fait au gouvernement par le chef de l’État, lors du Conseil des ministres du vendredi 18 octobre, est un signal d’alarme retentissant. Il appelle à une mobilisation générale, incitant chaque détenteur du pouvoir public à passer à l’action, à mettre en œuvre des solutions concrètes et à adopter une approche multidimensionnelle pour éradiquer cette criminalité urbaine.

Encadrement des jeunes désœuvrés

Le phénomène des « Kuluna » ne peut être séparé de la réalité d’une jeunesse marginalisée, désœuvrée, souvent oubliée par les politiques publiques. Ces jeunes, privés d’opportunités, se tournent vers la violence, le banditisme et les activités illicites pour survivre. Le Chef de l’État l’a bien compris et a instruit le gouvernement, sous la supervision de la Première ministre, de renforcer les mécanismes d’encadrement de ces jeunes vulnérables. Le développement de structures publiques et privées d’apprentissage des métiers et de réinsertion sociale apparaît ici comme un levier stratégique fondamental.

En effet, la réhabilitation des centres de formation professionnelle et la création de partenariats avec le secteur privé pourraient offrir à ces jeunes une alternative à la délinquance. En leur permettant d’acquérir des compétences techniques dans des métiers porteurs, on leur offre un avenir digne et autonome.

Par ailleurs, des programmes spécifiques devraient être envisagés pour accompagner leur insertion dans le tissu économique. Un accompagnement ciblé, intégrant également un soutien psychologique et social, est indispensable pour restaurer leur espoir et leur redonner confiance en eux-mêmes et en leur avenir.

Justice : un dispositif dissuasif

La réponse judiciaire à la criminalité urbaine doit également être ferme et exemplaire. C’est dans ce cadre que le Chef de l’État a chargé le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, le ministre de la Défense et le ministre de la Justice de collaborer avec le Conseil supérieur de la magistrature pour organiser régulièrement des audiences foraines. Ces audiences visent à juger sur-le-champ les « Kuluna » et les bandits armés arrêtés, afin d’instaurer un effet dissuasif auprès des autres potentiels délinquants.
Ces audiences doivent être largement médiatisées pour servir de modèle, soulignant que la loi est implacable et qu’aucune forme de criminalité ne restera impunie. La rapidité et la transparence de ces procès permettraient non seulement de décourager ceux qui envisageraient de suivre la même voie, mais aussi de rétablir la confiance du public envers le système judiciaire. Trop souvent, l’impunité a renforcé un sentiment d’injustice et d’abandon parmi les victimes de ces violences, contribuant à la spirale de la criminalité.

Contrôle des armes : prévenir les dérives

Le contrôle des armes figure également parmi les priorités absolues pour lutter contre la criminalité. Le Président de la République a insisté sur l’importance d’un contrôle rigoureux et régulier de la circulation et de la détention des armes au sein des forces armées et de la police. Trop souvent, des éléments incontrôlés, en marge des forces régulières, prêtent des armes à des civils ou collaborent directement avec des groupes criminels. Ce phénomène, gravissime, compromet non seulement la sécurité des citoyens mais érode également l’autorité de l’État.

Des audits stricts doivent être menés régulièrement sur les stocks d’armes détenus par les forces de l’ordre. Des sanctions exemplaires doivent être prévues contre tout militaire ou policier impliqué dans de tels agissements, afin de garantir que ceux qui ont pour mission de protéger ne deviennent pas des acteurs de l’insécurité. Ce contrôle doit aussi inclure une politique nationale plus large de désarmement des civils, en particulier dans les zones où le taux de violence est le plus élevé.

Une approche intégrée

Pour espérer éradiquer durablement le phénomène des « Kuluna » et d’autres formes de criminalité urbaine, l’action doit être intégrée, coordonnée et s’appuyer sur une coopération active entre toutes les parties prenantes. Cela inclut non seulement les pouvoirs publics, mais également les organisations de la société civile, les familles et les communautés locales. Une sensibilisation accrue aux dangers de la criminalité, couplée à des programmes éducatifs visant à inculquer des valeurs de civisme et de responsabilité sociale aux jeunes, est indispensable.

De plus, des stratégies de prévention à long terme doivent inclure une amélioration des conditions de vie dans les quartiers les plus défavorisés. Le manque d’infrastructures de base, d’accès à l’éducation et aux soins de santé, ainsi que la précarité économique sont autant de facteurs qui alimentent la délinquance. Par conséquent, la lutte contre la criminalité urbaine doit également passer par des investissements publics majeurs dans les secteurs sociaux pour réduire les inégalités et offrir à tous des opportunités de développement.

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