Le déplacement de Franck Diongo vers Kigali et les preuves publiées sur les réseaux sociaux alimentent un vif débat. Accusé de se rapprocher des groupes rebelles soutenus par le régime rwandais, l’opposant politique fait l’objet de vives critiques, y compris de la part de ses anciens alliés. Ce revirement soulève de sérieuses questions sur ses intentions et fragilise l’unité de l’opposition congolaise face à la menace des forces déstabilisatrices dans l’Est du pays. Depuis l’Europe, Jean-Claude Vuemba, leader du MPCR, a exprimé sa ferme opposition à toute alliance avec des forces rebelles contre la République démocratique du Congo. Il a réitéré son engagement à combattre toute forme de rébellion armée, rappelant son combat historique contre l’AFDL. Selon lui, le rapprochement de Franck Diongo avec Kigali représente un Rubicon qui a été franchi.
Les révélations récentes concernant les mouvements de l’opposant politique Franck Diongo vers Kigali, au Rwanda, continuent de faire couler beaucoup d’encre. Les preuves publiées sur les réseaux sociaux, incluant un manifeste de vol de Brussels Airlines émis le 18 octobre 2024 pour un voyage prévu du 20 octobre au 4 novembre, ainsi que des copies de son passeport de réfugié, laissent peu de doute quant à son déplacement. Ce rapprochement avec Kigali, considéré comme le parrain des groupes terroristes semant le chaos dans l’Est de la République démocratique du Congo, soulève des interrogations sur les intentions de Diongo et l’avenir de son engagement politique.
En effet, ces éléments accréditent l’hypothèse selon laquelle Franck Diongo aurait noué des liens avec des groupes rebelles tels que le M23 ou l’AFC, soupçonnés d’être manipulés par Kigali dans le cadre de leur entreprise de déstabilisation de la RDC. Ce rapprochement a provoqué une onde de choc parmi ses alliés politiques, notamment Jean-Claude Vuemba, leader du Mouvement du peuple congolais pour la République (MPCR), qui se trouve actuellement en Europe. Ce dernier a rapidement exprimé sa désapprobation face à cette alliance, rappelant que son engagement politique ne saurait tolérer une rébellion armée contre le Congo. Lors d’un entretien téléphonique avec Infos27, Vuemba a déclaré : « Chacun a son destin politique. Franck Diongo était un partenaire politique jusqu’à ce qu’il franchisse le Rubicon. Si je me suis rendu à Genève pour soutenir le film ainsi que la conférence sur le mapping, cela veut tout dire. Il y a des choses que l’on ne peut pas accepter même en tant qu’opposant.
Je ne peux pas accepter la guerre et, de surcroît, je ne peux pas accepter une rébellion. Cela a toujours été ma conviction politique. Je suis un fils politique du maréchal Mobutu, qui a été enterré à Rabat à cause de l’AFDL. Autant j’ai combattu l’AFDL, autant je combats toutes les rébellions ».
Ces prises de position fermes mettent en lumière une fracture au sein de l’opposition congolaise, certains observateurs estimant que Diongo, en quête de pouvoir, semble avoir opté pour une voie dangereuse et solitaire. Ce choix, d’après plusieurs analystes, est une manifestation de la triste réalité que connaît le Congo : ses propres fils devenant des instruments de sa destruction. Cette stratégie risquée, fondée sur des alliances douteuses avec des forces extérieures, est perçue comme une fuite en avant pour un homme politique en disgrâce. Car, croire que les groupuscules armés qu’il courtise pourraient marcher sur Kinshasa relève d’une dangereuse illusion. La lutte pour le pouvoir par la violence est une voie obsolète, comme l’ont démontré les échecs répétés des rébellions dans le pays.
Infos27