Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque métropolitain de Kinshasa, a exprimé son opposition à la béatification précipitée du roi Baudouin Ier de Belgique, estimant qu’une “tâche noire” entache son histoire en raison de son rôle supposé dans l’assassinat de Patrice Lumumba , premier Premier ministre de la République démocratique du Congo. Lors d’une conférence de presse au Vatican, le prélat a appelé à une enquête approfondie avant que le processus de béatification ne soit initié par le pape François.
Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, figure éminente de l’Église catholique en République démocratique du Congo, actuellement en séjour au Vatican, a exprimé son opposition à une précipitation dans le processus de béatification du roi Baudouin Ier de Belgique. Lors d’une conférence de presse tenue mardi 22 octobre 2024, l’archevêque métropolitain de Kinshasa a souligné la présence d’une “tâche noire” dans l’histoire du souverain belge, en raison de son rôle supposé dans l’assassinat du premier Premier ministre de la RDC, Patrice Lumumba, en 1961. Ce meurtre, considéré comme un des événements les plus tragiques de l’histoire congolaise, reste une pièce ouverte dans les relations entre la RDC et la Belgique.
Fridolin Ambongo a ainsi appelé à une clarification préalable des responsabilités du roi Baudouin avant de pouvoir envisager sa béatification. “Il est essentiel de faire la lumière sur les circonstances de l’assassinat de Patrice Lumumba, héros national de notre pays, avant d’engager tout processus de béatification du roi Baudouin”, a-t-il déclaré avec insistance. Pour lui, il s’agit d’une question de justice et de vérité historique, et tout jugement spirituel sur la vie de Baudouin Ier doit être éclairé par des faits avérés.
Le cardinal Ambongo a également exhorté la Congrégation pour les causes des saints à ouvrir une enquête approfondie sur cette affaire afin de répondre à ces questions avant que le pape François ne lance le processus de béatification. Bien que le prélat ait reconnu le “courage” et la “religiosité” du roi Baudouin, il a rappelé qu’il demeurait “un homme politique”, et qu’il fallait être certain de toutes les implications de sa vie, notamment en ce qui concerne son éventuelle complicité dans la disparition de Lumumba.
“Nous restons ouverts à la béatification”, a déclaré Ambongo, tout en insistant sur le fait qu’il ne serait pas juste de canoniser Baudouin sans avoir au préalable dissipé cette ombre persistante. Pour beaucoup de Congolais, l’image de Baudouin reste entachée par cette sombre période de l’histoire, et toute décision hâtive pourrait être perçue comme une négation de leur douleur et de leur mémoire collective.
Le cardinal Fridolin Ambongo, en sa qualité de défenseur des droits humains et de la vérité historique, se fait ainsi le porte-voix de nombreux Congolais qui estiment qu’une béatification du roi Baudouin ne peut se faire sans que justice ne soit rendue à Patrice. Lumumba et à la nation congolaise.
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