La République démocratique du Congo (RDC) se trouve à un tournant décisif de son développement économique. Alors que le pays dispose de ressources naturelles abondantes et d’un potentiel immense dans divers secteurs, la croissance durable et inclusive repose désormais sur un levier crucial : le développement du capital humain par la formation professionnelle. En effet, face à l’évolution rapide du marché du travail et aux besoins croissants en compétences spécialisées, la formation professionnelle apparaît comme un outil incontournable pour dynamiser l’économie congolaise et la rendre plus compétitive. Cette perception gouvernementale a été exposée mercredi 23 octobre par le ministre de la Formation professionnelle, Marc Ekila, aux côtés de son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, lors d’un briefing spécial sur la question.
Démontrant le lien entre la formation professionnelle et la croissance économique, le ministre de la Formation professionnelle, Marc Ekila, a expliqué qu’un pays dont la main-d’œuvre est bien formée, dotée de compétences techniques et pratiques, est mieux équipé pour répondre aux exigences des secteurs en pleine expansion, tels que les industries minières, agricoles, manufacturières et numériques. À cette occasion, Marc Ekila a annoncé la tenue de la foire de la formation professionnelle, qui se déroulera du 24 au 26 octobre 2024 et sera riche en panels.
« Nous voulons mettre un accent particulier sur les secteurs porteurs de l’économie. La foire de la formation professionnelle représente une grande réforme dans ce domaine, car nous partons du constat fait par le Président de la République lui-même. Lors de son investiture, il a souligné qu’il y avait un problème d’emploi des jeunes », a déclaré Marc Ekila. « Pour matérialiser la préoccupation du Chef de l’État, il fallait trouver un cadre où les acteurs du monde de l’emploi, les partenaires financiers et l’État pourraient se retrouver pour discuter des véritables problèmes de la formation professionnelle, car l’emploi est la finalité », a-t-il ajouté. Il a poursuivi : « Nous avons instauré cette foire, qui a pour objectifs de changer le narratif autour de la formation professionnelle. On considère souvent cette dernière comme une seconde chance, alors qu’avec l’évolution de la société et le développement de la nation, elle est présente dans tous les domaines de la vie nationale. »
Pour lui, la formation professionnelle possède également une dimension méconnue par la population. « C’est pourquoi nous souhaitons organiser cette foire pour faire connaître toutes les filières. Le cadre pour cela est la foire elle-même. Nous collaborons avec la ville de Kinshasa, car cette problématique touche également la ville, notamment en ce qui concerne l’assainissement, afin d’inciter la jeunesse à adhérer », a martelé le ministre de la Formation professionnelle.
Après Kinshasa, le gouvernement prévoit d’organiser une seconde édition de cette foire dans les régions du Grand Katanga et du Grand Kivu.
Pour rappel, en RDC, où la majorité de la population active évolue dans des secteurs à faible valeur ajoutée ou dans l’informel, le défi de la transformation de cette main-d’œuvre est immense. La formation professionnelle devra jouer un rôle de catalyseur, permettant à une large frange de la population de sortir de la précarité et de participer activement à l’économie formelle.
L’accent mis sur la formation professionnelle peut également atténuer le chômage des jeunes, qui demeure une préoccupation majeure dans le pays. En dotant la jeunesse congolaise de compétences adaptées aux besoins du marché, notamment dans des secteurs porteurs comme la construction, l’énergie ou encore les technologies de l’information, la formation professionnelle favorise non seulement l’insertion sur le marché du travail, mais contribue également à la création d’emplois.
Cependant, pour que la formation professionnelle devienne un véritable levier de croissance, plusieurs défis doivent être relevés. Il est impératif d’améliorer la qualité des centres de formation, de les doter d’équipements modernes et d’assurer une adéquation entre les compétences enseignées et les besoins réels des entreprises.
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