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26 janvier, 2025 - 13:50:38
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Révision constitutionnelle : Muyaya et Lihau pour une approche sans enjeux partisans

Face à la polémique qui sévit sur la question de la révision constitutionnelle, évoquée par le Président Félix Tshisekedi lors de son passage à Kisangani, le vice-Premier ministre Jean-Pierre Lihau et le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, ont défendu l’idée d’une réflexion sereine sur la Constitution, sans arrière-pensées politiques. Affirmant que toute révision doit avant tout servir le renforcement institutionnel pour le bien du peuple congolais, ils ont invité à éviter les querelles partisanes autour de cette question nationale. C’était au cours d’un briefing spécial dédié au dialogue social dans le secteur public en République démocratique du Congo, retransmis en direct sur la RTNC, le lundi 28 octobre.

Lors de son séjour à Kisangani dans la province de la Tshopo, le Président Félix Tshisekedi avait effleuré la question de la révision constitutionnelle, suscitant de nombreuses réactions. Cette problématique a de nouveau émergé lors d’un briefing spécial diffusé en direct sur la télévision nationale (RTNC) le lundi 28 octobre, dédié au dialogue social dans le secteur public en République démocratique du Congo. Participaient à ce briefing le vice-Premier ministre chargé de la Fonction publique, de la Modernisation de l’administration et de l’Innovation de service public, Jean-Pierre Lihau, et le ministre de la Communication et des Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya. Ces derniers ont répondu aux interrogations d’Infos27, réitérant que la révision, voire le changement de la Constitution, devrait éviter toute exploitation à des fins politiques.

Patrick Muyaya, ministre de la Communication, a clarifié la position du chef de l’État : « Il me semble que certaines tentatives d’attribuer des propositions au Président de la République qu’il n’a jamais tenu. Il a précisé que ce sujet n’était pas une urgence. Par ailleurs, l’année prochaine, il envisage de mettre en place une commission pluridisciplinaire composée de Congolais de divers horizons pour mener une réflexion approfondie. La Constitution actuelle prévoit déjà des mécanismes pour sa révision, mais il convient de noter que nous ne sommes pas encore dans cette démarche. » Cette précision vise à dissiper toute ambiguïté et à encadrer le débat dans un esprit constructif, tel que voulu par le chef de l’État.

Pour appuyer ces propositions, Muyaya a rappelé les paroles du Président de la République aux étudiants de Kisangani, qui résumaient l’essence même de son engagement pour des institutions fortes. « Nous voulons un pays doté d’institutions fortes et non de personnalités fortes ». Pour Patrick Muyaya, cette déclaration du Président devrait clore définitivement les spéculations, réaffirmer l’objectif de renforcer les institutions pour consolider la démocratie congolaise, plutôt que d’orienter le débat vers des querelles partisanes.

IMG 20241029 WA0001Jean-Pierre Lihau, de son côté, a souligné les enjeux de gestion institutionnelle. Selon lui, interdire toute réflexion sur la révision de la Constitution serait contre-productive. « La Constitution est une loi fondamentale, mais elle n’est pas immuable. La question pertinente serait de savoir si notre Constitution comporte des faiblesses. La réponse est oui. Ces faiblesses peuvent être identifiées par des experts et discutées ». Selon lui, la Constitution consacre une hyper-institutionnalisation de l’État, créant ainsi une véritable « obésité » institutionnelle. Cette lourdeur structurelle, qu’on le veuille ou non, constitue un obstacle au développement du pays. « Si des ajustements permettent de réduire le poids de l’État et d’optimiser ses ressources, cela bénéficierait directement au développement de notre pays », a-t-il indiqué.

Le vice-Premier ministre a également mis en lumière la part importante du budget national absorbée par le fonctionnement institutionnel. « En tant que pays, nous devons nous interroger : pouvons-nous supporter ce fardeau alors que les besoins en infrastructures et en développement sont criants ? Plutôt que de canaliser nos ressources vers le maintien de multiples institutions, pourquoi ne pas les réorienter vers des projets concrets comme la construction de routes, de ports, ou l’achat d’équipements stratégiques ? » Lihau n’a pas hésité à inviter à une réflexion nationale inspirée par l’exemple des grandes démocraties comme les États-Unis et la France, qui ont su adapter leur cadre constitutionnel aux exigences de leur époque.

Les deux membres du gouvernement insistent ainsi sur la nécessité d’éviter de politiser le débat, mais plutôt d’engager une réflexion nationale sérieuse sur l’optimisation de l’organisation de l’État, en phase avec les aspirations du peuple congolais.

Infos27

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