Les États généraux de la Justice en République démocratique du Congo, dont la convocation revêt une importance capitale, doivent impérativement, et tel est le vœu unanime des Congolais, à commencer par celui du Chef de l’État, Félix Tshisekedi, insuffler une transformation radicale de l’appareil judiciaire national. Dans un contexte où la justice congolaise a, trop souvent, été perçue comme un instrument vulnérable à la corruption et à l’injustice, la nation tout entière nourrit l’espoir de voir émerger un renouveau profond et tangible de ce système, qui s’est longtemps montré défaillant. À cette occasion solennelle, le Président de la République a esquissé les contours d’une réforme ambitieuse, articulée autour de principes d’intégrité, d’équité, et du respect scrupuleux des valeurs morales, en vue de redorer le blason de l’institution judiciaire.
Tous les acteurs impliqués dans ce processus crucial, qu’ils soient gouvernementaux, parlementaires ou judiciaires, se trouvent face à une opportunité historique de scruter, avec une lucidité nouvelle, l’état actuel de la justice congolaise, afin de lui redonner sa dignité et de lui restituer son rôle primordial dans la société. Loin de se contenter d’un simple constat, il est désormais impératif d’esquisser des réformes profondes qui placent l’intégrité et la transparence comme les pierres angulaires d’un système judiciaire réhabilité et enfin digne de la confiance du peuple congolais. Une justice véritablement moderne doit émerger, capable de répondre aux attentes pressantes de la population et de servir de rempart contre l’impunité qui, depuis trop de décennies, ronge les fondements même de l’État.
Parmi les réformes essentielles mises en avant par le Président, figure la création d’un parquet financier, destiné spécifiquement à lutter contre les crimes économiques. Cette initiative représente une avancée décisive, puisqu’en ciblant directement les détournements de fonds publics et la corruption, ce parquet aura pour mission de restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions, en éradiquant l’impunité dont jouissent certains responsables publics qui, abusant de leurs fonctions, s’enrichissent aux dépens du développement du pays. Cette réforme s’inscrit dans un combat plus large contre les maux qui entravent la RDC dans sa quête de prospérité : la corruption endémique, la gestion opaque des ressources publiques et l’absence flagrante de transparence dans l’administration.
Cependant, ces réformes ne sauraient se limiter à une simple volonté de transformation technique de la justice. Elles doivent s’étendre à la création d’un environnement de confiance entre les institutions et les citoyens, lequel repose sur des réformes législatives ambitieuses qui redéfiniront le cadre légal du pays et poseront les bases d’une justice véritablement équitable et accessible à tous. Ce projet de refonte profonde de la justice congolaise implique également une prise de conscience collective, tant au niveau des magistrats que des citoyens, quant à l’importance de la probité dans le service public.
Dans ce nouveau dessin, l’attente est claire : la nation attend de ses magistrats, non seulement une compétence professionnelle irréprochable, mais aussi une intégrité totale dans l’exercice de leurs fonctions. Les magistrats doivent incarner l’honneur et la rigueur, devenant ainsi les garants d’un système judiciaire qui, au-delà des procédures et des textes, s’ancrera dans les principes de justice, de vérité et de respect des droits fondamentaux.
Pitshou Mulumba