À l’heure où les discussions mondiales sur le climat s’intensifient à chaque sommet, une vérité demeure incontournable : la République Démocratique du Congo (RDC) ne se réduit pas à une simple terre aux paysages exubérants, mais incarne un acteur essentiel de la régulation climatique à l’échelle planétaire. En abritant l’une des plus grandes forêts tropicales du monde, la RDC joue un rôle stratégique dans l’absorption de millions de tonnes de CO₂ chaque année, contribuant ainsi à maintenir l’équilibre écologique global dont dépend l’ensemble de la planète.
Pourtant, face à cet engagement vital, la RDC se voit souvent réduite à l’état de demandeuse, cherchant des ressources pour continuer sa mission cruciale. Cette situation est devenue intolérable : la RDC ne doit pas être cantonnée au statut de “terre d’asile” écologique, un rôle qui dure depuis trop longtemps sans soutien à la hauteur des enjeux. Les promesses et les engagements restent trop souvent abstraits, quand il faudrait un soutien concret et immédiat. La question qui se pose aujourd’hui est simple : la protection de l’une des plus grandes richesses écologiques mondiales, le poumon d’Afrique, n’est pas une faveur, mais un droit. Un droit que la RDC a acquis en tant que gardienne de cette biodiversité mondiale.
Il est donc impératif que la communauté internationale reconnaisse pleinement la légitimité de la demande congolaise. Cette forêt ne bénéficie pas uniquement aux Congolais ; elle est essentielle à l’équilibre de tous les écosystèmes mondiaux, et son déclin aurait des conséquences dramatiques pour l’ensemble de l’humanité. Il devient donc inconcevable que les pollueurs, responsables de la majeure partie de la dégradation climatique, continuent à tirer profit des services environnementaux rendus par la RDC sans jamais y contribuer financièrement. Les États pollueurs, responsables de l’urgence climatique, ne peuvent plus se soustraire à l’obligation de financement de la conservation de la biodiversité de la RDC.
À la COP29, il est plus que jamais nécessaire de redéfinir cette relation : il est grand temps de transformer les discussions en actes concrets. Les engagements financiers doivent se concrétiser. Il est essentiel que les puissances polluantes acceptent leur part de responsabilité et financent la préservation du “poumon d’Afrique”, sans quoi nous risquons de briser l’équilibre écologique mondial vital pour tous. Le rôle de la RDC dans la transition écologique et la préservation de la biodiversité ne peut plus être un acte isolé, sous-financé et relégué à la périphérie des débats internationaux. La COP29 doit être le catalyseur de ce changement radical.
Pitshou Mulumba