Depuis plusieurs jours, une vague de frustration monte parmi les taximans motards de Kisangani. Ces conducteurs, indispensables à la mobilité des habitants, se disent victimes de tracasseries policières récurrentes, notamment en soirée. Ils dénoncent des contrôles qu’ils jugent abusifs et réclament une intervention urgente des autorités compétentes.
Selon les témoignages recueillis, les policiers patrouillant dès 19 heures procèdent à des arrestations qu’ils estiment souvent infondées. Ces interventions s’accompagnent de demandes d’amendes qualifiées d’illégales par les motards. L’un d’eux, visiblement exaspéré, témoigne : « Chaque soir, dès que la nuit tombe, nous sommes exposés à ces contrôles. Même lorsque nous avons tous nos documents en règle, ils trouvent toujours un prétexte pour nous arrêter. »
Ces pratiques, perçues comme une forme de harcèlement, engendrent une atmosphère d’insécurité pour les motards. Beaucoup affirment que les agents de police imposent des amendes sur des infractions mal définies, forçant ainsi les conducteurs à payer sur-le-champ pour éviter de passer la nuit en détention.
Un impact sur l’activité économique et la sécurité
Ces contrôles nocturnes perturbent fortement l’activité des motos-taxis, un mode de transport vital pour de nombreux habitants de Kisangani, surtout dans les zones où les moyens de déplacement sont limités. Les motards rapportent que ces interruptions affectent leurs revenus quotidiens, en plus de mettre en péril leur sécurité et celle de leurs clients.
« Nous transportons souvent des passagers qui n’ont pas d’autre moyen pour rentrer chez eux après une longue journée. Mais ces contrôles nous obligent à limiter nos courses, ce qui pénalise non seulement notre travail, mais aussi les habitants de la ville », déplore un autre conducteur.
Un appel à l’intervention des autorités
Face à cette situation, les taximans motards appellent les autorités à intervenir pour encadrer ces contrôles nocturnes. Tout en reconnaissant le rôle important de la police dans le maintien de l’ordre, ils insistent sur la nécessité de respecter les droits des citoyens.
« Nous ne sommes pas contre le travail de la police. Mais il faut que cela se fasse dans les règles et sans abus. Nous demandons à la hiérarchie policière de discipliner ses agents et de mettre fin à ces tracasseries qui nous empêchent de travailler sereinement », plaide un représentant des motards.
Alors que cette situation persiste, les conducteurs de motos-taxis espèrent une réaction rapide des autorités provinciales pour instaurer un climat de confiance entre la police et les travailleurs du secteur informel. Ils proposent notamment des mesures telles que la sensibilisation des agents aux droits des citoyens, ainsi que l’organisation de contrôles basés sur des critères clairs et transparents.
En attendant, les motards continuent de braver les nuits de Kisangani, déterminés à se faire entendre pour retrouver des conditions de travail justes et respectueuses.
Franck Yenga