Le leader de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (Écidé), Martin Fayulu, a dénoncé avec véhémence l’initiative de révision constitutionnelle envisagée par le régime en place. Lors d’une adresse à la population tenue le lundi 30 décembre 2024 à Kinshasa, il a qualifié ce projet de « hasardeux » et de diversion face aux défis cruciaux qui minent la République démocratique du Congo (RDC).
Pour Martin Fayulu, cette tentative de modification de la Constitution intervient à un moment particulièrement inopportun, alors que le pays est confronté à une guerre qui menace son intégrité territoriale. « Cette initiative constitue une démonstration supplémentaire du suicide collectif dans lequel le régime veut entraîner le pays », a-t-il fustigé. Il a également exprimé son indignation face à l’attitude de certaines élites qu’il accuse de soutenir ce projet par intérêt personnel. « Les mots ne peuvent pas décrire à quel point je suis frustré de voir une telle absurdité encouragée par des flatteurs vivant aux dépens de l’État. Nos priorités sont ailleurs. »
Une urgence nationale : restaurer la souveraineté
Dans un contexte marqué par la montée des tensions dans les provinces de l’Est, Fayulu a centré son message sur la nécessité de restaurer la souveraineté nationale et de mettre un terme aux violences perpétrées par le M23 et d’autres groupes armés. « Il est impératif que nous libérions nos terres des forces étrangères et des groupes armés qui les exploitent. Le peuple congolais mérite de vivre en paix sur son propre territoire. »
Pour cela, l’opposant a lancé un appel aux organisations régionales et internationales telles que la SADC, l’Union africaine et les Nations Unies, afin qu’elles soutiennent les efforts de paix menés dans le cadre du processus de Kinshasa et les complètent par ceux engagés à Luanda.
Un appel au dialogue et à l’unité nationale
Martin Fayulu a également exhorté les leaders religieux à jouer un rôle central dans le processus de réconciliation nationale. « Je réitère mon appel à nos pères spirituels pour réunir toutes les parties prenantes autour des thèmes de Vérité, Réconciliation et Cohésion nationale, afin d’œuvrer pour un Congo libre, fort, digne et prospère. »
Il a insisté sur le fait que cet appel n’est ni partisan ni égoïste, mais vise à répondre aux aspirations profondes du peuple congolais.
Construire un État de droit
Dans son discours, Fayulu a souligné la nécessité d’établir un véritable État de droit en RDC. Cela passe, selon lui, par des réformes institutionnelles ambitieuses, notamment la révision de la loi électorale et la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et de la Cour constitutionnelle. « Un processus électoral juste est la clé pour la légitimité de notre démocratie », a-t-il déclaré.
Fayulu a également insisté sur le respect des droits humains, la justice et l’équité pour tous. « Chaque Congolais doit bénéficier des mêmes droits et protections, peu importe son statut ou son origine », a-t-il affirmé.
L’opposant n’a pas manqué de dénoncer la gouvernance actuelle, qu’il accuse de corruption généralisée et de mauvaise gestion des ressources publiques. « Hélas, des milliards de dollars sont détournés à travers des projets fictifs et des contrats léonins. Les ressources du peuple sont dilapidées et la corruption est devenue si banalisée que beaucoup ne s’en émeuvent plus », a-t-il déploré.
Pour Martin Fayulu, il est temps que la RDC opère un changement de cap radical. Le leader de l’Écidé appelle à un sursaut patriotique et à une mobilisation collective pour relever les défis colossaux auxquels le pays est confronté.
Infos27