Un mois après son lancement, l’opération « Ndobo » menée par la Police Nationale Congolaise (PNC) à Kinshasa porte déjà ses fruits. Avec 2 577 arrestations, cette initiative contre le banditisme urbain a permis de rétablir une quiétude longtemps recherchée dans la capitale de la République démocratique du Congo. Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a détaillé les avancées de cette campagne dans une intervention sur BBC Afrique, soulignant son potentiel à s’étendre dans d’autres grandes agglomérations du pays.
Lancée le 6 décembre de l’année dernière, l’opération « Ndobo » s’est rapidement imposée comme une réponse énergique au fléau du banditisme à Kinshasa. À travers six opérations de terrain ciblées, la police a interpellé 2 577 jeunes délinquants. Parmi eux, 276 individus ont déjà été déférés devant des juridictions civiles et militaires, 127 transférés dans des prisons de haute sécurité, et 149 placés en transit à la prison centrale de Makala. Par ailleurs, 2 301 autres restent en détention préventive, tandis que plusieurs suspects ont été relaxés faute de charges suffisantes.
Le vice-Premier ministre Jacquemain Shabani a insisté sur la rigueur du processus : « Ces jeunes sont jugés devant leurs juges naturels selon les faits reprochés. Aux magistrats de prendre leurs responsabilités. »
Un encadrement renforcé pour des résultats probants
Pour garantir le bon déroulement des opérations, l’inspection générale de la police surveille étroitement les actions des forces de l’ordre. « Nous avons mobilisé des inspecteurs pour nous assurer que tout se passe dans le respect des procédures et des droits des citoyens », a précisé Jacquemain Shabani.
Les autorités ont également mis en lumière le profil des délinquants arrêtés. « Il s’agit, pour la plupart, de jeunes désœuvrés issus de quartiers populaires, certains ayant déserté l’armée », a-t-il expliqué.
Fort des résultats obtenus à Kinshasa, le gouvernement envisage d’étendre l’opération « Ndobo » à d’autres grandes villes de la RDC. « Nous avons demandé aux commissariats des grandes agglomérations de nous faire part de leurs besoins et difficultés en matière de lutte contre le banditisme urbain. Cela nous permettra de déployer cette initiative de manière adaptée à chaque contexte local », a annoncé le vice-Premier ministre.
Une justice au cœur du dispositif
Concernant les accusations de justice expéditive ou d’exécutions sommaires, Jacquemain Shabani a été clair : « Notre rôle, en tant que ministère de l’Intérieur, est de remettre les suspects à la disposition de la justice. Nous respectons scrupuleusement les lois de la République. Chaque individu arrêté est jugé selon la procédure établie. »
Alors que certains doutent de la durabilité des résultats obtenus, Jacquemain Shabani reste optimiste. « L’opération Ndobo est la preuve que nous pouvons vaincre le banditisme avec une volonté politique forte et une police bien encadrée. Nous espérons que cette dynamique se poursuivra pour redonner aux citoyens congolais un sentiment de sécurité durable. »
Avec les succès enregistrés à Kinshasa, l’opération « Ndobo » apparaît comme un modèle d’intervention sécuritaire. Sa prochaine phase, visant les grandes agglomérations, pourrait marquer un tournant dans la lutte contre le banditisme urbain en RDC.
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