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Kinshasa
26 janvier, 2025 - 08:29:03
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Kinshasa : Un moratoire de 10 jours accordé pour la mise en œuvre de la nouvelle grille tarifaire du transport en commun

Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle grille tarifaire à Kinshasa le 7 janvier, le secteur du transport en commun est en pleine effervescence. Face aux tensions et aux résistances des chauffeurs, le ministre provincial des Transports, Bob Amiso Yoka, a décidé d’accorder un moratoire de dix jours aux associations des transporteurs. Cette période a pour objectif de sensibiliser les acteurs du secteur, de discuter de l’application des nouvelles tarifications, et d’éviter un mouvement de grève qui menace la capitale. Des actions de sensibilisation sont déjà en cours, notamment dans les parkings, bien que des divergences persistent quant à la faisabilité de la mesure, notamment en raison des infrastructures insuffisantes.

La nouvelle grille tarifaire mise en place par le gouvernement provincial de Kinshasa, entrée en vigueur le 7 janvier, suscite de vives discussions et interrogations dans le secteur du transport en commun. Alors que certaines voix s’élèvent contre cette mesure, un moratoire de dix jours a été accordé aux associations des transporteurs pour sensibiliser leurs membres et éviter un mouvement de grève.

Le ministre provincial des Transports et Mobilité urbaine, Bob Amiso Yoka, a lancé un appel à la concertation, permettant aux associations de chauffeurs d’effectuer une campagne d’information sur cette nouvelle grille. “Ce moratoire permettra de faire passer le message et d’assurer une meilleure application des nouvelles tarifications”, a expliqué Bienvenu Kakule, président de l’Association des Chauffeurs du Congo (ACCO). Il a ajouté que durant cette période, aucune inspection ne serait effectuée, et que des actions de sensibilisation seraient organisées dans tous les parkings de la capitale.

Cependant, la mise en œuvre de cette nouvelle grille n’est pas perçue de la même manière par tous les acteurs du secteur. “Nous avons commencé à distribuer des tracts dans les parkings, expliquant les nouvelles tarifications. Mais des personnes en tenue civile, non identifiées, ont arrêté plusieurs receveurs en leur reprochant de ne pas respecter les nouvelles règles”, a précisé Bienvenu Kakule. Il s’agissait d’une initiative non coordonnée, que le président de l’ACCO a regretté.

Les chauffeurs de taxis et taxi-bus, particulièrement ceux opérant à Tshangu, dans l’est de Kinshasa, ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis de cette mesure. Ils plaident pour la construction de routes secondaires dans cette partie de la capitale, soulignant que la circulation y est souvent congestionnée, ce qui rend difficile l’application de la grille tarifaire. “Nous avons une seule route ici, ce qui engendre de sérieux embouteillages. Si nous appliquons cette grille, cela nous fera perdre des recettes”, a déploré un chauffeur. Il ajoute que les prix du carburant et les frais à verser à leurs patrons n’ont pas diminué, rendant l’application de cette grille particulièrement difficile.

De leur côté, les habitants des quartiers de Tshangu, qui payent actuellement 2000 FC pour leur trajet, se trouvent également affectés par cette décision, alors que la grille tarifaire prévoit une réduction du coût à 1000 FC. Ces tensions sont visibles à travers la capitale, où plusieurs conducteurs ont observé des grèves spontanées le 13 janvier en réponse à la nouvelle mesure.

Les avis restent partagés

Les autorités provinciales, de leur côté, assurent que la mise en place de cette nouvelle grille tarifaire vise à améliorer les conditions de transport pour les Kinois et à réduire les coûts pour les usagers. Cependant, des voix s’élèvent pour rappeler qu’un tel changement, sans préalablement s’attaquer à la question des infrastructures, ne pourra jamais être réellement efficace.

“Les embouteillages sont constants à Tshangu, et une simple réforme tarifaire ne réglera pas la question. Il est urgent d’envisager des solutions d’infrastructures qui tiennent compte de la croissance démographique et du développement urbain rapide”, conclut un autre chauffeur de la zone, prônant un dialogue ouvert entre autorités et acteurs du secteur.

Le ministre Bob Amiso Yoka n’a pas encore réagi aux préoccupations soulevées, mais le moratoire de dix jours semble constituer une ouverture pour un dialogue nécessaire entre les parties prenantes, en attendant de voir si la grille tarifaire sera pleinement adoptée après cette période.

Infos27

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