Le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Ngaliema a rendu un verdict vendredi 24 janvier dans la soiréé, condamnant 82 membres des gangs dits « Kuluna » à 20 ans de prison ferme. Cette décision, prononcée lors d’une audience foraine organisée à la maison communale de Selembao, constitue un signal fort des autorités congolaises dans la lutte contre l’insécurité qui gangrène la capitale.
Un procès exemplaire contre le banditisme urbain
Ces jeunes délinquants, tristement célèbres pour leurs actes de violence, de braquages et d’agressions armées dans plusieurs quartiers de Kinshasa, ont été arrêtés au terme d’une vaste opération de la police nationale. Le tribunal militaire, siégeant en audience publique, a examiné en détail les charges portées contre eux, notamment l’association de malfaiteurs, les actes de terrorisme urbain et la possession illégale d’armes blanches et à feu.
Parmi les 84 prévenus initialement jugés, 82 ont été reconnus coupables et condamnés à 20 ans de servitude pénale. Deux des accusés, ayant été déclarés mineurs après vérification de leur âge, ont été renvoyés devant leur juge naturel, conformément aux dispositions légales qui protègent les droits des enfants en conflit avec la loi.
La tenue de l’audience en plein cœur de Selembao, une commune durement touchée par les exactions de ces gangs, visait à rétablir la confiance entre les habitants et les institutions judiciaires. Cette démarche symbolique a été saluée par la population locale, qui a exprimé un profond soulagement face à ce dénouement.
Ce procès comme tant d’autres dans la capitale, marque une étape importante dans la lutte contre le phénomène des Kuluna, qui a pris une ampleur inquiétante ces dernières années. Pour plusieurs observateurs, cette condamnation est une victoire pour la justice, mais elle met également en lumière la nécessité d’attaquer le problème à sa racine.
Des facteurs tels que le chômage des jeunes, le manque d’éducation et la pauvreté contribuent à l’émergence de ces gangs urbains. « Tant que nous ne créerons pas des opportunités pour nos jeunes, nous ne viendrons jamais à bout du problème des Kuluna », a affirmé un acteur de la société civile présent lors de l’audience.
Un appel à la vigilance et à la coopération citoyenne
Dans une ville comme Kinshasa, où l’insécurité reste une préoccupation majeure, ce verdict devrait encourager la population à collaborer davantage avec les forces de l’ordre.
Le gouvernement, pour sa part, a promis de continuer à renforcer les opérations de sécurisation et à soutenir les programmes de réinsertion pour les jeunes en situation de précarité.
Infos27