Lors de la session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme à Genève, le ministre de la Communication et des Médias congolais, Patrick Muyaya, a émis un appel pressant sur la situation alarmante des droits humains dans l’est de la République démocratique du Congo, en particulier à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, actuellement sous occupation rwandaise et celle du M23 et où le carnage de ces forces étrangères a coûté la vie à plus de 3000 personnes.
Dans son discours, Muyaya a souligné l’importance de renforcer les mécanismes de surveillance et d’alerte précoce. « Il est essentiel d’assurer une meilleure coordination entre la MONUSCO, les forces de sécurité congolaises et les acteurs régionaux, afin de protéger les civils et prévenir de nouvelles escalades de violence, » a-t-il déclaré.
Il a également insisté sur la nécessité d’un accès humanitaire immédiat et sans restriction : « Il est impératif aujourd’hui de garantir un accès humanitaire immédiat pour prendre en charge les milliers de blessés et réduire le risque de propagation d’épidémies telles que le choléra et le Mpox dans une ville traumatisée, dont certaines rues ont été transformées en cimetières. »
Muyaya a fermement dénoncé l’implication continue de certains États, notamment le Rwanda, dans le soutien aux groupes armés. « Le soutien du Rwanda au M23, documenté à plusieurs reprises, a alimenté la violence dans l’est de notre pays depuis plus de 30 ans, exacerbant la guerre pour des raisons liées à l’exploitation des ressources minières stratégiques du Congo, » a-t-il affirmé.
Il a appelé le Conseil à tenir le Rwanda responsable de ses actes, notamment en ce qui concerne « le dépeuplement forcé des populations et leur remplacement par d’autres, ainsi que la nomination de nouvelles autorités administratives dans le but d’occuper définitivement ces territoires. »
« Il est urgent d’exercer une pression internationale pour que le Rwanda cesse immédiatement son soutien à ces groupes armés et se retire du territoire congolais, » a-t-il ajouté.
Tout en réaffirmant l’engagement de la République Démocratique du Congo pour la paix et la stabilité, Muyaya a déclaré : « Nous sommes prêts à travailler de manière constructive avec tous les acteurs régionaux et internationaux. Mais il est impératif que la communauté internationale soutienne fermement nos efforts pour mettre fin à cette crise et à la souffrance de notre peuple dans l’est de notre pays. »
Il a conclu en soulignant l’importance d’une adoption consensuelle de la résolution par le Conseil : « Cela serait un signe de solidarité pour les millions de Congolais qui vivent aujourd’hui sous l’occupation du Rwanda. »
Pitshou Mulumba,
Envoyé spécial à Genève (Suisse)

