À l’heure où le Kasaï Oriental aspire à sortir de l’obscurité, une étape décisive vient d’être franchie. Réunis lors d’une rencontre technique de haut niveau, les acteurs institutionnels et partenaires ont dressé un état des lieux précis de l’accès à l’électricité dans cette province enclavée de la République démocratique du Congo (RDC). L’identification des leviers d’une amélioration rapide et durable a permis de jeter les bases d’une stratégie ambitieuse, mêlant réhabilitation des infrastructures existantes, déploiement de nouvelles sources d’énergie et mobilisation de financements ciblés.
Un cap vient d’être franchi dans la recherche de solutions concrètes à la problématique de la desserte électrique au Kasaï Oriental. Une réunion technique de haut niveau a récemment réuni, à Mbuji-Mayi, les principaux acteurs publics et privés concernés, dans un climat de volontarisme prudent.
Organisée sous l’égide du ministère de l’Énergie et Ressources hydrauliques de la province, cette rencontre avait pour objectif de dresser un état des lieux précis de l’accès à l’électricité dans cette province enclavée de la République démocratique du Congo (RDC), tout en identifiant les leviers d’une amélioration rapide et durable.
Un diagnostic sans concession
Le constat partagé par les participants est sans appel : seulement 7 % de la population du Kasaï Oriental dispose aujourd’hui d’un accès régulier à l’électricité. Les infrastructures vieillissantes, le manque d’investissement et les défis logistiques liés à l’étendue du territoire aggravent une situation déjà critique.
Parmi les priorités dégagées figure la réhabilitation urgente de la centrale hydroélectrique de Tshibashi, dont les capacités installées sont aujourd’hui sous-exploitées, ainsi que le déploiement de mini-réseaux solaires pour alimenter les zones rurales.
Un engagement multisectoriel
Fait inédit, la réunion a vu la participation de bailleurs de fonds internationaux, d’opérateurs du secteur privé, mais aussi de représentants de la société civile. La Banque africaine de développement (BAD) a, à cette occasion, annoncé son intention de soutenir des projets pilotes par le biais de financements innovants.
« La desserte électrique n’est pas seulement une question d’infrastructure, c’est aussi un enjeu de développement humain et de stabilité économique », a souligné à Mbuji-Mayi un expert du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), insistant sur la nécessité de combiner actions immédiates et stratégies de long terme.
Le gouverneur du Kasaï Oriental, Patrick Mathias Kabeya Matshi Abidi, a pour sa part salué « un moment fondateur », appelant de ses vœux une implication renforcée du gouvernement central pour transformer les engagements en résultats concrets.
Des défis majeurs subsistent
Si l’optimisme prudent des participants témoigne d’une réelle volonté de changement, de nombreux défis restent à relever. La question du financement pérenne, de la gouvernance des projets, ainsi que celle de la sécurisation des infrastructures demeurent des obstacles majeurs.
Pour beaucoup, la réussite de ce chantier passe par la mise en œuvre rapide d’actions visibles sur le terrain. « La population du Kasaï Oriental a trop longtemps été oubliée. Chaque jour sans électricité est un jour perdu pour l’éducation, la santé et l’économie locale », a rappelé un responsable associatif.
La feuille de route issue de cette réunion prévoit une première évaluation d’étape d’ici six mois. Elle dira si l’élan engagé sera capable de surmonter les pesanteurs anciennes et d’amorcer, enfin, un accès équitable à l’énergie pour les habitants du Kasaï Oriental.
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