La République démocratique du Congo avance à petits pas vers la sécurisation de ses infrastructures électriques. L’annonce par la Société nationale d’électricité (Snel), vendredi 12 avril, du lancement de travaux destinés à fiabiliser la ligne haute tension Inga-Kolwezi, est un signal positif dans ce secteur. Cette initiative, essentielle pour stabiliser l’approvisionnement des grands centres industriels du pays, s’accompagne d’un protocole d’accord conclu avec le groupe chinois Huawei pour la modernisation plus large du réseau national. L’enjeu est vital. Dans un pays aux ressources hydroélectriques parmi les plus importantes du monde, les pénuries d’électricité restent un frein majeur au développement économique. La vétusté des équipements, le manque d’investissements, etc., ont durablement miné la performance du secteur énergétique congolais. La collaboration annoncée avec Huawei s’inscrit dans une tendance globale : face aux défis techniques et financiers, nombre d’États africains se tournent vers des partenaires asiatiques, réputés pour leur expertise rapide. Cette ouverture porteuse de perspectives, impose aussi des exigences de transparence et de souveraineté technologique que les autorités congolaises devront pleinement intégrer, car l’énergie est un levier de souveraineté autant qu’un moteur de croissance. Le protocole d’accord n’est qu’une première étape. Le défi, lui, reste immense.
La Société nationale d’électricité (Snel) a annoncé, vendredi 12 avril, le lancement de travaux visant à renforcer la fiabilité de la ligne haute tension reliant Inga à Kolwezi, en République démocratique du Congo (RDC).
Dans un communiqué, l’entreprise publique a précisé que ces opérations s’inscrivent dans le cadre d’un programme de modernisation de ses infrastructures. La ligne Inga-Kolwezi constitue un axe stratégique pour le transport de l’électricité depuis les barrages d’Inga, situés dans la province du Kongo-Central, jusqu’aux zones minières du Lualaba et du Haut-Katanga, dans le sud du pays.
Selon la Snel, les travaux concerneront notamment le remplacement de certains équipements obsolètes, la consolidation des pylônes, ainsi que l’amélioration des dispositifs de protection contre les incidents climatiques. L’objectif est de sécuriser l’alimentation électrique dans une région fortement dépendante de l’activité minière.
La Snel n’a pas précisé la durée exacte des travaux, mais a indiqué que des perturbations ponctuelles pourraient affecter la fourniture d’électricité pendant l’intervention. L’entreprise assure toutefois avoir mis en place un dispositif de gestion pour limiter les désagréments.
La ligne Inga-Kolwezi, d’une longueur d’environ 1 700 kilomètres, est l’une des plus longues lignes à courant continu à haute tension en Afrique. Mise en service dans les années 1980, elle joue un rôle central dans l’acheminement de l’énergie vers les principaux pôles économiques de la RDC.
La fiabilisation de la ligne Inga-Kolwezi est jugée d’autant plus urgente que la demande énergétique explose dans le sud du pays, tirée par la croissance rapide du secteur minier. La RDC, premier producteur mondial de cobalt, voit ses besoins en électricité croître de manière exponentielle, en particulier dans les provinces de Lualaba et du Haut-Katanga. Faute d’une alimentation stable, plusieurs compagnies minières ont été contraintes, ces derniers mois, de ralentir leur production ou de recourir à des générateurs coûteux et polluants.
Les experts saluent cette initiative, mais soulignent la nécessité d’une approche globale. Car, selon eux, la remise à niveau de la ligne Inga-Kolwezi est indispensable, mais elle ne suffira pas si elle n’est pas accompagnée d’investissements massifs dans la production et la distribution locale d’énergie.
En RDC, où moins de 20 % de la population a accès à l’électricité selon la Banque mondiale, les attentes sont immenses.
Dans les quartiers populaires de Kolwezi et de Likasi, beaucoup espèrent que ces travaux marqueront enfin la fin des délestages quotidiens et ouvriront la voie à une amélioration tangible des conditions de vie.
Huawei met son expertise technologique au service de la SNEL
Dans la foulée des efforts entrepris pour une meilleure gestion de l’électricité en RDC, la SNEL a signé jeudi 10 avril un protocole d’accord avec le groupe chinois Huawei, en vue de la modernisation du réseau électrique national.
Selon les termes de cet accord, Huawei apportera une assistance technique à la Snel pour l’amélioration de la gestion, du contrôle et de la surveillance des infrastructures électriques. Le partenariat prévoit notamment l’introduction de solutions numériques destinées à renforcer la fiabilité du réseau et à optimiser la distribution de l’électricité sur l’ensemble du territoire.
La Snel a précisé que cette collaboration s’inscrit dans sa stratégie de modernisation des équipements de transport et de distribution d’énergie. Elle vise à accroître l’efficacité opérationnelle de l’entreprise et à améliorer l’accès à l’électricité pour les populations.
De son côté, Huawei a indiqué vouloir mettre à disposition son expertise en matière de technologies de l’information et de la communication pour soutenir le développement des infrastructures énergétiques en RDC.
Les deux parties n’ont pas précisé le calendrier détaillé des opérations, ni les montants financiers engagés à ce stade.
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