Chargé de transmettre un message confidentiel du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, Abdourahmane Sarr, ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, a été reçu en audience par le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. Cette démarche s’inscrit dans une volonté affirmée de renforcer les liens politiques et économiques entre Dakar et Kinshasa, dans un contexte africain marqué par de profonds bouleversements. À travers cet échange diplomatique, Dakar et Kinshasa entendent explorer de nouvelles pistes de coopération, notamment en matière d’intégration économique, de gouvernance et de développement durable.
Porteur d’un message sous pli fermé du président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, Abdourahmane Sarr, ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, a été reçu en audience, vendredi 11 avril à Kinshasa, par le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Cette visite officielle, dont la discrétion a marqué l’organisation, intervient dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires et économiques croissants.
À l’issue de l’entretien, Abdourahmane Sarr n’a livré que peu de détails sur la teneur du message transmis, se contentant d’évoquer devant la presse “un courrier personnel du président Faye” adressé à son homologue congolais. “Il s’agit d’une démarche d’amitié, de solidarité et de coopération entre deux nations qui partagent une vision commune pour l’Afrique”, a-t-il indiqué, insistant sur la volonté de renforcer les liens bilatéraux.
Un rapprochement stratégique entre Kinshasa et Dakar
Depuis son élection à la tête du Sénégal en mars dernier, Bassirou Diomaye Faye, figure de la jeune génération politique africaine, s’efforce de redéfinir la place de son pays sur la scène continentale. Sa démarche auprès de la RDC illustre une volonté de tisser des alliances stratégiques, dans une Afrique de l’Ouest et centrale confrontée à de multiples tensions, tant politiques qu’économiques.
Pour Kinshasa, cette visite s’inscrit également dans une logique de diversification de ses partenariats. “La RDC, au cœur de l’Afrique, cherche à s’ouvrir davantage vers l’Ouest africain, non seulement pour des questions économiques, mais aussi pour renforcer une solidarité politique face aux défis communs”, analyse un conseiller diplomatique ayant requis l’anonymat.
Sécurité, économie et intégration africaine au menu des discussions
Bien que les autorités soient restées discrètes sur les sujets abordés, plusieurs sources proches du dossier évoquent des discussions autour de la coopération économique, de la sécurité régionale, et de l’intégration africaine. Alors que la RDC est en proie à une guerre d’agression dans sa partie orientale, le soutien politique des grandes nations africaines devient un enjeu de poids pour le président Tshisekedi.
Le président Faye, de son côté, multiplie les signaux en faveur d’une nouvelle diplomatie africaine, plus solidaire et affranchie des influences extérieures traditionnelles. Dans ce contexte, Kinshasa et Dakar pourraient trouver un terrain d’entente autour d’une vision panafricaine renouvelée.
La sobriété de cette rencontre n’en atténue pas l’importance stratégique. Selon plusieurs observateurs, l’échange entre Abdourahmane Sarr et Félix Tshisekedi ouvre la voie à de futures collaborations concrètes, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’éducation et de l’industrialisation. De l’avis des analystes des questions diplomatiques, ce dialogue constitue un premier pas révélateur de la prise de conscience des nouvelles générations de dirigeants africains quant à la nécessité d’unir leurs forces pour faire face aux défis continentaux.
Ainsi, la suite de cette initiative dépendra toutefois de la capacité des deux États à transformer ces gestes politiques en partenariats durables.
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