Depuis paris où il vit, Jean-Claude Vuemba, président du Mouvement du peuple congolais pour la République (MPCR), a salué la mémoire de son ancien compagnon de lutte, le professeur Matthieu Kalele, décédé le dimanche 4 mai à Kinshasa. Dans un message empreint d’émotion, l’opposant a rendu un hommage appuyé à une figure qu’il décrit comme fidèle, intransigeante et profondément engagée dans le combat pour la justice et la démocratie en République démocratique du Congo.
« C’est avec tristesse et drame dans mon cœur que j’ai appris, par Thomas, le décès du professeur président Matthieu Kalele », a confié Jean-Claude Vuemba, rappelant les années de collaboration étroite qui les ont liés, depuis leur première rencontre en 2004 jusqu’à la fin de leur compagnonnage politique en 2018.
— Un itinéraire partagé dans l’opposition —
Le professeur Kalele, universitaire respecté et homme politique discret, fut l’un des piliers des Forces politiques acquises au changement et de la Dynamique de l’opposition, deux plateformes marquantes dans l’histoire récente de la contestation politique en RDC. « Ce monsieur a été pour moi un grand compagnon de lutte », a insisté Vuemba, évoquant leur engagement commun pour une société plus équitable, loin des arrangements politiques souvent décriés.
L’ancien président de l’Assemblée provinciale du Kongo-Central souligne que Kalele incarnait une ligne politique exigeante, insensible aux sirènes de la compromission. « Il refusait toute compromission. C’est quelqu’un que j’ai beaucoup, beaucoup fréquenté. »
— Une fidélité aux idéaux, malgré l’incompréhension —
Au-delà de la politique, les deux hommes partageaient, selon Vuemba, une vision du Congo fondée sur la vérité, la justice et la souveraineté populaire. Il regrette cependant que certaines prises de position du défunt aient parfois été mal interprétées. « Vous savez, de fois dans la vie, quand nous parlons, les adversaires ont souvent tendance à minimiser ou à vouloir ridiculiser nos propos », a-t-il confié.
Pour Vuemba, les propos de Kalele, souvent critiques mais toujours guidés par une volonté de redressement national, étaient porteurs d’une lucidité dérangeante. « Ce qu’on est en train de dire, ce n’est que la vérité pour le pays, pour la bonne masse du pays », a-t-il ajouté.
— Un combat au-delà des titres —
L’opposant congolais insiste sur la nature désintéressée de l’engagement de Matthieu Kalele. « Son combat est-il récompensé ? Pas par les biens matériels, pas par les postes politiques », affirme-t-il, laissant entendre que l’héritage du professeur réside dans les valeurs qu’il a défendues jusqu’au bout.
Jean-Claude Vuemba s’inquiète néanmoins de l’avenir du pays. À ses yeux, les grandes lignes d’un projet collectif restent encore à tracer. « Dès lors que même le canevas n’est pas encore fixé, que doit-on dire ? »
— Un adieu empreint de gravité —
C’est dans un ton solennel que le député honoraire de Kasangulu a conclu son hommage : « Professeur Kalele, président, repose en paix. » À travers ces mots, Jean-Claude Vuemba scelle une promesse de mémoire et de fidélité à un homme qu’il considère comme l’une des consciences critiques de la vie politique congolaise. « Sache que ton nom sera gravé pour tout ce que tu as fait pour le pays », a-t-il encore dit. Un engagement à perpétuer un combat qu’ils avaient mené ensemble, dans l’adversité comme dans l’espérance.
Avec ouragan.cd