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17 mai, 2025 - 15:53:28
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« Haïti s’effondre, l’Afrique doit répondre » : l’appel poignant d’une Haïtienne à Félix Tshisekedi  

Face à la violence croissante des gangs en Haïti et à l’effondrement des structures sociales, une citoyenne haïtienne, Elizabeth Jacques, a interpellé le président congolais Félix Tshisekedi dans une lettre empreinte de détresse et d’espoir. Elle y appelle à la solidarité africaine, invoquant les liens historiques entre la RDC et Haïti, et plaide pour une mobilisation panafricaine en faveur de son pays plongé dans une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent.

Ci-dessous, la lettre ouverte d’Elizabeth Jacques adressée au président Tshisekedi.

Excellence Monsieur le Président de la République,

Votre brillante ascension à la magistrature suprême de la République démocratique du Congo m’offre l’agréable opportunité de vous adresser mes vives et chaleureuses félicitations.

Je mesure pleinement l’ampleur des défis auxquels vous devez faire face et vous souhaite très sincèrement plein succès dans votre fonction.

Monsieur le Président, Haïti, mon pays, traverse une crise multidimensionnelle caractérisée par la violence des gangs, un phénomène de déplacement massif et des besoins humanitaires importants. Malgré les efforts visant à rétablir la stabilité du pays, la situation reste extrêmement préoccupante et exige la solidarité de nos amis de l’international.

La violence des gangs à l’encontre de la population haïtienne s’est étendue de la capitale, Port-au-Prince, aux autres départements comme le Centre et l’Artibonite. Cette violence constante se traduit par des assassinats, des viols, des cas de kidnapping à répétition, des pillages, des barrages routiers et des attaques contre les hôpitaux, les écoles, les lieux de culte et d’autres infrastructures sociales essentielles. La violence et l’instabilité en Haïti ont des conséquences bien au-delà du risque de violence : la situation engendre une crise sanitaire, une famine, du chômage et un ralentissement des activités économiques.

Monsieur le Président, à l’heure actuelle, Haïti a besoin de ses frères d’Afrique.

Le rapprochement entre la RDC et Haïti est évident. Dans le passé, nous marchions main dans la main. En 1960, des Haïtiens chassés par la dictature féroce de François Duvalier ont immigré en RDC ; ces Haïtiens, qui étaient des professionnels, ont formé plusieurs cadres en éducation, en économie et dans d’autres domaines. La RDC a toujours été à nos côtés dans nos moments de déboires. Je me souviens qu’en 2010, après le séisme, le Premier ministre d’alors, Adolphe Muzito, a remis au Représentant du Secrétaire général des Nations unies pour la RDC, Alan Doss, un chèque de 2 500 000 dollars américains, au titre d’un geste de solidarité du peuple congolais envers celui d’Haïti.

Excellence, plus que jamais, Haïti a besoin d’entendre la voix de ce frère, de ce vieil ami, durant cette période de déclin.

Nous comptons sur la RDC pour éveiller d’autres frères d’Afrique à la situation catastrophique que traverse le pays.

Par ailleurs, je reconnais que l’avenir d’Haïti dépend d’abord des Haïtiens qui, collectivement, doivent repenser l’avenir, accepter d’engager un dialogue franc et honnête, consentir à faire les compromis nécessaires pour enfin aboutir à un projet de société fondé sur le droit, la justice sociale, la tolérance, et qui prône surtout l’éducation pour tous ainsi qu’une nouvelle répartition des richesses.

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de ma haute et cordiale considération.

De Port-au-Prince (Haïti), Elizabeth Jacques 

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