81.1 F
Kinshasa
20 mai, 2025 - 21:16:39
Image default
La uneFlash InfosSociété

Limitation de la circulation à Kinshasa : « Non, l’alternance des plaques paires et impaires n’est pas une politique, c’est un cache-misère » (Martin Fayulu)

Dans une capitale asphyxiée par les embouteillages et minée par l’absence d’un véritable plan de mobilité urbaine, la décision des autorités de Kinshasa d’instaurer une circulation alternée selon les plaques d’immatriculation suscite l’ire de l’opposition. En tête de la contestation, Martin Fayulu dénonce une mesure de fortune révélatrice, selon lui, de l’improvisation chronique du pouvoir local. Le débat, au-delà du trafic, révèle les limites d’une gouvernance urbaine en quête de solutions durables.

Le leader de l’opposition congolaise, Martin Fayulu, a vivement critiqué la récente décision des autorités urbaines de Kinshasa instaurant une circulation alternée fondée sur le numéro de plaque d’immatriculation, dans une tentative de réguler le trafic automobile dans la capitale.

Dans une publication relayée lundi 19 mai sur le réseau social X (anciennement Twitter), le président du parti Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECiDé) a qualifié cette mesure d’illustration d’une « anarchie généralisée », pointant du doigt tant les chauffeurs que les agents de la circulation routière.

« Dans un pays sérieux, un tel niveau d’incompétence et de négligence aurait des conséquences immédiates », a fustigé l’ancien candidat à la présidentielle, exigeant la démission du gouverneur de la ville et du ministre de tutelle.

Une décision controversée face aux embouteillages chroniques

La circulation alternée, prévue dans les prochains jours par l’hôtel de ville, prévoit que les véhicules portant une plaque paire circuleront les jours pairs, tandis que les plaques impaires seront autorisées les jours impairs. Objectif affiché : désengorger les artères principales de Kinshasa, quotidiennement asphyxiées par une densité automobile toujours croissante.
Mais pour Martin Fayulu, cette réponse est à la fois inadaptée et symptomatique d’un défaut de planification urbaine. L’opposant avance plusieurs alternatives concrètes, parmi lesquelles l’installation de feux tricolores fonctionnels, la formation des policiers de la circulation, la régulation des ronds-points et la réhabilitation des infrastructures existantes. Il plaide également pour la construction de nouvelles voies et la relance du train urbain, longtemps à l’arrêt. « La ville-province de Kinshasa mérite mieux », écrit-il, appelant à une vision structurante et durable de la mobilité urbaine.

Une mobilité urbaine en crise

La capitale congolaise, peuplée de quelque 15 millions d’habitants, souffre depuis plusieurs années d’un trafic routier chaotique, où se mêlent densité automobile, défaut de signalisation, incivilités et insuffisance de transports publics. Si des travaux de réhabilitation ponctuelle des voiries ont été entrepris, ils restent insuffisants pour juguler le phénomène des embouteillages.

L’initiative de la circulation alternée s’inscrit donc dans une gestion de crise, sans pour autant faire consensus. D’ores et déjà, des voix critiques s’élèvent au sein de la société civile, dénonçant une mesure pénalisant les automobilistes sans résoudre les causes profondes du désordre routier.

Dans une ville où le transport collectif reste largement informel et où les solutions de remplacement font défaut, la mise en œuvre concrète de cette mesure demeure incertaine, et sa légitimité largement contestée.

Infos27

ça peut vous intéresser

Laisser un Commentaire

Infos27.CD utilise des cookies pour améliorer votre expérience utilisateur. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En Savoir Plus