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Kinshasa
20 mai, 2025 - 21:40:27
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En RDC, l’aérogare de Boende entre en service, symbole d’un désenclavement attendu

Trois ans après le lancement des travaux, les autorités congolaises annoncent l’ouverture officielle de l’aérogare de Boende, au cœur de la province enclavée de la Tshuapa. Un pas de plus dans la politique de modernisation des infrastructures initiée par le président Félix Tshisekedi. C’est un bâtiment modeste, mais porteur d’espoirs pour toute une région. Située à plus de 600 kilomètres au nord-est de Kinshasa, la ville de Boende, chef-lieu de la province de la Tshuapa, dispose désormais d’une aérogare moderne. L’infrastructure a été déclarée opérationnelle par le ministère de l’Aménagement du territoire, dans un communiqué relayé lundi 19 mai par l’Agence congolaise de presse (ACP).

Dotée d’une piste de plus de 1 000 mètres, l’aérogare répond aux standards de sécurité attendus par les compagnies aériennes. Elle devrait permettre, selon le gouvernement, de relancer l’activité économique dans une région longtemps marginalisée par le manque d’accès aux transports modernes. « Cette réalisation s’inscrit dans le programme du chef de l’État pour désenclaver les provinces et assurer une meilleure cohésion territoriale », précise le ministère.

Une instruction présidentielle

Le projet avait été lancé en 2022 sur instruction directe du président Félix Tshisekedi, dans le cadre d’un plan de modernisation de plusieurs aéroports secondaires du pays. Pour les autorités, cette nouvelle infrastructure est porteuse de stabilité : en améliorant la desserte aérienne, il s’agit aussi de garantir la sécurité des passagers et du fret, mais aussi de renforcer la présence de l’État dans une région où les liaisons terrestres restent hasardeuses, voire inexistantes en saison des pluies.

En parallèle, d’autres chantiers structurants ont été engagés dans le Grand Équateur, notamment à Mbandaka, chef-lieu de la province voisine de l’Équateur. Là, ce sont les artères principales — l’avenue et le boulevard Félix-Antoine Tshisekedi, ex-Révolution — qui font l’objet d’une réhabilitation. Le ministère souligne que « le démarrage effectif des travaux est désormais visible », mentionnant également la mise en œuvre d’autres infrastructures routières, à la fois à Mbandaka et à Boende.

Des promesses concrétisées

Avec 17 kilomètres de voirie en modernisation à Mbandaka, et entre 10 et 13 kilomètres à Boende, les autorités entendent faire mentir les critiques qui dénoncent l’inefficacité ou le saupoudrage des projets publics. Ces travaux constituent une rare promesse tenue dans un pays où l’implémentation des politiques d’aménagement souffre souvent de lenteurs chroniques.

« C’est une étape décisive vers une RDC plus équitable », insiste le ministère, relayant les voix des populations locales, souvent oubliées dans les grandes annonces de Kinshasa. À Boende comme à Mbandaka, nombreux sont ceux qui voient dans cette dynamique une volonté politique réelle, saluant l’engagement présidentiel à améliorer les conditions de vie et de déplacement dans les provinces de l’intérieur.

Malgré ces avancées, le défi reste immense. La connectivité aérienne en RDC demeure parmi les plus faibles du continent, et nombre d’aéroports régionaux sont encore vétustes ou partiellement fonctionnels. L’aérogare de Boende, si elle symbolise une rupture, ne suffira pas à elle seule à combler des décennies d’abandon. Mais elle marque une inflexion notable.

Alors que les ambitions d’une « RDC émergente » se heurtent aux réalités d’un territoire vaste et morcelé, chaque gain en mobilité devient un acte politique fort. À Boende, c’est désormais à l’épreuve du quotidien que cette aérogare devra faire ses preuves.

Infos27

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