Dans une déclaration conjointe publiée à Rabat, Londres qualifie la proposition marocaine d’autonomie de « base la plus crédible » pour un règlement durable du différend au Sahara occidental.
En visite officielle au Maroc, le secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères, David Lammy, a formellement exprimé, dimanche 1er juin à Rabat, le soutien du Royaume-Uni au plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007 comme solution au différend du Sahara occidental. Dans un communiqué conjoint signé avec le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, Londres qualifie cette proposition de « base la plus crédible, viable et pragmatique pour un règlement durable du différend ».
Cette prise de position explicite s’inscrit dans une dynamique diplomatique favorable au Royaume chérifien, engagée depuis plusieurs années sur le terrain multilatéral, notamment à travers les reconnaissances successives de la souveraineté marocaine sur le territoire par plusieurs pays, dont les États-Unis depuis 2020. Elle intervient également alors que l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, poursuit ses consultations pour tenter de relancer un processus politique enlisé.
Soutien « actif et déterminé » au processus onusien
Le communiqué conjoint souligne que le Royaume-Uni, tout en appuyant le plan d’autonomie marocain, réaffirme « son soutien total aux efforts de l’ONU » et se dit « prêt, disposé et déterminé à apporter son appui actif à l’envoyé personnel et aux parties ». Londres insiste sur « l’urgence de parvenir à une solution politique » à un conflit de plusieurs décennies, qui « renforcerait la stabilité de l’Afrique du Nord » et contribuerait à « relancer l’intégration régionale ».
Membre permanent du Conseil de sécurité, le Royaume-Uni se positionne ainsi comme un soutien de poids au Maroc dans les négociations à venir. Cette orientation pourrait peser dans les futures résolutions onusiennes concernant le Sahara occidental, où la question du compromis entre « autodétermination » et « autonomie sous souveraineté marocaine » demeure au cœur du débat.
Une coopération renforcée, y compris économique, au Sahara
Londres entend traduire cette position dans ses engagements bilatéraux. Le document signé à Rabat mentionne que l’organisme public UK Export Finance pourrait soutenir des projets d’investissement dans les provinces du Sud du Maroc, dans le cadre de son programme de mobilisation de cinq milliards de livres sterling pour des projets sur l’ensemble du territoire marocain. Le Royaume-Uni y voit « une opportunité pour promouvoir le développement socio-économique dans les régions concernées ».
Le Maroc, qui mise sur le développement de Dakhla et Laâyoune comme leviers d’intégration continentale, a multiplié les partenariats dans les domaines des infrastructures, de l’énergie renouvelable et du commerce, dans le but de consolider sa présence dans les zones disputées. Le Royaume-Uni, de son côté, considère désormais le Maroc comme une « porte d’entrée stratégique vers l’Afrique », selon les termes du communiqué.
Avec MAP
