Alors que l’épidémie de choléra touche désormais 17 des 26 provinces de la République démocratique du Congo, Kinshasa figure parmi les foyers les plus actifs, avec environ 130 cas hebdomadaires signalés, accompagnés de décès. Les autorités sanitaires multiplient les efforts pour contenir la propagation.
La situation épidémiologique du choléra en République démocratique du Congo continue de susciter l’inquiétude des autorités sanitaires. Lors d’un point de presse tenu jeudi 10 juillet 2025, le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, Roger Samuel Kamba, a tiré la sonnette d’alarme sur l’ampleur de l’épidémie à Kinshasa. La capitale congolaise, où 25 des 35 zones de santé sont désormais affectées, enregistre « plus ou moins 130 cas de choléra accompagnés des décès chaque semaine », a déclaré le ministre.
Depuis le début de l’année, le pays a franchi le cap des 33 500 cas répartis sur 17 provinces, soit près des deux tiers du territoire national. Avec un taux de létalité de 2,1 %, la RDC fait face à une résurgence préoccupante de cette maladie diarrhéique aiguë, qui reste un indicateur des défaillances en matière d’accès à l’eau potable et d’assainissement.
Kinshasa parmi les plus touchées
Selon les données communiquées par le ministère, à la 27e semaine de l’année, trois provinces concentrent l’essentiel des cas : la Tshopo, le Sud-Kivu et Kinshasa. Dans la capitale, où les cas continuent d’affluer dans les structures de santé, trois centres de traitement sont actuellement opérationnels : l’hôpital de Ngiri-Ngiri, l’hôpital militaire de Kokolo et le centre de traitement de Pakadjuma. Deux autres sites doivent être intégrés dans les prochaines heures, notamment l’hôpital Mama Koko à Mont-Ngafula et le centre hospitalier universitaire Renaissance, ex-Mama Yemo.
La prise en charge des malades y est gratuite, a assuré Roger Kamba, tout en appelant la population à faire preuve de vigilance et de responsabilité. « Le message que je souhaite que la presse transmette, c’est que dès l’apparition de vomissements ou de diarrhée, il faut se rendre immédiatement à l’hôpital. Évitez l’automédication », a-t-il insisté. Le ministre a également rappelé les gestes barrières : lavage des mains, consommation d’eau potable, et nettoyage rigoureux des légumes et fruits.
Réponse multisectorielle en préparation
Alors que l’accès à l’eau potable reste un défi majeur, notamment dans plusieurs quartiers périphériques de la capitale, le ministre a annoncé la tenue imminente d’une réunion avec la direction générale de la Regideso. Objectif : déployer des citernes d’eau dans les zones à forte densité pour prévenir de nouveaux foyers de contamination.
Ce nouveau plan d’urgence s’inscrit dans une stratégie nationale plus large, mise en œuvre avec l’appui de partenaires techniques et financiers. Toutefois, les conditions d’hygiène dans les milieux urbains et périurbains restent précaires, fragilisant les efforts de riposte.
À l’heure où le pays fait face à de multiples urgences sanitaires – du choléra à la rougeole, en passant par la résurgence du paludisme dans certaines zones –, le ministère de la Santé appelle à une mobilisation collective pour enrayer la propagation de l’épidémie et éviter une crise sanitaire à grande échelle.
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