À Bunia, la voix de la société civile s’élève pour rappeler au nouveau gouvernement congolais que la pacification de l’Ituri n’est pas une option, mais une urgence nationale. Au-delà des changements ministériels, c’est un engagement ferme et visible sur le terrain que réclament les acteurs locaux, déterminés à voir renaître la sécurité et l’espoir dans une province meurtrie par des années de violences.
La coordination provinciale de la société civile en Ituri a appelé, samedi 9 août, l’exécutif récemment nommé à placer la stabilisation de la province au sommet de son agenda. « C’est presque le même gouvernement, avec quelques nouveaux membres », observe son coordonnateur, Dieudonné Lossa, regrettant l’absence d’un renouvellement profond. Pour lui, l’essentiel se jouera désormais dans la capacité des autorités à agir concrètement.
Une province en attente de mesures fortes
Après plusieurs années marquées par les attaques armées et les déplacements massifs, l’Ituri reste sous état de siège, avec des responsables sécuritaires inchangés. M. Lossa appelle à une application plus rigoureuse des mesures en place et à un sursaut de mobilisation pour restaurer l’ordre.
Une crise humanitaire persistante
Plus de 67 sites officiels accueillent toujours des milliers de déplacés internes, parfois depuis huit ans. « Ce n’est pas normal que des Congolais vivent déplacés dans leur propre pays depuis autant d’années », s’insurge le coordonnateur, qui plaide pour un retour rapide dans les villages et la relance des activités économiques.
Pour sortir durablement de l’instabilité, la société civile recommande une stratégie intégrée mêlant sécurité, développement et assistance humanitaire. Un cap qui, selon ses représentants, pourrait « redonner espoir à la population iturienne » et tourner enfin la page de la violence.
Justin Mupanya, correspondant à Beni

