Trente-cinq ans d’engagement politique, de résilience et de patriotisme : Julien Paluku Kahongya a été honoré par son parti, le BUREC, qui lui a rendu un hommage appuyé lors de sa réunion politique nationale à Kinshasa. Entre reconnaissance au chef de l’État, solidarité avec les populations meurtries par les conflits et stratégies pour élargir son ancrage national, le mouvement s’affirme comme une force en marche vers la stabilité et l’émergence du Congo.
Le Bureau politique national du Bloc Uni pour la Renaissance et l’Émergence du Congo (BUREC) s’est réuni mercredi 3 septembre 2025 à Kinshasa, sous la présidence de son autorité morale, Julien Paluku Kahongya, ministre du commerce extérieur. Cette rencontre a permis aux cadres du parti de dresser un état des lieux de son fonctionnement et de tracer de nouvelles orientations en vue de consolider son implantation à travers le pays.
Un moment symbolique a marqué l’ouverture des travaux : la remise aux membres du Bureau d’une notice retraçant les trente-cinq années de parcours politique de M. Paluku. Le document met en lumière « le patriotisme, l’endurance, la persévérance, la citoyenneté, la détermination et le pragmatisme » de l’ancien gouverneur du Nord-Kivu, devenu figure centrale de la vie publique congolaise.
À l’ordre du jour figuraient notamment la santé du parti, les rapports des vacances parlementaires des députés nationaux BUREC, la situation des cadres installés dans les zones affectées par les conflits, ainsi que les perspectives de renforcement de la présence du mouvement sur l’ensemble du territoire national.
À l’issue de la rencontre, le président intérimaire du BUREC, le sénateur Jean-Marie Katokolyo, a exprimé la reconnaissance du parti au chef de l’État, Félix Tshisekedi, pour avoir désigné Julien Paluku comme membre du présidium de l’Union sacrée de la Nation. Il a également adressé, au nom du Bureau politique, un message de compassion aux populations victimes des violences des groupes armés, en particulier des ADF, et de l’agression rwandaise.
Les participants ont, par ailleurs, validé un ensemble de « stratégies concrètes et réalistes » destinées à renforcer l’action et la visibilité du BUREC. Le parti entend ainsi s’affirmer davantage comme une force politique engagée dans la stabilité et la reconstruction du pays.
Découverte d’un parcours de 35 ans
Bénéficiaire d’une formation idéologique et des cadres politico-militaires de l’AFDL à Goma et Matebe mais aussi au centre d’instruction de Rumangabo, le 17 mai 1997, Kinshasa est libérée, c’est la liesse pour Julien Paluku Kahongya et ses camarades qui coordonnaient les déploiements des cadres pour une formation idéologique sur l’ensemble du pays ; l’une d’entre eux est nommée ministre par le président Laurent-Désiré Kabila, là, l’espoir est donc permis.
Pendant qu’il s’apprêtait à rejoindre la capitale Kinshasa, le 2 août 1998 naît la rébellion du RCD, les cadres politico-militaires de l’AFDL sont recherchés, car bien formés, et c’est dans cette ambiance que Julien Paluku Kahongya est nommé, le 27 octobre 1998, Administrateur de Territoire Assistant en charge de l’Administration en Territoire de Lubero au Nord-Kivu. Il quitte Goma pour rejoindre son poste en novembre 1998, avec comme titulaire Théodore Sikuli U’vasaka Makala et le 2ᵉ assistant chargé des Finances, Muthethe Mungenga.
En 1999, après la guerre entre les armées ougandaises et rwandaises dans la ville de Kisangani, avec des milliers de victimes, naissent deux factions rebelles : le RCD Goma d’Émile Ilunga, pro-rwandais, et le RCD Kisangani Mouvement de Libération – RCD/K-ML du Professeur Wamba dia Wamba, pro-ougandais, dirigé plus tard par Antipas Mbusa Nyamwisi. Là, le jeune administrateur engagé, âgé de seulement 30 ans, se retrouve dans la zone sous contrôle du RCD-KML et se fait découvrir par les autorités de ce mouvement politico-militaire.
Une année après, le RCD-KML crée les villes de Butembo et Beni et organise les élections des maires. Quand Kayisavira Mbake est nommé Gouverneur du Nord-Kivu bis, Sikuli U’vasaka Makala est rappelé pour diriger son cabinet et libère le poste d’Administrateur de Territoire de Lubero. Ainsi, Julien Paluku Kahongya est nommé, le 12 octobre 1999, Administrateur titulaire du Territoire de Lubero. Plus tard, le 4 mars 2003, il est nommé Maire de Butembo en remplacement d’Éric Kamavu, nommé lui au sein du Gouvernement de la rébellion en ville de Beni. À la réunification, Julien Paluku Kahongya est nommé, le 7 juillet 2005, Maire de Beni, cette fois-ci par une ordonnance présidentielle.
Aux élections de 2006, Julien Paluku Kahongya est élu Député provincial dans la circonscription électorale de la ville de Butembo avec 38 000 voix et, le 27 janvier 2007, il est élu Gouverneur du Nord-Kivu, un candidat indépendant qui bat par hasard celui de l’Alliance de la Majorité Présidentielle – AMP, Jean-Chrysostome Vahamwiti Mukesyayira, du MSR de l’ancien président Joseph Kabila et de Pierre Lumbi. D’où la série de motions de défiance et de censure concoctées à Kinshasa pour le déchoir entre 2007 et 2010 sont au rendez-vous, ce qui n’a pas été possible vu son ancrage, le soutien populaire ainsi que celui des députés provinciaux. C’est dans ces conditions que Julien Paluku Kahongya fait 12 ans à la tête de la province du Nord-Kivu sans interruption, de 2007 à 2019.
En 2011, la séparation douloureuse avec le RCD-KML arrive dans des conditions inattendues : Antipas Mbusa Nyamwisi, qui était ministre du président Joseph Kabila pendant 8 ans, décide d’aller dans l’opposition en se présentant comme candidat président de la République et l’appelle pour lui interdire de défier le président Kabila, car il n’y a aucune préparation sérieuse pour qu’il gagne la présidentielle.
C’est alors que Julien Paluku Kahongya décide de sa propre identité politique en créant, en 2011, le Bloc Uni pour la Renaissance et l’Émergence du Congo – BUREC. En 2018, il est élu Député national dans le territoire de Lubero et crée le regroupement politique Alliance des Acteurs pour la Bonne Gouvernance du Congo – AABC, avec 20 députés nationaux dont 10 du BUREC. Celui-ci s’en sort avec deux membres du gouvernement, notamment Julien Paluku Kahongya, ministre de l’Industrie, où il laisse des traces palpables dont l’opérationnalisation de la Zone Économique Spéciale Pilote de Maluku, qui fait la fierté en produisant aujourd’hui des carreaux et faïences made in DRC et la gamme Pepsi, et Michel Mvizi, ministre délégué aux Affaires coutumières, ainsi que le député national Unyon, questeur adjoint de l’Assemblée nationale, et ce, dans le contexte de la coalition FCC-CACH.
En 2023, il est réélu Député national dans le même territoire de Lubero et crée, avec d’autres partis politiques, le regroupement Alliance Bloc 50 – AB-50, qui engrange le même résultat de 20 députés nationaux, dont 12 du BUREC. En 2025, Julien Paluku Kahongya est nommé ministre du Commerce extérieur, où il consolide tambour battant la diplomatie économique et commerciale de la RDC partout à travers le monde, tout en renforçant la sauvegarde de l’industrie locale et la mise en œuvre du Régime Commercial Simplifié – RECOS, qui accorde plusieurs facilités aux petits commerçants transfrontaliers et aux populations vivant le long des frontières.
Bénéficiaire de 5 ordonnances présidentielles comme ministre de 2019 à ce jour et membre du Présidium de l’Union sacrée de la Nation, Julien Paluku Kahongya est un expert en décentralisation et développement, en gestion des conflits dans la région des Grands Lacs et doctorant en sciences politiques et administratives.
Signalons le parcours de 35 ans de Julien Paluku Kahongya dans la sphère politique en RDC, une autobiographie qui va paraître bientôt dans le Tome 2, après le Tome 1 paru en 2016, intitulé Le Nord-Kivu entre démocratie et guerres.
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