Alors que les spéculations se multiplient sur la politique monétaire de la Banque centrale du Congo, un député monte au créneau pour rétablir la vérité. Membre de la Commission économique et financière de l’Assemblée nationale, Flory Mapamboli a apporté, mardi, sur son compte X, un éclairage détaillé sur la séance de travail entre la Commission Écofin et le gouverneur de la BCC. Dénonçant des “théories populistes” visant à discréditer l’institut d’émission, l’élu rappelle que la récente appréciation du franc congolais n’est pas une manipulation, mais la correction d’une dépréciation injuste survenue en 2023. Dans une analyse structurée, il plaide pour une lecture rigoureuse des indicateurs macroéconomiques et invite le gouvernement à transformer cette stabilité en moteur de production et de souveraineté monétaire.
Sur fond de débats intenses autour du taux de change, le député national Flory Mapamboli, membre de la Commission économique et financière de l’Assemblée nationale, a choisi de s’exprimer publiquement. Dans un message publié mardi sur son compte X (ex-Twitter), l’élu de Kasongo-Lunda a tenu à rétablir les faits concernant la récente séance de travail entre la Commission Écofin et le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC).
« Les théories développées ces derniers jours sont de nature à désorienter l’opinion et à ternir l’image de l’institut d’émission », écrit-il d’emblée. Selon lui, l’appréciation actuelle du franc congolais n’est pas le fruit d’une décision arbitraire, mais « la correction d’une dépréciation injuste enregistrée en 2023 », consécutive à une mauvaise estimation du montant de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises.
Flory Mapamboli concède que cette appréciation monétaire pourrait entraîner une baisse mécanique des recettes publiques, mais il estime que plusieurs mesures sont à la portée du gouvernement pour compenser cette perte : la fin des allègements fiscaux sur certains produits de première nécessité, la reprise des exportations de cobalt — dont la tonne se négocie désormais à près de 50 000 dollars — ou encore la poursuite des réformes de mobilisation des recettes, notamment la facture normalisée et les jeux d’argent.
L’élu souligne également que cette évolution du taux de change allège certaines charges publiques, notamment le service de la dette extérieure et les dépenses sécuritaires réglées en devises, qui représentent à elles seules 32 % des recettes courantes. Parallèlement, il appelle à la rigueur dans la gestion de l’enveloppe salariale, alors que l’état liquidatif du quatrième trimestre 2025 a augmenté de près de 30 milliards de francs congolais par mois.
Dans une économie largement dollarisée, prévient-il, la stabilité du franc congolais devrait profiter à ceux qui sont payés en monnaie nationale. Encore faut-il que les opérateurs économiques répercutent cette appréciation sur les prix des biens importés. À ce titre, Flory Mapamboli en appelle à la vigilance du ministère de l’Économie, chargé de s’assurer que la baisse du taux de change se traduit dans le panier du consommateur.
Selon ses informations, la BCC met en place plusieurs réformes structurelles visant à renforcer l’attractivité du franc congolais et à promouvoir les paiements en monnaie locale.
Soutenant ouvertement le gouverneur et son équipe, l’élu de la Nation affirme : « Je m’oppose aux populistes et aux théoriciens sans expérience pratique, qui paient les gens pour s’attaquer à M. Wameso, dont j’apprécie la détermination à œuvrer pour notre souveraineté monétaire. »
Pour lui, la conclusion est sans appel : « Aucune mesure conjoncturelle ne peut transformer la structure de notre économie. Produisons ce dont nous avons l’avantage comparatif, et nous consoliderons durablement la valeur de notre monnaie. »
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