Le verdict était attendu, il est tombé sans frémir : Honorine Porsche, l’Allemande d’origine congolaise devenue un nom tristement célèbre depuis le braquage spectaculaire de la Rawbank à la place Victoire, a été condamnée à dix ans de servitude pénale par le tribunal militaire de Kinshasa-Gombe. Une sentence lourde, à la mesure d’un acte dont les images avaient sidéré le pays et interrogé sur la montée de formes nouvelles de criminalité urbaine. La Rawbank, constituée partie civile, obtient 100 000 dollars de dommages et intérêts. Une page judiciaire se tourne, mais le débat politique sur la sécurité, lui, ne fait que commencer.
Honorine Porsche, auteure du braquage spectaculaire perpétré en plein jour dans une agence de la Rawbank à la place Victoire, a été condamnée à dix ans de servitude pénale. Poursuivie pour vol à main armée et terrorisme, la prévenue a été reconnue coupable des principaux chefs d’accusation, tandis que tous ses co-accusés ont été acquittés, faute de preuves suffisantes.
« Par ce motif, le tribunal condamne la prévenue Honorine Porsche à 10 ans de servitude pénale principale pour vol à main armée, à 10 ans de servitude pénale principale pour terrorisme. Faisant application de l’article 7 du code pénal militaire, prononce l’unique peine la plus forte, celle de 10 ans de servitude pénale », a déclaré le major Freddy Eume, président de la cour, dans une salle d’audience foraine où le public, nombreux, n’a pas dissimulé son attente.
La Rawbank, qui s’était constituée partie civile, obtient par ailleurs 100 000 dollars de dommages et intérêts, une somme destinée à compenser les pertes et les traumatismes causés par l’opération criminelle.
L’État face au défi sécuritaire
Au-delà du cas individuel, le verdict traduit la volonté des autorités de resserrer l’étau contre les réseaux criminels qui ont récemment multiplié les attaques ciblant les banques et les centres financiers de la capitale. La place Victoire, cœur vibrant de Kinshasa, avait été le théâtre d’un acte dont la mise en scène avait nourri la stupéfaction et renforcé l’idée d’une criminalité de plus en plus structurée.
Le gouvernement, sous pression de l’opinion, a plusieurs fois rappelé que la lutte contre les braquages en milieu urbain constitue un marqueur essentiel de l’autorité de l’État. En infligeant une peine exemplaire, le tribunal militaire cherche à restaurer un sentiment de sécurité et à adresser un avertissement clair aux groupes qui tentent de tirer parti des failles opérationnelles ou institutionnelles.
Cette affaire, qui aura mobilisé enquêteurs, magistrats et unités de la police militaire, referme un chapitre judiciaire mais ouvre un débat politique : celui de la capacité de l’État à prévenir, et non seulement punir, des crimes qui frappent au cœur l’économie et la confiance du public.
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