Dans une capitale en quête de nouveaux leviers de croissance inclusive, le gouvernement congolais a ouvert, mardi, un atelier stratégique consacré à la structuration et à l’accompagnement des coopératives rurales. L’objectif est clair : reconstruire les fondations productives d’une économie encore trop dépendante des importations, en misant sur les jeunes et les femmes, acteurs longtemps relégués aux marges de la chaîne de valeur agricole. En prônant des coopératives multisectorielles capables d’animer l’emploi local et de revitaliser des territoires fragilisés, Kinshasa veut transformer la ruralité en moteur du développement national. Une ambition qui, au-delà des discours, engage le pays à repenser la gouvernance, l’organisation des filières et la redistribution des opportunités économiques.
Kinshasa a accueilli, mardi 2 décembre, un atelier consacré à la structuration et à l’accompagnement des coopératives rurales, au moment où la République démocratique du Congo cherche à renforcer les fondations de son économie productive. Organisée par le ministère du Développement rural, cette rencontre ambitionne de replacer les organisations communautaires au cœur des stratégies nationales de croissance.
« Cet atelier vise à structurer les organisations de base et booster l’économie rurale. Il permettra aux jeunes et aux femmes d’intégrer des coopératives multifonctionnelles et multisectorielles pour créer des emplois et revitaliser nos territoires », a déclaré le ministre d’État en charge du Développement rural, Grégoire Mutsaila Mutomb. L’enjeu est de taille : dans un pays où plus de 60 % de la population dépend du secteur agricole, l’absence d’encadrement des producteurs freine la montée en gamme des filières et nourrit la précarité rurale.
Repenser la gouvernance rurale
L’atelier s’inscrit dans un contexte où le gouvernement affiche la volonté d’opérer un tournant. Derrière le discours technique, la dimension politique est assumée : structurer les coopératives, c’est moderniser les bases productives, consolider la sécurité alimentaire et réduire la dépendance aux intrants importés. C’est aussi, pour Kinshasa, réaffirmer une orientation stratégique qui consiste à articuler développement rural et stabilité territoriale dans un pays marqué par de fortes disparités régionales.
L’implication des jeunes et des femmes est au centre du dispositif. Le ministère entend promouvoir des coopératives entrepreneuriales capables d’intégrer plusieurs métiers — agriculture, transformation, logistique, services — afin de créer une dynamique économique durable. Les autorités misent sur une professionnalisation accrue, appuyée par des formations, des mécanismes de crédit et un accompagnement technique que les participants appellent de leurs vœux.
Pour le gouvernement, cette approche marque une rupture : faire des zones rurales non plus des espaces oubliés, mais des pôles d’innovation et de création de valeur. Reste désormais à traduire ces engagements en politiques effectives, condition d’une véritable renaissance économique des territoires congolais.
Infos27

