Contre les directives de Kinshasa, l’ombre d’un écart majeur a plané sur le voyage de Bahala à Kampala (Ouganda). Sa révocation par le chef de l’État apparaît dès lors comme une conséquence inévitable.
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi, a révoqué Jean Bosco Bahala, coordinateur national du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (DDRCS). L’annonce a été faite ce mardi par une ordonnance présidentielle diffusée sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), dans un contexte de rumeurs politiques.
L’ordonnance n’a pas divulgué les raisons exactes de cette révocation, mais elle intervient à un moment particulièrement sensible, coïncidant avec des rumeurs de négociations entre le gouvernement de la RDC et l’AFC-M23 à Kampala, en Ouganda. Le déplacement de Jean Bosco Bahala en Ouganda a suscité des interrogations sur son rôle éventuel dans ces pourparlers, une question qui demeure sans réponse claire. Ce contexte a généré des spéculations sur les implications potentielles de sa participation.
Le DDRCS joue un rôle crucial dans la stratégie de pacification du gouvernement, avec pour objectifs de désarmer, démobiliser et réintégrer les combattants, tout en stabilisant et revitalisant les communautés touchées par des conflits prolongés. La révocation soudaine de Bahala pourrait signaler un changement dans les méthodes ou l’orientation de ce programme, potentiellement influencé par les dynamiques politiques internes.
La gestion des rébellions et des groupes armés en RDC est complexe et sujette à controverse, notamment en ce qui concerne les accords de paix et les négociations. Une implication avérée de Bahala dans les discussions à Kampala pourrait être perçue comme un écart par rapport aux directives officielles du gouvernement.
Le ministre de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a clarifié sur son compte X que le gouvernement n’avait mandaté personne pour négocier avec les terroristes du RDF-M23 à Kampala, en ces termes : « Aucune personne n’a été mandatée par le Gouvernement pour une quelconque forme de discussion avec les terroristes du RDF-M23 à Kampala. » Cette déclaration confirme que pour le gouvernement de la RDC, la position reste inchangée : il n’y aura pas de négociation avec les supplétifs terroristes du RDF-M23. Toute discussion concernant la sécurité et la stabilité dans l’est du pays doit se faire dans le cadre de la feuille de route de Luanda avec le Rwanda, reconnu comme pays agresseur.
La décision de révoquer Bahala soulève des questions sur la continuité des initiatives du DDRCS et sur la confiance des partenaires internationaux et locaux dans la capacité du gouvernement à gérer efficacement les défis de la stabilisation. Le successeur de Bahala devra naviguer dans un paysage politique complexe, tout en assurant l’implémentation efficace des stratégies de relèvement communautaire et de démobilisation, essentielles pour la sécurité et le développement de la RDC.
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