Des questions cruciales liées à l’état des lieux de l’appareil judiciaire en République démocratique du Congo, avec un accent particulier sur la nécessité de réformes profondes pour lutter contre la délinquance économique et financière qui gangrène le pays, ont été au menu des échanges, jeudi 22 août au siège du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à Kinshasa, entre le président du CSM et de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta, et le ministre d’État en charge de la Justice et garde des Sceaux, Constant Mutamba. L’examen minutieux de la situation actuelle du système judiciaire a mis en évidence des lacunes significatives, nécessitant des actions correctives urgentes pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions judiciaires. À l’issue de cette évaluation, Dieudonné Kamuleta et Constant Mutamba ont convenu de l’importance d’une approche coordonnée et déterminée pour répondre aux attentes du peuple congolais en matière de justice. Déjà dans cette dynamique, la veille, le président du CSM avait interpellé les syndicats des magistrats, les exhortant à se distancier des pratiques conflictuelles. En effet, l’opinion publique a perçu un bras de fer entre les magistrats et le ministre d’État, ministre de la Justice, une image que le président du CSM a jugée inacceptable. Il a ainsi rappelé aux magistrats l’importance de toujours adopter une posture digne d’hommes et de femmes d’État.
« Nous nous sommes accordés que nous devons tous nous inscrire dans la droite ligne des réformes voulues par son Excellence Monsieur le Président de la République, qui veut que notre appareil judiciaire soit systématiquement réformé pour que la justice soit réellement rendue en faveur du peuple congolais », a affirmé le ministre d’État, ministre de la Justice, Constant Mutamba, au sortir d’une réunion de concertation avec le président du Conseil supérieur de la magistrature, Dieudonné Kamuleta, jeudi 22 août soulignant la pleine convergence de vues avec les membres du CSM. Cette déclaration a également permis de dissiper tout malentendu potentiel quant aux relations entre le ministère de la Justice et les magistrats, réaffirmant l’absence de divergences entre les deux parties.
Ainsi, les réformes envisagées s’inscrivent dans une volonté plus large de renforcer l’efficacité du système judiciaire, en particulier dans la lutte contre la délinquance économique et financière, fléau qui mine le développement socio-économique du pays. Il s’agit d’une étape cruciale dans l’instauration d’un État de droit véritable, où chaque citoyen, sans distinction, peut bénéficier d’une justice équitable et impartiale.
« C’était une réunion de concertation pour aborder toutes les questions qui ont défrayé la chronique ces trois derniers jours. Nous avons arrondi les angles… Il n’y a pas de problème entre le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des Sceaux, les membres du Conseil supérieur de la magistrature, et les magistrats en général. Il y avait quelques malentendus. Donc, il était question de faire l’état des lieux de l’appareil judiciaire. Nous avons épinglé la nécessité d’opérer des réformes qui vont dans le sens de lutter drastiquement contre la délinquance économique et financière. C’est sur cela que nous avons travaillé, et nous nous sommes accordés à ce que cela se fasse désormais dans un climat d’harmonie parfaite », a précisé le ministre d’État Mutamba.
Ainsi, toutes les questions qui concernent l’appareil judiciaire passeront désormais par ce cadre de concertation, a-t-il ajouté.
Posture d’hommes d’État : Le message aux magistrats
Un jour auparavant, les magistrats ont été exhortés à se distancier des pratiques conflictuelles par le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) lors d’une audience accordée à cinq syndicats de cette institution, dans son bureau.
« L’opinion qui se dégage actuellement est qu’il y a un bras de fer entre les magistrats et le ministre d’État, ministre de la Justice. Cette image ne peut être acceptée. Faisons en sorte que ce qui s’est produit ne se reproduise plus de la même manière », a déclaré Dieudonné Kamuleta, président du CSM. « Je vous rappelle d’abord que vous êtes magistrats et que vous faites partie d’un pouvoir, ce qui signifie que votre action syndicale doit se démarquer. Elle doit véritablement montrer que, dans vos revendications, vous tenez compte du fait que vous êtes des hommes et des femmes d’État », a-t-il ajouté.
C’est dire qu’aujourd’hui, grâce à l’approche de Dieudonné Kamuleta, une coopération harmonieuse entre les magistrats et le ministère de la Justice est clairement établie. Il s’agit d’une coopération essentielle pour garantir le bon fonctionnement du système judiciaire et répondre aux attentes légitimes des citoyens.
Pitshou Mulumba