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19 septembre, 2024 - 20:13:52
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Présidentielle américaine 2024 : Kamala Harris, grande gagnante du débat face à Donald Trump

Alors que Donald Trump affirme avoir livré son « meilleur débat », la presse et la plupart des observateurs jugent que Kamala Harris est sortie gagnante de ce premier duel télévisé. Elle est apparue offensive et sûre delle, même si elle est restée vague sur le fond de son projet politique. 

Attendu et redouté, le premier face-à-face entre la démocrate et le républicain a été incontestablement remporté par Kamala Harris. Malgré sa réputation de bon orateur, Donald Trump a été poussé dans ses retranchements, piqué dans son ego, corrigé sur ses fake news. Pourtant, il nie la réalité.

« Je pense que cétait un super débat », a lancé Donald Trump quelques minutes après la fin du débat, lors dune apparition surprise en salle de presse. « Jai trouvé que cétait ma meilleure performance », a-t-il dit, estimant avoir « mis en évidence » que les États-Unis sont « une nation en déclin ».

Après quelques minutes deffervescence et de cacophonie, Donald Trump a fait le tour de la salle de presse avant de séclipser (vidéo disponible sur BFMTV). « Le fait quil se soit présenté dans le centre des médias et dans le spin room à la fin (Espace dans lequel les journalistes peuvent parler avec les participants au débat et/ou leurs représentants après le débat. NDLR) nous navions pas vu ça depuis des années », a souligné Ulysse Gosset, éditorialiste politique internationale BFMTV. Selon lui, cela montre que le républicain veut « changer de sujet le plus vite possible ».

UNE STRATÉGIE PAYANTE

Et pour cause : pour ce premier grand test, Kamala Harris a clairement cherché à énerver le républicain, et sa stratégie a fonctionné. Elle a souvent réussi à le faire sortir de ses gonds. Donald Trump a parlé cinq minutes de plus alors quelle est apparue calme et à laise, sadressant souvent directement à la caméra pour faire passer ses messages.

À linverse, Donald Trump est apparu agacé à plusieurs reprises, perdant parfois le contrôle. Il a notamment affirmé que les sans-papiers haïtiens mangeaient les animaux de compagnie (des chats et des chiens) des Américains, soit précisément le genre de réponses chaotiques que son équipe de campagne espérait éviter.

Toutefois, si les téléspectateurs ont vu saffronter deux visions diamétralement différentes de lAmérique, sur le fond, ils nen ont pas appris beaucoup plus sur les différentes propositions politiques, le débat se résumant souvent à une continuité des invectives que le républicain et la démocrate échangent depuis plusieurs semaines sur leurs réseaux sociaux.

« HARRIS NEST PAS BIDEN »

Du côté de la presse américaine (Lu sur le net), le New York Times parle dune « réussite totale » pour Kamala Harris parce quelle a pu « se définir et présenter ses projets », et quelle est parvenue à irriter Donald Trump en insistant sur ses condamnations pénales, la taille de ses meeting ou ses relations avec les dictateurs. À chaque fois, lancien président a mordu à lhameçon, relève le journal.

Politico titre de son côté : « Kamala Harris a commencé à cogner. Et elle ne sest pas arrêtée. » « Mauvaise nouvelle pour Trump : Harris nest pas Biden », ironise une éditorialiste du Washington Post.

Le Wall Street Journal parle quant à lui dun débat « houleux ». Comme dautres publications à tendance républicaine, le New York Post estime pour sa part que le débat était un « match à trois contre un » avec une modération partisane qui na fait du fact-checking que contre Donald Trump.

ALLÉGATIONS SUR LÉCONOMIE, LIMMIGRATION ET LAVORTEMENT SOUS LA LOUPE

Au cours de ce premier débat, Kamala Harris et Donald Trump se sont invectivés sur leur bilan et leur programme respectif, à renfort dapproximations et de fausses informations. LAFP a vérifié certaines dentre elles sur les grands thèmes de la campagne.

Chômage et inflation : à la question de savoir si les Américains vivaient aujourdhui dans de meilleures conditions quavant le mandat de Joe Biden, la démocrate na pas répondu directement mais a accusé son adversaire davoir laissé à son départ de la Maison Blanche le « pire taux de chômage depuis la Grande Dépression ». Cette affirmation est trompeuse, car si le taux de chômage aux États-Unis a bel et bien atteint, en avril 2020, un sommet depuis les années 1930, cétait en pleine pandémie de Covid-19 et il était redescendu rapidement après.

Kamala Harris a aussi accusé son adversaire de vouloir mettre en place une taxe sur la vente de produits qui aurait un impact conséquent sur le pouvoir dachat, ce que Donald Trump a nié. Il a toutefois reconnu quil imposerait des droits de douane de minimum 10% à certains pays, ce qui, selon de nombreux économistes, ferait grimper les prix à la consommation.

De son côté, Donald Trump a accusé ladministration Biden davoir ouvert la porte au plus haut taux dinflation de lhistoire des États-Unis, affirmant que celui-ci avait atteint 21%, voire 60% pour certains produits. Cette affirmation est fausse, linflation ayant atteint un pic à 9,1% en 2022 après linvasion de lUkraine par la Russie.

Moins de criminalité des immigrants : le candidat républicain a faussement affirmé que « des millions de personnes » affluaient aux États-Unis « depuis les prisons, les établissements psychiatriques et les asiles daliénés » de létranger pour commettre des crimes.

Or, les crimes violents et les vols sont proches de leurs niveaux les plus bas depuis des décennies, selon les données du FBI de 2022. Une étude publiée en juin 2023 a montré un déclin des taux dincarcération parmi les immigrants depuis 1960. Dautres ont montré que les migrants commettent moins de crimes violents que les citoyens américains.

Pas « davortement après la naissance » : enfin, le candidat républicain a dénoncé la « radicalité » supposée des démocrates sur la question de lavortement, accusant notamment le candidat à la vice-présidence, Tim Walz, de soutenir « lexécution de bébés après leur naissance », une allégation évidemment fausse, linfanticide étant bien entendu illégal aux États-Unis. Un modérateur du débat a dailleurs corrigé le candidat républicain quand celui-ci a persisté.

« Nulle part en Amérique, une femme ne va aller au terme de sa grossesse pour demander un avortement », a ajouté Kamala Harris, accusant que Donald Trump prévoyait, sil était élu, une interdiction fédérale de lavortement. Ce que lintéressé a immédiatement nié, renvoyant cette décision aux États.

Les thématiques centrales sont pourtant nombreuses dans cette campagne. Seront-elles abordées avec plus de profondeur à loccasion dun prochain débat ? Rien nest moins sûr. Si léquipe de Kamala Harris sest empressée de demander une deuxième confrontation, le camp républicain reste pour le moment silencieux.

Robert Kongo (CP)

 

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