Depuis quelques jours, la ville de Kisangani est confrontée à une flambée spectaculaire des prix des denrées alimentaires, notamment ceux des haricots, un aliment de base essentiel pour les ménages. La hausse est si marquée qu’un gobelet de haricots, qui coûtait 2000 FC la semaine dernière, se négocie désormais à 6000 FC, soit une augmentation de 300 %. Cette situation rend leur acquisition de plus en plus difficile pour les familles de la région.
Les marchés locaux, habituellement approvisionnés en haricots en provenance des provinces voisines du Nord-Kivu et de l’Ituri, affichent désormais des étals vides. Depuis lundi, la zone de dépôt surnommée « dépôt ya Makayabo » est conservée presque désertée. Les rares sacs encore disponibles se vendent en un clin d’œil, comme en témoigne une vendeuse disposant d’une faible quantité, submergée par des acheteurs inquiets et désespérés.
Les commerçants fréquentés par notre rédaction d’infos27 expliquent que cette flambée des prix est en grande partie due à l’état dégradé de la Route nationale numéro 4. De nombreux véhicules, transportant des marchandises de denrées essentielles, sont immobilisés par des bourbiers infranchissables, freinant sévèrement les livraisons vers Kisangani. En effet, entre Niania et Kisangani, on compte plus de 300 véhicules embourbés, selon une récente déclaration de la société civile du territoire de Bafwasende.
Face à cette situation, les commerçants et habitants de Kisangani lancent un appel pressant aux autorités provinciales et nationales, les exhortant à prendre des mesures urgentes pour réhabiliter cet axe vital pour l’économie régionale. La remise en état de cette route permet non seulement de stabiliser les prix des denrées de première nécessité, mais aussi d’assurer un approvisionnement durable pour les familles de Kisangani.
L’accès aux haricots, qui constituent une source importante de protéines pour la population, est aujourd’hui compromis, et cette situation met en péril la sécurité alimentaire des habitants. Les regards se tournent désormais vers les décideurs, dans l’espoir d’une réponse rapide et concrète pour alléger la souffrance des populations.
Frank Yenga