Dans un contexte de crise sécuritaire majeure à l’Est du pays, le Président Félix Antoine Tshisekedi a accordé, lundi 3 février, une audience à une délégation conjointe de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC), conduite par le Cardinal Fridolin Ambongo. Cette rencontre, initiée à la demande des chefs religieux, visait à renforcer la cohésion nationale et à proposer une issue pacifique à la crise qui frappe durement la population congolaise. Portant un projet de sortie de crise, les représentants des Églises catholiques et protestantes ont souligné la nécessité d’un consensus national pour surmonter les défis actuels. Profondément touchés par les souffrances des populations de Goma, Bukavu, Beni et Butembo, ils ont exprimé leur solidarité et leur engagement à contribuer à une solution durable, sous l’impulsion du Chef de l’État, qui a salué leur initiative.
Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a reçu, lundi 3 février, dans ses bureaux de la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa, une délégation conjointe de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo et de l’Église du Christ au Congo (CENCO-ECC) conduite par le Cardinal Fridolin Ambongo, en réponse à une demande d’audience écrite lui adressée le week-end dernier.
Cette délégation conjointe était constituée de Monseigneur Fulgence Muteba, Archevêque de Lubumbashi et Président de la CENCO ; du Révérend Pasteur André Bokondoa, Président de l’ECC ; de Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire Général de la CENCO et du Révérend Eric Nsenga, Secrétaire Général de l’ECC.
À l’issue de cet entretien de plus d’une heure, Mgr Donatien Nshole a indiqué que cette audience procède d’une démarche entamée par les Églises Catholique et Protestante sur “ la nécessité de renforcer la cohésion nationale dans notre pays, un besoin devenu plus pressant “, selon ses propres termes.
“ Les deux Églises ont pris l’initiative de concevoir ce projet de sortie de crise que nous avons présenté ce jour au Chef de l’État. Il l’a reçu avec beaucoup d’attention; il l’a beaucoup apprécié et nous a encouragés. C’est un projet louable “, a rapporté le porte-parole de la CENCO.
Les chefs religieux de la CENCO et de l’ECC ont dit avoir été encouragés dans leur démarche par l’appel du Chef de l’État à l’Église Catholique d’être au milieu du village et d’approcher les uns et les autres pour parler.
Interrogé sur le contenu dudit projet, Mgr Nshole s’est abstenu de livrer les détails réservés au Chef de l’État. Il s’est limité à affirmer que « ce projet permet de sortir de la crise sans bain de sang ».
Pour sa part, le Cardinal Ambongo a lancé un message de compassion à l’endroit de la population de l’Est du pays.
« Nous sommes troublés comme pasteur par la situation que vivent actuellement nos frères et sœurs à l’Est du pays. Nous n’arrivons pas à comprendre qu’est-ce que ces gens ont fait pour mériter un traitement aussi indigne de l’être humain et qui dure depuis trois décennies. »
« Pour nous c’est incompressible. Voilà pourquoi nous, comme pasteurs , tout en prenant notre responsabilité à aller vers les uns et les autres pour chercher des solutions, nous voulons d’abord exprimer notre compassion, notre proximité et aussi notre solidarité envers nos frères et sœurs, qui vivent à Goma, Bukavu , Beni et Butembo, affectés par cette situation” a dit le Cardinal.
« Nous leur disons courage. Vous n’êtes pas seuls, vous êtes toujours au cœur de nos prières, de nos préoccupations dans l’espérance de la foi de nos convictions religieuses. Nous prenons notre responsabilité pour voir comment trouver ensemble une solution. », a conclu le prélat catholique.
À ce même sujet, le Secrétaire général de l’ECC a repris les propos de son collègue de l’Église Catholique.
“À cette étape des événements, les deux églises ont estimé qu’il est important d’amener des propositions concrètes susceptibles de créer un consensus national. Nous avons aimé les deux mots clés nous rappelés par le Chef de l’État : il nous faut la cohésion nationale et il nous faut la compréhension commune sur les défis qui pèsent sur le destin de notre pays».
L’approche qui est la nôtre n’est pas de savoir qui est le démon et qui est l’ange. Mais voir comment nous construisons sur base de nos valeurs, a déclaré le Pasteur Nsenga.
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