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24 octobre, 2025 - 21:17:15
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Bettens Ntumba : « Le deal USA-RDC est une rupture salutaire face à la prédation et à l’impunité »

Dans une tribune, l’analyste politique Bettens Ntumba salue le tournant historique que représente le deal USA-RDC qui, en réalité, a donné lieu, à l’accord de Washington entre la RDC et le Rwanda, fruit d’une habile diplomatie congolaise soutenue par les États-Unis. Pour lui, cet accord incarne une rupture décisive avec des décennies de duplicité et d’impunité dans la région. Il en célèbre les avancées : fin des infiltrations militaires, démobilisation encadrée des groupes armés, réaffirmation de la souveraineté nationale et ouverture vers un partenariat stratégique autour des ressources du pays. Mais au-delà de l’accord, c’est un appel au sursaut national que lance Bettens Ntumba : renforcer l’armée, la diplomatie, l’économie et l’unité pour que le Congo cesse d’être une proie et devienne enfin une puissance.

(Tribune)
Le deal USA–RDC est le fruit d’un art de la négociation averée, qui a permis d’aboutir à l’accord entre la RDC et le Rwanda

Cet accord est salvateur pour la fin de la crise ayant perduré des décennies, car trop de sangs coulés des Congolais crient la paix et la justice.

Les dispositions de cet accord prévoient expressément la démobilisation et le désarmement des forces non étatiques (M23/AFC, etc.), et leur réintégration aux FARDC et à la police nationale doit s’effectuer de manière rigoureuse, individualisée, conditionnelle et au cas par cas, etc.

Cet accord a mis fin à l’infiltration de l’armée congolaise et de la police nationale, qui était devenue une monnaie courante par le micro État rwandais. C’est la particularité de cet accord au regard des accords précédents. Cela doit être intégré à l’accord RDC et M23/AFC à Doha.

En plus, cet accord ne favorise pas l’impunité, car il ne fait pas d’interférence à la justice internationale (CPI, CIJ, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples), en laissant le pays agresseur (Rwanda) et les auteurs des crimes (M23/AFC et tant d’autres) répondre de leurs actes criminels.
Et cet accord de Washington affaiblit le M23/AFC, étant coquille vide ; le gouvernement congolais doit engagement de pourparlers au Qatar en position de force.

Depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, le Congo est considéré comme un champ destiné à la prédation internationale suite aux richesses naturelles et faisant de la RDC un État self-service et sans maître.
Ces convoitises étrangères tentent à la balkanisation ou à la dislocation de notre Congo.

La signature de cet accord a eu lieu après des âpres négociations. C’est le moment de transformer ces convoitises étrangères en opportunité de développement à travers un leadership responsable, visionnaire et surtout, la maîtrise parfaite du système international.
Il faut une diplomatie intelligible et stratégique, qui va se muer le pyromane (multinationales) au sapeur-pompier.

Certes, les USA ont joué un rôle déterminant pour la signature de cet accord de paix RDC–Rwanda, car au regard des enjeux internationaux actuels et face au monde multipolaire (Chine, Russie, Corée du Nord, etc.), les USA ont l’intérêt de ce deal et ne doivent pas laisser à une autre puissance de gérer largement les ressources naturelles.
C’est mieux de signer les accords des minerais avec les USA en lieu et place de la prédation (minerais de sang) et la guerre indéterminable. Cet accord minier avec les USA profitera aussi à la RDC pour son développement.

Cet accord tient compte du respect de l’intégrité territoriale et des attributs de la souveraineté des États, et à tout moment, la révision peut être intervenue.

En cas de désaccords entre RDC et Rwanda, le comité de surveillance conjointe, composé des USA, du Qatar, de l’Union africaine, étant un organe de mise en œuvre de l’accord, peut arbitrer et trancher tout litige. Les USA doivent veiller à l’application effective de cet accord, pour ne pas être dans une logique « après l’accord égale avant l’accord », en vertu des intérêts et des calculs qui poursuivent en RDC, qui sont des règles d’or des relations internationales.

Certes, lors de la sécession katangaise et du Sud-Kasaï, les USA et l’ONU avaient facilité la réunification du Congo par leur intervention, y compris du dialogue intercongolais à Sun City, en mettant un Américain, William Swing, à la tête du Comité international d’accompagnement de la transition (CIAT).
Les USA ont déjà joué un rôle crucial dans l’avènement de la paix en RDC.
La RDC doit profiter de cet accord de paix pour mettre en place :

Une armée dissuasive, républicaine, professionnelle ; Renforcement du réseau diplomatique ; L’industrie militaire (fabrication d’armes, des engins militaires, etc.) ; Recrutement des militaires, au moins 50 000 par an ; Des services de renseignement fiables et mieux équipés ; La transparence dans la gestion des choses publiques pour avoir un budget conséquent.

C’est un défi à relever pour faire du Congo un État puissant dans le monde et en Afrique.
La signature de l’accord RDC–Rwanda n’est pas un moment de liesse, car la véritable paix viendra lorsque la RDC s’organisera économiquement et militairement. C’est le moment de la prise de conscience collective et de l’éveil national pour le décollage du Congo à l’unité nationale.
Lumumba ne disait-il pas : « Un Congo uni, pays fort » ?

Bettens Ntumba, analyste politique

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