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18 novembre, 2025 - 03:29:13
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Julien Paluku plaide pour l’accélération des routes RDC–Ouganda au segment de haut niveau de la CIRGL

En prenant la parole au segment de haut niveau sur l’intégration économique régionale, organisé en marge du 9ᵉ Sommet de la CIRGL à Kinshasa, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a livré une analyse ambitieuse du potentiel commercial entre la RDC et l’Ouganda. Il a affirmé que la construction des routes reliant les deux pays pourrait porter les échanges bilatéraux à 1,5 milliard de dollars par an dans les dix prochaines années, contre 800 millions actuellement. Porté par la dynamique des populations frontalières, stimulé par la montée en puissance du cacao congolais et renforcé par les complémentarités industrielles, ce pari infrastructurel s’inscrit au cœur de la stratégie régionale défendue par Kinshasa : faire des corridors routiers les moteurs d’une intégration économique durable et d’un développement partagé dans la région des Grands Lacs.

À la veille du 9ᵉ Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), la capitale congolaise a accueilli vendredi 14 novembre un segment de haut niveau consacré à l’intégration économique régionale. Devant les délégations des États membres, des experts et des opérateurs économiques, le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a porté un message clair : le développement des routes transfrontalières entre la République démocratique du Congo et l’Ouganda constitue l’un des leviers les plus puissants pour transformer le commerce régional.

Selon le ministre, l’impact attendu de ces infrastructures dépasse largement la seule fluidification des échanges. « La construction de l’ensemble des routes entre la RDC et l’Ouganda permettra d’accroître le volume des échanges bilatéraux pour atteindre 1,5 milliard de dollars par an d’ici cinq à dix ans », a-t-il affirmé. Aujourd’hui, ces échanges sont évalués à 800 millions de dollars annuels, un montant déjà significatif mais encore en deçà du potentiel offert par la géographie, les complémentarités économiques et la vitalité des zones frontalières.

Julien Paluku a insisté sur le rôle déterminant des populations vivant le long des corridors. « Ce sont elles qui, par leur dynamisme, poussent naturellement à l’intégration », a-t-il expliqué devant les experts et membres des délégations. Pour Kinshasa, accompagner ce mouvement spontané par des infrastructures fiables représente à la fois un impératif économique et un choix politique assumé : stabiliser la région par le développement.

Des corridors pour structurer une intégration durable

L’intervention du ministre s’est également attardée sur les secteurs déjà porteurs. Le cacao congolais, dont la culture s’intensifie dans les régions de Beni et de l’Ituri, occupe une place centrale dans cette dynamique. « En 2024, la tonne de cacao s’est vendue à près de 10 000 dollars. La RDC a exporté environ 80 000 tonnes provenant notamment de Beni-Ituri », a rappelé Julien Paluku. Ce niveau de production et de prix confère au pays un poids croissant sur le marché international et renforce son rôle dans les échanges régionaux.

L’Ouganda, a-t-il souligné, s’approvisionne déjà abondamment en produits congolais destinés à alimenter son industrie, qu’il s’agisse de matières premières ou de produits agricoles. À l’inverse, la RDC importe du marché ougandais une gamme variée de produits manufacturés, dont la demande ne cesse de croître dans les centres urbains congolais. Pour les deux pays, la consolidation des routes signifie un gain immédiat : réduction des délais, baisse des coûts de transport, sécurisation des circuits, stimulation des investissements, et surtout intégration plus forte des économies locales dans les chaînes de valeur régionales.

Les routes ne sont pas seulement des outils logistiques. Elles structurent le développement des villes et des agglomérations situées le long de la frontière, créent des pôles économiques secondaires et renforcent l’accès aux services. Pour le gouvernement congolais, elles représentent des « infrastructures de paix », capables de favoriser la stabilité par la croissance.

Le segment de haut niveau de la CIRGL s’inscrit dans ce cadre stratégique : faire de l’intégration régionale un outil de souveraineté économique. En exposant son analyse et en partageant des projections chiffrées, Julien Paluku a envoyé un message politique sans ambiguïté : la RDC entend jouer un rôle moteur dans la région des Grands Lacs, non par la confrontation, mais par l’interconnexion, la coopération et la valorisation de ses ressources.

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