La République démocratique du Congo poursuit sa stratégie d’ouverture commerciale. À Lusaka, en marge de la 46ᵉ réunion du Conseil des ministres du COMESA, Kinshasa et Lusaka ont signé un accord bilatéral majeur pour la construction et l’opérationnalisation de postes transfrontaliers à arrêt unique, de Kasumbalesa à Mokambo. Une étape décisive pour un pays qui, après avoir ratifié l’Accord de facilitation des échanges de l’OMC, cherche à consolider sa place dans le commerce international. En misant sur la réduction des délais, la simplification des procédures et l’amélioration de la compétitivité des produits congolais, le gouvernement affiche sa volonté de transformer les frontières en leviers de croissance plutôt qu’en goulets d’étranglement. Julien Paluku, ministre du commerce extérieur, salue la « détermination » du président Tshisekedi et de son homologue zambien, Hakainde Hichilema, à dynamiser un volume d’échanges dépassant désormais le milliard d’euros. Un signal concret d’intégration régionale et de modernisation économique.
La République démocratique du Congo franchit un nouveau cap dans sa stratégie d’intégration économique régionale. Jeudi 4 décembre 2025, à Lusaka, un accord bilatéral a été signé entre la RDC et la Zambie pour la construction et l’opérationnalisation de plusieurs postes transfrontaliers à arrêt unique — Kasumbalesa, Kambimba, Sakanya, Kipushi et Mokambo. La signature s’est déroulée en marge de la 46ᵉ réunion du Conseil des ministres du COMESA, consacrée cette année à la modernisation des infrastructures de facilitation du commerce.
Le ministre du commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, représentant la RDC, et son homologue zambien du commerce et de l’industrie, Chipoka Mulenga, ont paraphé l’accord, présenté comme un chantier structurant pour fluidifier les échanges entre les deux pays. Cette initiative s’inscrit directement dans la continuité de la ratification par la RDC de l’Accord sur la facilitation des échanges de l’OMC, étape cruciale dans la mise à niveau du pays face aux exigences du commerce mondial.
Les postes à arrêt unique (One-Stop Border Posts) constituent un levier essentiel pour réduire les délais d’attente, harmoniser les procédures douanières et améliorer la sécurité des flux commerciaux. Leur construction marque une rupture avec les pratiques administratives fragmentées qui, des années durant, ont freiné la compétitivité des produits congolais.
Faire des frontières un outil de croissance
Pour Julien Paluku, l’impact de ces infrastructures dépasse largement l’aspect logistique. « La simplification des contrôles et la réduction des coûts permettront de renforcer la compétitivité des produits made in DRC sur les marchés internationaux », a-t-il souligné. Le ministre salue la « détermination du président Félix Tshisekedi et du président Hakainde Hichilema » à densifier un commerce bilatéral évalué aujourd’hui à plus d’un milliard d’euros.
Cette dynamique, ajoute-t-il, témoigne d’une volonté politique partagée : transformer les frontières en plateformes de développement économique et non en zones de friction. Elle permet également de rééquilibrer les échanges régionaux, dans une période où la RDC cherche à diversifier ses partenaires et à mieux valoriser ses exportations.
De son côté, le ministre zambien Chipoka Mulenga a salué une coopération « qui renforce l’intégration au sein du COMESA » et ouvre la voie à un marché plus fluide et plus compétitif dans l’espace Afrique australe et orientale.
Un outil pour une intégration régionale plus ambitieuse
L’accord intervient alors que les États membres du COMESA multiplient les initiatives pour moderniser les corridors commerciaux et harmoniser leurs politiques douanières. Pour la RDC, il représente une avancée stratégique : non seulement il fluidifie les échanges avec un partenaire essentiel, mais il renforce également sa position au sein d’un bloc économique représentant plus de 500 millions de consommateurs.
Alors que les besoins en infrastructures restent immenses et que la diversification économique demeure un défi majeur, Kinshasa voit dans cet accord un socle concret pour moderniser ses frontières, accroître ses exportations et attirer des investissements dans les chaînes de valeur industrielles.
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