“Si la CENI ne comprend pas la pertinence de notre insistance pour renforcer la confiance au sein de la population, si elle minimise la perception de son travail dans l’opinion, à moins qu’il y ait des correctifs significatifs, je crains qu’elle fasse le lit d’un environnement fertile pour une révolution qui n’attendra qu’un leader courageux”, alerte, invité du Magazine Face-à-Face sur Top Congo FM, Monseigneur Donatien Nshole.
“Beaucoup de gens ne veulent pas aller aux élections. Nous allons travailler pour les convaincre. Mais si on va aux élections dans ces conditions de méfiance, moi, je ne serai pas surpris qu’après les élections, nous puissions vivre une crise que tout le pays va regretter”, prévient le porte-parole de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Qui estime que “nous voulons tout simplement aider la CENI. Dieu me voit, personnellement, je n’ai rien contre le président Kadima. Nous ne pouvons pas nous engager dans une voie pour faire du mal au pays. C’est méconnaitre cette église que lui prêter des intentions de mettre le pays sur la voie du chaos”.
Manara, traître et problème
Mgr Donatien Nshole refuse de répondre au deuxième vice-président de la CENI, Didi Manara, qui l’avait accusé de jouer le jeu des rebelles du M23 et d’être membre de l’opposition et de déstabiliser le pays.
“Je serais plus à l’aise si c’était le président, le 1er vice-président ou le rapporteur de la CENI qui l’aurait dit. Malheureusement, celui qui l’a dit, dans la littérature de ce processus électoral, je parle de Manara, sera mentionné comme un des problèmes”, lance Mgr Donatien Nshole.
“L’histoire retiendra qu’il a trahi sa famille politique. Je crois qu’une parole venant de lui n’est pas vraiment à prendre au sérieux”.
Travail d’observateurs
“Ce que nous voulons est simple. Comme observateurs, nous ne demandons pas à la CENI de nous donner son fichier. Nous venons de proposer un logiciel qui ne servira qu’à une sélection d’un échantillon de façon automatique. Dans ce fichier, on aura les noms des enrôlés et leurs adresses. Deuxième étape, nous allons dans la rue, nous prenons les électeurs qui ont des cartes d’électeurs et nous les enregistrons et nous rentrons à la CENI pour vérifier s’ils se retrouvent réellement dans le fichier”, explique Donatien Nshole dont l’institution, en collaboration avec l’Église du Christ au Congo (ECC), exige un audit citoyen du fichier électoral.
“Nous ferons tout simplement le travail de l’observateur. Ce n’est même pas un grand audit. On n’a pas compris que cela ait soulevé les agitations”, indique-t-il.
“Nous voulons aller aux élections qui soient crédibles, transparentes et apaisées. Cela a un coût. S’en tenir à la date sans remplir ces conditions, cela n’a pas de sens. J’ai toujours soutenu qu’en cas de force majeure, un petit retard pour améliorer ne ferait pas du mal au pays. S’il faut aller de l’avant avec cette perception, la CENI pourra publier les résultats qui seront peut-être bons, mais le président de la République (sera) élu dans les doutes”, signale Monseigneur Donatien Nshole.
Conseil à Martin Fayulu
Martin Fayulu
“Selon certaines informations, on continue à nettoyer le fichier. Peut-être que la CENI est consciente que son fichier n’est pas bon et continue à l’améliorer. Tant mieux. La CENCO et l’ECC n’ont pas décidé de quitter le processus comme certains politiciens l’ont fait. Il y a d’autres étapes aussi importantes”, révèle-t-il.
“Le conseil que je donne à Martin Fayulu est que le fichier peut être ce qu’il est, mais si on prend des dispositions pour une bonne observation et qu’on affiche les résultats, le défi sera dans la défense du vote de la population. Nous devons tirer leçon de l’expérience passée. Cette fois-ci, le défi est que nous devons être présents dans tous les centres”.
Les mains liées de Dodo Kamba
“Je ne sais pas à quel niveau se trouve la division avec les autres confessions religieuses. Il y a de la divergence dans les discussions. Ce qui se faisait au nom de la plateforme religieuse n’avait plus rien de religieux, c’est pourquoi l’Église catholique s’est retirée”, se souvient le secrétaire général de la CENCO, qui s’est retirée de la plateforme des confessions religieuses dirigée, aujourd’hui, par le prophète Dodo Kamba.
“Mais nous sommes ensemble. On peut prier ensemble. On peut se retrouver ensemble pour organiser les œuvres de charité. Seules les questions socio-politiques socio-politiques nous divisent. Tout simplement parce que nous avons constaté, et je le confirme, que nos frères ont des mains liées”, déplore-t-il.
“Quand j’ai lu le discours de Monseigneur Bokundua (président et représentant légal de l’ECC) à l’ouverture à la clôture de leur synode, j’ai vu que nous avons dans le fond la même doctrine sociale. Et c’est ce qui nous met à l’aise pour travailler avec les protestants. C’est peut-être ce qui manque à d’autres églises”.
Dénis Kadima, expertise avérée
Denis Kadima, président de la Ceni
“Quand il était question de la mise en place du bureau Kadima, nous n’avons pas contesté son expertise. Jusqu’aujourd’hui nous lui reconnaissons d’ailleurs cette expertise. C’était juste par le fait que sa candidature était portée par les politiques. Mais, cela ne veut pas dire qu’il ne va pas bien travailler. Voilà pourquoi nous sommes allés chez lui pour lui dire que ce qui s’est passé est passé, maintenant le pays a intérêt que nous soyions des alliés, que nous travaillions ensemble et regardions dans la même direction”.
Top Congo FM / MCP, via mediacongo.net