“Impossible n’est pas congolais”, a tranché Zeina Mina, la directrice du Comité international des Jeux de la Francophonie, marquée par la détermination de réussite des Congolais, là où beaucoup de sceptiques à l’étranger ont prédit un échec cuisant. Elle ne s’est pas empêchée de vanter le miracle congolais.
Le Congo change, a clamé l’emblématique Gims qui a enflammé la veille de la clôture des Jeux, les nuits de la Francophonie. Deux semaines seulement, le pays a offert une autre image au monde. Des infrastructures remarquables ont été construites bien qu’à la va-vite, reconnaissons qu’elles reflètent tout de même l’image d’un Congo ambitieux, un pays appelé à jouer les premiers rôles en Afrique et dans le monde.
Seule la volonté suffit
L’exemple de l’organisation des Jeux de la Francophonie à Kinshasa constitue une leçon pour les dirigeants politiques. “Si on veut, on peut”. Le sprint impressionnant lancé les deux dernières semaines pour la finalisation des travaux pousse les Congolais à croire que leurs dirigeants politiques les bernent parfois. Si on mettait le même engagement dans tous les secteurs de la vie, le pays prendrait un autre élan. Au four et au moulin, Félix Tshisekedi a poussé pour que le deadline soit tenu. Ministres, mandataires publics, organisateurs locaux, entrepreneurs, ouvriers, bref le peuple tout entier a cravaché pour relever l’énorme défi. “Il y a cru -Félix Tshisekedi, nous y avons cru et avec lui avons posé le « béton » puis la « fondation » d’une nouvelle histoire. Grâce aux Jeux, autour du drapeau, nous avons consolidé notre unité, renforcé notre fierté. Le monde pris à témoin, d’un avenir plein d’espoir”, a salué Muyaya parlant d’une “mission accomplie”.
En clair, les Congolais ont passé un message à ceux qui les regardent d’en haut, que ce pays est capable de beaucoup. Jamais, ce peuple n’a été si fier de son pays. Ce ressenti collectif au développement du pays doit être un déclic pour que demain, ne soit plus comme aujourd’hui.
Et si on maintenait le même rythme
Le pari est réussi. Mais, il faut maintenir le même rythme dans la construction des infrastructures avec le même suivi du sommet à la base. Avec une telle dynamique, dans cinq ans, on parlera d’un autre Congo. Les dépositaires du pouvoir public doivent être habités par l’esprit du patriotisme. Des esprits lucides questionnent cependant : “Si pour les Jeux de la Francophonie, l’implication des autorités a été manifeste, mais pourquoi une certaine léthargie est tolérée dans le suivi et l’exécution des travaux d’utilité publique”. “Est-ce la mauvaise foi ?”. S’ils ont démontré cette résilience à la Francophonie, mais pourquoi ne le font-ils pas au quotidien dans la gestion de la res publica ? Il est clair que quand le challenge nous imposer pour la réussite des Jeux de la Francophonie sera permanent dans le mental des Congolais (peuple comme dirigeants), un cap vers le bien-être collectif sera franchi.
Le civisme ressuscité
Avec les Jeux de la Francophonie, les Congolais ont extériorisé le bien qu’ils pensent de leur pays, le souci de protéger leur patrimoine commun. Une sorte d’autosurveillance s’est imposée. Pas question de salir les murs de nouveaux gymnases, pas de comportement qui peut heurter la morale, interdiction d’uriner dans les sites des Jeux…, autant d’exemples qui démontrent que si le peuple est conscient de son devenir, le changement sera non seulement rapide, mais il ira de soi. Le moment est bien choisi pour que le ministère de la Citoyenneté amplifie le message de civisme afin de garder cette flamme allumée. La protection des biens publics relève aussi bien de la responsabilité citoyenne que de l’État, lequel est appelé d’ailleurs à sensibiliser au quotidien la population. Il est inadmissible de constater que pour des contradictions politiques, les citoyens égarés s’en prennent aux biens publics. Ce qui nous régresse au lieu de nous avancer. Si la pratique a été tolérée à un moment de l’histoire politique de notre pays, il faut dès à présent arrêter la dérive et repartir sur des nouvelles bases. Un peuple qui aspire au développement porte des valeurs qui le nivellent vers le haut.
Halte aux détournements
Le Congo-Kinshasa a tous les atouts pour prétendre réussir une mutation rapide. Le seul cancer qui bloque sa bonne marge de progression se nomme “corruption, détournements et fraude”. Moins de détournements de la part de dirigeants politiques et avec une bonne vision, le pays accélérera son développement. Voilà pourquoi l’IGF et d’autres structures de contrôle doivent sévir les brebis galeuses qui viennent au pouvoir non pas pour servir la communauté, mais plutôt pour se remplir les poches. En première ligne, le président de la République doit prêcher ses ministres. Une charte anticorruption, anti-détournement sera l’épouvantail pour ceux qui sont habitués par la mafia. Le redécollage de ce pays dépend de la volonté des gouvernants, mais surtout de la conscience de sa population. Une fois, ses deux éléments réunis, le pays prendra une belle trajectoire.
Le pari réussi
Pour une fois, le Congo a réussi son pari. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts avant ce succès. Certes, il y a eu quelques ratés, mais globalement les Jeux de Kinshasa ont été une réussite. À voir la ferveur populaire et l’appropriation des Jeux, le pays a marqué des points positifs surtout qu’un régime totalitaire de la région a manigancé misant à tout prix sur l’échec de la RDC pour reprendre l’organisation. Un véritable camouflet pour ceux qui pensaient que les Congolais n’étaient pas capables du meilleur. À l’occasion de ces Jeux, les athlètes qui ont séjourné dans la capitale de la “rumba”, repartent sûrement avec une belle impression de ce pays nanti et bondé de richesses. Tshisekedi a cru, Tshisekedi a tenu et Tshisekedi peut se frotter les mains d’avoir gagné son pari.
Mediacongo.net