Lors d’un entretien médiatique sur les élections générales de 2023, l’Observatoire des dépenses publiques (Odep) estime que les chiffres très élevés des candidatures au niveau de la présidentielle, des législatives, provinciales et locales n’est nullement l’expression d’une avancée démocratique, c’est plutôt un signe de défaillance de l’Etat congolais.
Pour l’Odep, la prolifération des candidatures observées lors de ce processus électoral ne démontre nullement des personnes aspirant à assumer des fonctions publiques, mais des chômeurs en quête d’emploi. Elle a également interpellé les autorités sur leur bilan de cinq ans, qui n’a pas amélioré le bien-être du peuple.
Son directeur de conseil d’administration, Florimont Muteba, Indique que la course des jeunes congolais constaté vers la politique lors ce processus électoral doit être interprété comme le chômage dont ils font face, ceci est un signe d’un pays pauvre.
« Il ne s’agit pas du tout de personnes aspirant à la fonction publique, mais plutôt des personnes en quête d’emploi. Dans cette grande pauvreté, les gens voient ces salaires mirifiques perçus par nos députés et dirigeants et se disent que même eux peuvent accéder à cette aubaine. Ces 100 000 candidats pour quelques postes de travail sont au chômage et veulent également participer à cette gabegie financière » a-t-il souligné
Pour lui, une politique publique adéquate et du développement pouvait permettre aux jeunes de s’investir dans l’entrepreneuriat, et dans tant d’autres domaines de la vie, en vue de gagner leur vie en-dehors de la politique.
« Dans un pays où le développement avance, où l’on peut créer son entreprise, où l’État peut impulser l’emploi grâce à des politiques publiques adéquates, les Congolais ne devraient pas être confrontés à cette situation. Regardez les Libanais et autres qui viennent chez nous, pour s’enrichir, mais comment font-ils leur argent au Congo ? Pourquoi les Congolais ne peuvent-ils pas prospérer chez eux ? Au lieu d’aller courir derrière un poste, bien que 21 000 USD pour un député puisse sembler excessif, cela découle de notre statut de pays pauvre, où le développement a été stagnant ces cinq dernières années. Quel est le bilan de ces cinq dernières années ? », s’est-il interrogé.
Jean-Baptiste Leni