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Kinshasa
24 novembre, 2024 - 23:04:56
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SociétéLa une

À la rencontre des commerçantes du Marché Somba Zigida à Kinshasa

Vendeuses au marché Somba Zigida, ces vaillantes femmes proviennent de différentes communes de la capitale Kinshasa pour acheter puis revendre leurs produits, en majorité les légumes, aux consommateurs. Cette activité génératrice de revenus, leur permet de scolariser et de nourrir leurs enfants. Rencontre avec ces commerçantes, qui loin des projecteurs, exerce un métier renfermant moult secrets.

Marché Somba Zigida, à Kinshasa. Il est 6 heures du matin. De part et d’autre, les commerçantes étalent leurs marchandises pour accueillir les premiers clients sous le brouhaha.

Dans les différentes rues, les porteurs des colis oscillent. Marcher dans certaines avenues de ce lieu de négoce donne l’impression de déambuler dans le dédale des ruelles du grand marché Zando où les acheteurs s’agglutinent au moment des préparatifs des festivités de fin d’année ou de la rentrée scolaire.

Ce vendredi 8 septembre 2023, Irène Mavula, 38 ans, vend ses aubergines dans une ambiance de bon enfant. Très matinale, c’est depuis 4 heures du matin qu’elle a foulé ses pieds dans son endroit de travail. Entreprenante, la jeune vendeuse Kinoise a tenu à respecter la règle de sa profession : « Avant comme cela, on arrive au marché Somba Zigida, c’est pour être le premier à avoir les marchandises, légumes, auprès des grossistes. Car, les autres mêmes arrivent vers 3 heures du matin pour entrer au dépôt, si tu arrives à 5 heures, tu trouveras toutes les marchandises épuisées », confie, celle qui a été enrôlée dans ce travail par sa mère, qui vend également dans ce marché jusqu’à aujourd’hui.

Situé au coin des avenues Dima et du Plateau dans la commune de Kinshasa, le marché Somba Zigida figure parmi les 5 plus grands marchés de la capitale Kinshasa. C’est en ce lieu qu’une grande partie de la population se ravitaille en fruits et légumes. Il tire sa renommée d’un des pires accidents de l’aviation, le 8 janvier 1996, occasionnant la mort d’environ 400 personnes et 500 blessés, dans un déluge de feu et de flammes.

Au marche Somba Zigida a KinshasaVêtue d’un t-shirt noir à manches courtes, Irène Mavula a déjà totalisé une année depuis qu’elle vend dans ce lieu de négoce. Habitante de la commune de Makala et mère de 4 enfants, qu’elle nourrit et scolarise. Cette jeune dame explique que pour quitter son domicile à ces heures très matinales, elle se fait accompagner d’un policier afin d’assurer sa sécurité. « Je quitte la maison à 4h 20 minutes, et quand j’arrive au marché, je trouve déjà plusieurs personnes. Je ne sors pas moi même, je sors avec mon mari et un policier », révèle ce trentagénaire, qui par ailleurs renchérit que travailler dans ce logiciel est une porte ouverte à un grand succès. Car, ses marchandises finissent tôt et elle regagne également son domicile tôt. « À l’heure à laquelle on sort, c’est bien. On vend nos marchandises vite et souvent je rentre à la maison à 8 heures de fois 9 heures. Tout dépend de Dieu, de fois je peux quitter aussi à 14 heures mais personne parmi nous ici a déjà vendu jusqu’au soir », explique Irène, qui renseigne d’avoir acheté sa place de vente à 30 USD, pour laquelle elle débourse 1000 Franc Congolais (FC) de taxe par semaine.

À quelques mètres de sa table, on rencontre une dame assise sur une chaise en plastique à côté de ses marchandises : les oignons. Visage fatigué et très méfiante, elle ne souhaite pas être identifiée. Mais quand nous lui posons la question de savoir la raison de son avènement très matinal au marché, une minute passe avant sa réponse. « C’est parce que les commerçantes de beaucoup de communes, Kimbanseke, Ngaba, etc., viennent acheter les marchandises, ici. A cinq heures quand on arrive, on trouve déjà tous les camions des denrées alimentaires. Ce qui crée cette affluence des commerçantes, ici. Car, le marché Sombra Zigida c’est un marché de solde : on vend les produits à un prix bas », explique-t-elle sous anonymat. Comme Irène Mavula, elle renseigne également d’être accompagnée des policiers au moment de quitter son domicile pour le Marché Somba Zigida.

Toutefois avec les succès que certaines femmes commerçantes de ce Marché rencontrent dans un tel rythme de vie, rien n’indique actuellement qu’elles faibliront dans un futur proche. Il faudrait encore attendre quelques années pour vivre une autre réalité. Car, parmi elles, beaucoup affirment de n’éprouver aucune difficulté dans l’exercice de leur activité.

CK

 

 

 

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