Au lendemain de la déclaration faite par l’informateur et secrétaire général du parti présidentiel, Augustin Kabuya, annonçant son intention de concourir pour le poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale, tout en affirmant avec assurance que son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), obtiendra incontestablement la Primature en raison de son score électoral indiscutable au sein de l’Union sacrée, la compétition pour les autres postes clés au sein des institutions s’annonce ardue. De la présidence de l’Assemblée nationale à celle du Sénat, il s’agit d’une véritable conquête ouverte aux prétendants arrivés en deuxième position. L’UNC de Vital Kamerhe, l’AFDC-A de Modeste Bahati, le MLC de Jean-Pierre Bemba, l’AB de Sama Lukonde… Le point crucial réside dans le fait que la fidélité, la loyauté et l’engagement nécessaires pour concrétiser la vision du chef de l’État doivent prévaloir et surpasser les éventuelles frustrations. Car ces dernières seront inévitablement présentes. Seul le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, devra exercer un arbitrage éclairé afin d’équilibrer les ambitions des uns et des autres, tout en consolidant sa coalition politique majeure, l’Union sacrée de la nation.
Les ambitions sont intrinsèquement liées à la vie politique. C’est pour dire qu’on ne s’engage pas en politique simplement pour se positionner. On y entre parce que l’on a un rêve, un idéal, et des ambitions. Il est tout à fait légitime de les nourrir. Elles ne doivent pas être perçues comme intimidantes.
« Nous disposons d’une vaste majorité. Tout le monde n’aura pas le même rôle, tout le monde n’occupera pas le premier plan. Tout le monde ne sera pas ministre, tout le monde ne sera pas directeur général… L’essentiel ici est de faire progresser notre pays ». Ces propos du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, en réponse à la question posée par le journaliste Pitshou Mulumba d’Infos27 lors d’un briefing presse organisé jeudi 22 février au studio de la Télévision nationale congolaise (RTNC), continuent de marquer les esprits des acteurs engagés dans la bataille pour les postes au sein de sa majorité, l’Union sacrée de la nation où plusieurs ambitions se dessinent.
Avec déjà l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) à la Primature, les déclarations de l’informateur et secrétaire général du parti présidentiel semblent indiscutables. Cependant, cela génère une bataille acharnée au sein de l’Union sacrée de la nation pour conquérir les autres postes clés dans les institutions gouvernementales. Les partisans de Bahati ont été les premiers à briser le silence en diffusant sur internet une liste recensant le nombre d’élus issus de leur regroupement politique avec toutes les affiliations au sein de l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC). Un message qui, selon eux, met fin au débat sur la force politique qui devrait prendre la présidence de la Chambre basse du parlement.
Du côté de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, une tendance à la tranquillité semble prévaloir pour le moment, mais pour combien de temps ?
Déjà, des voix s’élèvent pour souligner le travail remarquable accompli par Vital Kamrehe lors de la réélection de Félix-Antoine Tshisekedi dans des bastions réputés hostiles au pouvoir.
Dans cette nouvelle configuration attendue, Jean-Pierre Bemba et son Mouvement de libération du Congo (MLC), tout comme Sama Lukonde à la tête de son groupement politique Agissons et Bâtissons (AB) ne sont pas hors course. Et parmi ceux qui doivent demeurer politiquement actifs, Christophe Mboso est certainement pris en compte. À plus de 80 ans, ce vieux routier n’a pas encore l’intention d’abdiquer. L’argument majeur avancé par ses partisans reste son rôle crucial dans le basculement difficile de la majorité en faveur du président Tshisekedi lors de la législature précédente. Ainsi, pour Mboso, reprendre les rênes de la Chambre basse du Parlement serait simplement une reconnaissance méritée pour les hauts faits accomplis à l’Assemblée nationale sous sa direction.
Dans tous les cas, il est impératif de distinguer clairement l’arène politique de celle de l’humanitaire. Il apparaît évident que, au-delà de la volonté d’accéder au pouvoir, la motivation première des acteurs engagés réside dans leur capacité à mettre en œuvre des politiques et à gouverner le pays. Au sein de l’Union sacrée de la nation, les ambitions individuelles visant à contribuer au bien du pays à divers niveaux sont parfaitement légitimes. Seul le chef de l’État devra faire preuve d’un discernement éclairé pour concilier ces ambitions tout en renforçant sa coalition politique principale, l’Union sacrée de la nation.
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