Sous l’intertitre ” LES FAUX DÉPARTS (SR)” ou ” LES DÉPARTS AVANT LE COUP DE FEU “, le magazine ” ATHLÉTISME ” de la Fédération française d’athlétisme renseigne que lorsqu’un athlète part avant le coup de feu (starter), l’arbitre doit rappeler les concurrents en donnant un 2ème coup de feu. ” Les coureurs s’arrêtent et reviennent au départ pour se placer à nouveau. Le starter doit informer le ou les fautifs. Comme il ne peut y avoir qu’un seul faux départ dans une course, en cas de nouveau faux départ, le ou les fautifs seront directement éliminés. C’est le starter qui a la responsabilité de cette action. Ils devront quitter la zone de départ. Dans les épreuves combinées, chaque athlète à ‘droit’ à un faux départ “.
Ce qui est en train de se passer au pays depuis la publication, par la Ceni, de la liste définitive des candidats à la députation nationale ressemble à un faux départ collectif qui ne pourrait s’expliquer que par l’entêtement des intéressés.
En effet, en dépit du rappel à l’ordre de la Ceni au travers de son communiqué du 20 septembre 2023 et de l’avertissement du Csac du 26 du même mois aux médias pour dissuader toute initiative allant le sens d’une campagne électorale prématurée, personne ne semble vouloir revenir sur les starting blocks. Jusqu’à ce 30 septembre 2023, rien n’y fait : à Kinshasa, par exemple, on continue même à imprimer des bâches et à les placer aux quatre coins des districts considérés comme circonscriptions électorales : Tshangu, Lukunga, Funa et Mont Amba.
Avec l’outil informatique, chacun se croit libre de réaliser son portrait, d’y imprimer son numéro pour sa circonscription électorale et le diffuser largement au moyen des réseaux sociaux, défiant de ce fait Denis Kadima et Christian Bosembe. De quoi inquiéter Dieudonné Kamuleta, président de la Cour constitutionnelle, organe judiciaire en charge des contentieux électoraux.
Ce serait faire injure aux compatriotes déterminés à ” sauver le peuple ” que de trouver dans leur comportement la preuve de la frénésie liée à des préoccupations pécuniaires.
A la différence des députés nationaux fin mandat – (ils viennent d’arrêter prématurément le débat sur le projet de loi des finances 2023-2024 au motif que la messe est dite), les candidats à la succession pourraient ne pas espérer percevoir les fameux émoluments de USD 21.000, primes comprises. Ils doivent se préparer à moins. A la limite au tiers, pire au quart.
Cependant, le vrai danger s’annonce plutôt avec l’Intelligence artificielle (IA). A l’instar du Changement Climatique (CC) qui bouleverse l’humanité en référence aux drames qui viennent de se produire autour de la Méditerranée (Grèce, Maroc, Lybie), l’IA va faire de gros ravages !
Depuis deux décennies, la manipulation informatique est devenue une obsession pendant les élections principalement en Occident. Sont soupçonnés d’en être les concepteurs et planificateurs : Russes, Chinois, Nord-Coréens, Iraniens et même Israéliens.
Coup de chapeau alors à l’Editorialiste du quotidien ” LA PROSPÉRITÉ ” pour son article du 28 septembre 2023 intitulé ” Scrutins et Ntic !”. L’auteur prévient : ” A l’approche des élections en République démocratique du Congo, nul n’est à l’abri de l’évolution du numérique et de nouvelles technologies à travers le monde. En recherchant la technicité des scrutins, il existe des officines qui tournent à plein régime pour à la fin déformer les résultats. Le Département d’Etat qu’on croyait être à l’abri s’est retrouvé une fois pris au piège. Plutôt que les nouvelles technologies, les Etats-Unis ont appelé au comptage manuel.
Plus d’une fois, les partis en lice ont mis en cause les résultats publiés par la Cour constitutionnelle. Dernièrement, Trump a crié à la tricherie contre l’élection de Biden. Il s’en est suivi des troubles et les USA en paient encore le prix. Une situation qui a créé un fossé dans la classe américaine. L’effet de contagion a été vite maitrisé au Brésil.
La République Démocratique du Congo a introduit pour la première fois la Machine à voter. L’opposition avait crié à la fraude anticipée. Mais, c’est plus tard qu’on a compris qu’il fallait maintenir cette nouvelle technologie expérimentée dans le pays de Lumumba en 2018. Pour 2023, pas de doute sur cette nouvelle technologie, mais on veut l’accompagner par le système traditionnel en exigeant la publication des résultats bureau par bureau, en présence des témoins de chaque candidat.
Déduction fondée de l’Editorialiste : ” Il y a à craindre pour les prochaines élections. Kadima devra donner toutes assurances pour que toutes ses publications soient tout au moins certifiées pour qu’elles ne soient pas plus tard taxées de Fake News”.
Certes, il y a la nouvelle loi sur le Numérique. Elle se tient en gendarme pour nous rassurer.
Il y a toutefois un bémol à obsever au regard de la gestion sécuritaire et judiciaire des évènements autour de l’assassinat de Chérubin Okende.
La loi sur le Numérique est totalement malmenée par ceux qui ont la responsabilité de son exécution et de son interprétation. Un premier journaliste a été interpellé pour une question d’heure de tweet sans que les personnes l’ayant livré en pâture à la Justice ne soient, elles, entendues pour relais des faussés via les moyens informatiques.
Rien ne rassure de la capacité des Pouvoirs publics d’épargner les Congolais de la mésaventure de la fraude électorale électronique, le moment venu.
Avec les ravages prévisibles de l’IA, tout, mais alors tout peut arriver. Notamment des résultats électoraux fabriqués dans des officines criminelles. Est-ce une raison de ne pas organiser les élections ? Pas du tout. Les élections doivent absolument avoir lieu, mais dans la discipline imposée par le pouvoir organisateur, en l’occurrence la Ceni. Malheureusement, l’entêtement des candidats à ne pas obtemperer à la mise en garde de la Centrale électorale et surtout les médias en ligne à celle du Csac ne présage rien de bon.
L’autorité (Etat congolais) doit réagir rapidement en commençant par ordonner la destruction pure et simple des affiches placées sur des lieux publics et la Céni disqualifier les candidats qui s’entêtent à s’exposer avec des numéros auto-octroyés. Les médias en rébellion contre la directive Csac doivent être suspendus.
La campagne électorale commence le 19 novembre 2023. Exactement dans 50 jours. L’attente n’est pas si longue pour qu’on s’agite sur les starting blocks. Si des candidats députés nationaux, appelés à devenir législateurs, se mettent déjà à marcher sur la loi de base (loi électorale), on ne voit logiquement pas en quoi, pourquoi et comment faut-il leur (re)faire confiance !
Omer Nsongo die Lema