Dans le cadre de la commémoration du 48e anniversaire de l’annonce de la Marche verte par Feu S.M. Hassan II, l’Institut Royal des études stratégiques (IRES) vient de publier un nouvel ouvrage : « Le Livre blanc sur la question du Sahara marocain ». Le document explore en profondeur les tenants et aboutissants du différend qui oppose le Maroc à l’Algérie, avec un accent particulier sur la question de la marocanité du Sahara. Présentant des arguments solides à la fois historique, politiques, sociologiques et juridiques, ce livre offre un éclairage unique sur ce conflit complexe, à quelques jours de son examen par le Conseil de sécurité de l’ONU.
L’ouvrage intitulé «Le Livre blanc sur le Sahara marocain», que vient de publier l’Institut Royal des études stratégiques, offre une perspective éclairante sur le différend complexe autour du Sahara marocain. Destiné aux diplomates marocains et aux défenseurs de l’intégrité territoriale du Maroc à l’intérieur du Royaume et à l’étranger, le «Livre blanc» se base, selon le directeur général de l’IRES, Mohammed Tawfik Mouline, sur «les réalités historiques, politiques, sociologiques et juridiques» qui sous-tendent ce dossier. La thèse de la marocanité du Sahara est, selon lui, présentée avec un argumentaire fort et solide.
Rédigé en quatre langues – arabe, français, anglais et espagnol –, ce document plonge dans les racines du conflit, réaffirme les fondements de la souveraineté marocaine sur ce territoire, décrit la situation actuelle des populations vivant dans la région et met en avant les progrès significatifs accomplis dans le domaine du développement sous la direction éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Il convient de souligner que «la publication de cet ouvrage coïncide avec celle du Rapport du Secrétaire général des Nations unies sur le Sahara et avant l’adoption par le Conseil de sécurité d’une nouvelle résolution sur cette question stratégique pour notre pays, dans un contexte mondial marqué par de grandes incertitudes et où la stabilité régionale devient cruciale», nous explique le directeur général de l’IRES, Mohammed Tawfik Mouline.
L’ouvrage s’articule autour de quatre parties
Cet ouvrage riche en informations se décline en quatre parties bien structurées. La première, «Le démantèlement colonial de l’Empire Chérifien aux 19e et 20e siècles», révèle que cet Empire disposait de frontières internationalement reconnues lors de sa colonisation. Elle rappelle aussi que les tribus du Sahara ont toujours été marocaines et que le Maroc a constamment respecté le droit international concernant la question du Sahara. S’inscrivant dans le prolongement de la Vision Royale, la deuxième partie met en lumière la situation actuelle au Sahara marocain. Elle souligne la primauté accordée au développement décentralisé, la dynamique portée par l’État et les stratégies plaçant l’être humain au cœur des priorités, aux échelles nationale et régionale. La troisième partie se penche sur la situation dans les camps de Tindouf, une zone de non-droit située sur le territoire algérien. Elle évoque aussi les divisions internes du polisario, lequel agit comme un facteur de déstabilisation dans l’espace sahélo-saharien. Enfin, le dernier chapitre démontre comment l’Algérie, partie prenante dans le conflit du Sahara, a instrumentalisé ce différend, en s’entêtant à l’alimenter au détriment de l’intégration maghrébine, et comment elle a systématiquement décliné la main tendue par le Maroc depuis l’indépendance. Ainsi, le « Livre blanc » adopte une approche à la fois historique, géopolitique et prospective pour éclairer sous tous les angles ce conflit complexe, qui oppose le Maroc à la fois au polisario et à l’Algérie.
Le Maroc, un État constitué depuis l’an 789
Le Livre révèle ainsi que, le Maroc, une nation qui remonte à l’an 789 avec la fondation du Sultanat de Moulay Idris 1er, possède une histoire millénaire, marquée par une évolution politique tout en préservant des éléments fondamentaux, notamment sa forme monarchique et son attachement aux principes du droit public musulman dans la conduite des affaires gouvernementales. Au fil des siècles, est-il expliqué avec des illustrations et des documents, la région du Sahara a joué un rôle crucial dans le développement de la nation. Dès le 11e siècle, la dynastie Almohade, originaire du Sahara, a établi le Sahara comme un pivot essentiel de l’État marocain, devenant un carrefour économique vital entre la Méditerranée et l’Afrique subsaharienne, favorisant ainsi des échanges culturels et commerciaux florissants.
La souveraineté du Maroc était traditionnellement ancrée dans la Bey’a, le serment d’allégeance au Sultan, plutôt que par des frontières géographiques rigides. Cependant, à la fin du 19e siècle, la colonisation européenne a entraîné la séparation du Maroc de certaines de ses régions, y compris le Sahara, qui était riche en ressources naturelles. Le Sahara a été détaché du Maroc, malgré les revendications de sa population en faveur de la marocanité, démontrent les rédacteurs du «Livre blanc».
Le Maroc récupère le Sahara grâce à une Marche verte pacifique
Le rapport souligne que depuis la fin du protectorat français en 1956, le Maroc n’a eu de cesse de revendiquer la décolonisation de son territoire, y compris le Sahara, réclamant le territoire situé entre Tarfaya au nord et le Cap Blanc au sud, couvrant une superficie de 266.000 kilomètres carrés. En 1975, l’Espagne a rétrocédé le Sahara au Maroc suite à la Marche verte, une manifestation pacifique de 350.000 citoyens marocains. Cependant, le conflit du Sahara demeure un défi complexe. Il oppose le Maroc non seulement au mouvement séparatiste armé, le Polisario, mais également, et de manière significative, à l’Algérie, qui soutient activement le Polisario à travers divers moyens, qu’il s’agisse d’aide militaire, diplomatique, financière ou médiatique. Cette situation a conduit à l’intervention des Nations unies dans l’espoir de parvenir à une résolution pacifique.
La construction de l’unité maghrébine prise en otage
Selon le rapport, il est impératif de reconnaître que ce conflit artificiel perturbe les relations entre le Maroc et l’Algérie, entravant la construction de l’unité maghrébine. De plus, il a des répercussions négatives sur les relations bilatérales des deux pays avec d’autres États, organisations régionales et internationales, y compris l’Union africaine, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest et les Nations unies. Le rapport souligne également que le maintien d’une milice armée dans la région, associée à des groupes criminels et terroristes, pourrait aggraver l’instabilité dans la région sahélo-saharienne, menaçant ainsi la stabilité du Maghreb, de l’Afrique, de l’Europe et du reste du monde. La main tendue par Sa Majesté le Roi Mohammed VI devrait être saisie pour ouvrir la voie à une paix durable et à la prospérité partagée.
En conclusion, ce livre met en lumière la nécessité de trouver une solution pacifique à ce conflit dans l’intérêt de tous. Le Maroc appelle à la réconciliation avec l’Algérie et à la paix. En rétablissant sa souveraineté sur le Sahara, le Maroc aspire à favoriser le développement de la région, ce qui serait bénéfique non seulement pour les deux pays, mais aussi pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.
Avec lematin.ma